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À voir autour

Le Moyen Âge dans la région de la Haute Senne

Le Moyen Âge dans la région de la Haute Senne
Le Moyen Âge dans la région de la Haute Senne
Le Moyen Âge dans la région de la Haute Senne
Le Moyen Âge dans la région de la Haute Senne
Crédit : Le Courant d'Art

Description

La fondation Églises Ouvertes vous propose de découvrir l’époque médiévale à travers la visite de différentes églises. Fièrement dressées depuis des siècles, elles sont les témoins de l’histoire locale. Avec les châteaux et les fermes, ces lieux de culte racontent une époque et ses coutumes.

Sur les traces d’un petit bonhomme, vous irez découvrir la collégiale romane et ferez la connaissance de Saint Vincent. A Chaussée-Notre-Dame, c’est la Dame de l’Aire qui vous attend. Mais avant d’y arriver, vous pourrez admirez le paysage de la Haute Senne : des étendues de champs, quelques bosquets ça-et-là et de belles bâtisses le long des routes. A Horrues, petit village en hauteur, vous en saurez plus sur Saint Martin, Saint Hubert et leurs animaux fétiches. Avant de quitter le village, la Chocolaterie au Manon D’Hor vous proposera la meilleure praline de 2012. La promenade vous emmènera ensuite sur les traces de Baudouin IV le Bâtisseur, à Braine le Comte. Vous suivrez ensuite la vallée de la Brainette jusqu’à Steenkerque, le village des moulins et de Guillaume de Gavres, seigneur et veilleur de l’église. Sur la route de Petit-Enghien, vous pourrez admirez le plus vieux moulin toujours en activité au Pont Tordoir. Après avoir visité l’église du Saint-Sauveur, c'est la cité médiévale qui vous attend. Vous aurez l’occasion de rencontrer Jonathas, Saint Eloi, et les seigneurs d’Enghien avant de terminer la ballade au parc.

Informations techniques

Voiture
Difficulté
Très facile
Durée
5h (1j)
Dist.
40 km
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Profil altimétrique

Point de départ

7060   Soignies
Lat : 50.57962Lng : 4.0707

Points d'intérêt

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Collégiale Saint-Vincent

Commençons notre visite par la collégiale de Soignies. À l’époque, Soignies n’est qu’un petit village, une bourgade sans grande importance. La construction d’une telle collégiale est une démesure au regard des besoins locaux. Disproportionnée dans un paysage de verdure, on la voit à des lieues à la ronde ! Entrez dans la collégiale et observez cet univers fait de pierre et de verre.… Tout est dédié à Saint-Vincent. Un grand homme pour un grand édifice ! Nous sommes au VIIe siècle. Un beau jour, un moine vient s’installer au milieu de la forêt : il veut s’éloigner de tout afin d’épouser une vie de contemplation. - Mais qui est ce saint homme ? - Je m’appelle Madelgaire, noble franc. Madelgaire nait en 607 dans le Hainaut. Il épouse Waudru, une dame de la haute noblesse et ensemble ils ont quatre enfants. Tout en accomplissant les devoirs liés à son rang, Madelgaire fonde le monastère de Hautmont. Ayant terminé l’éducation de ses enfants et d’un commun accord avec son épouse, il s’y retire afin d’embrasser la vie religieuse, loin de la puissance et de la gloire. Cependant, désireux de s’éloigner plus loin encore de la population, il construit un monastère au milieu de la forêt. Il prend le nom de Vincent, « le victorieux ». L’édifice porte le nom de « collégiale » car il a accueilli durant des siècles les chanoines du chapitre de Soignies. Le mot chanoine vient du latin canonius – canon – et fait référence à la règle établie par le clergé qui devait être récitée et méditée chaque matin par la communauté religieuse, chapitre après chapitre, afin d’être intériorisée. D’où le nom de l’institution religieuse. Avancez vers le chœur de l’église. Regardez à travers la vitre : au fond, au milieu du retable, trône la somptueuse châsse de saint Vincent. Mais, ce n’est pas le seul trésor de ces lieux : les miséricordes de stalles en chêne sculpté valent aussi le détour. Elles permettaient aux chanoines de s’y appuyer lorsqu’ils étaient fatigués, d’où leur nom : ils se reposaient tout en demandant miséricorde à Dieu ! Pourquoi étaient-ils fatigués ? Car ils devaient réciter des prières debout durant de longues heures… - Mais de quoi vivaient-ils ? - De la dîme, cette taxe payée par le peuple, et des dons de riches laïcs pour s’accorder les faveurs du Dieu tout puissant. Pour construire la collégiale romane, il a fallu faire appel à un nombre important de gens de métier : des architectes, des carriers, des tailleurs de pierre, des charpentiers ou encore des forgerons. Pendant des dizaines d’années, la vie à Soignies est donc rythmée par le va-et-vient de la scie sur le bois ou encore par le bruit du marteau contre la pierre. Promenez-vous à présent dans la collégiale et partez à la découverte de quelques-unes de ses œuvres remarquables. Dans le jubé, sur la droite, une Vierge à l’Enfant regarde le fidèle avec bienveillance. Tout en allaitant l’Enfant Jésus, elle tient dans sa main droite un livre, sans doute la Bible. On devine le corps en-dessous des draps : la draperie est fluide, elle épouse les formes, et la ceinture accentue ce désir de réalisme. Ces caractéristiques sont typiques de la sculpture gothique. - Viens petit, il faut rendre les derniers hommages au Christ. - Il est ici ? - On pourrait presque croire que oui… Au fond de l’église, à la droite du chœur, un ensemble sculptural intégré dans une niche murale déploie tout le génie d’un artiste du XVe siècle : la Mise au Tombeau. Ce thème est récurrent à l’époque de l’artiste : c’est la fin d’un siècle ponctué de famines, d’épidémies et de guerres. Pour réchauffer les cœurs, l’Eglise met en avant l’ultime sacrifice du Christ symbole d’une résurrection future et d’une vie meilleure dans l’au-delà pour tous … ou presque. - Tout paraît si réaliste. En se retournant, une ouverture laisse apparaître le chœur. Sur le mur d’en face, en haut à gauche, se dévoilent quelques dessins à l’ocre de l’époque gothique : une frise et des arcades du XIIIe siècle, restaurées il y a peu. Au XIe siècle, la collégiale est entièrement peinte de motifs géométriques, d’arcatures ou encore de rinceaux d’inspiration végétale. L’ensemble crée un véritable appareil à faux joints : il imite la maçonnerie en soulignant les arcs des fenêtres ou encore les voûtes. Aujourd’hui, les murs sont recouverts d’un beige rosé, la teinte la plus ancienne attestée dans l’édifice. Cet enduit protège d’autres motifs, toujours cachés, par souci de conservation. - Imagine la profusion de couleurs…Cela devait être magnifique ! Continuez jusqu’au fond de l’église pour vous retrouver derrière le chœur, et prêtez-vous au rituel du lieu : passez entre les colonnes en y frottant vos articulations. Une étrange coutume ? Pas tant que ça… Au-dessus de vos têtes se trouve la châsse de saint Vincent contenant ses reliques. Se frotter aux colonnes permet d’être au plus proche du saint et de guérir ses problèmes d’articulation et de rhumatisme. Le culte des reliques est très répandu au Moyen Âge. Afin de manifester sa puissance, les fidèles les disposent dans un reliquaire ou une châsse richement décorés. Des analyses au carbone 14 ont démontré que les ossements présents dans la châsse de saint Vincent remontent bien au VIIe siècle. Chanoines et Sonégiens ont su préserver leur trésor des aléas du temps. Au départ, les reliques de saint Vincent auraient été placées dans une crypte semi-enterrée, éclairées par des fentes dans le mur blanc, toujours visibles aujourd’hui. Cet espace derrière le chœur, c’était donc la rue. Au XIIe siècle, la coutume veut qu’on élève les reliques pour les montrer aux fidèles et aux pèlerins. Le chapitre construit alors un gigantesque monument composé d’au moins 80 colonnes, fabriquées en calcaire de Tournai soutenant la châsse de saint Vincent. L’agencement actuel date de la deuxième moitié du XVIIe siècle et du début du siècle suivant. La collégiale abrite également un musée : le Musée du Chapitre. Établi dans les anciens locaux du chapitre, le Musée du même nom expose des œuvres d’art sacré, liées à l’histoire religieuse locale. Ouvert chaque dimanche de 14h à 18h de la Pentecôte aux Journées du Patrimoine

10 Grand'Place 7060 Soignies
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Eglise de la Sainte-Vierge

Ce petit village apparaît vers le XIIe siècle avec le renouveau du commerce. Ce nom à rallonge comporte en réalité deux significations : « Chaussée », car le village se trouve le long d’une chaussée romaine et « Notre-Dame », car l’église est consacrée à la Vierge Marie. Certains moines d’une abbaye proche viennent s’installer le long de la chaussée romaine pour cultiver des terres autour d’une petite ferme. Au fil du temps, des hommes s’installent à leurs côtés. Un village est ainsi né. Au XIIIe siècle, le site devient un fief du chapitre de la collégiale de Soignies. Entrez dans l’église. L’édifice, de style gothique précoce, présente encore de nombreux aspects romans (l’épaisseur des murs, les petites ouvertures). Mais les bâtisseurs s’approchent peu à peu de ce qui constituera le fil rouge des siècles suivants : la verticalité. L’unique tour de l’église s’élève depuis le XIIIe siècle, en plein centre du village. En-dessous, deux éléments l’ont suivi dans cette traversée du temps : une tombe et une poutre de gloire. Sur l’arc triomphal, entre la nef et le chœur, est suspendu un Christ en croix. Il est le dernier vestige d’une poutre de gloire dont les trous de maçonnerie dans l’arc sont encore visibles. Il faut donc imaginer dans cette église une poutre imbriquée dans les tours de maçonnerie, sur laquelle est accroché le Christ en croix actuel, entouré de part et d’autre des statues de la Vierge et de saint Jean, posées aujourd’hui sur les côtés. Peut-être y avait-il également d’autres ornements de la passion pour étoffer le tout… Juste en dessous de la tour, dans le pavement de l’église, une dame allongée, la tête sur un petit coussin, dort depuis maintenant quatorze siècles. - C’est un privilège de pouvoir être enterré au sein même de l’église. - Mais tout le monde lui marche dessus ! - Ah ça, c’est le prix à payer… Cette dame de la petite noblesse, appelée Elysabeth de Laire, a été ensevelie dans l’église du village en l’an de grâce 1264. Elle aurait possédé de modestes droits et biens seigneuriaux dans la région. Un autre nom figure sur sa lame funéraire : Guillaume dit Bruncostet. Fils d’Elysabeth de Laire, il aurait été moine d’une abbaye bénédictine voisine. Ce religieux aurait géré à distance la paroisse de ses parents après leur mort. Lettré, il serait à l’origine des messages encore présents sur la tombe : une inscription pour la défunte, mais aussi une composition poétique évoquant la résurrection future de chacun. Grâce à lui, sa mère n’est pas tombée dans l’oubli. Un livre de prières à la main, elle veille discrètement sur l’église.

15 Rue de Mombriau 7063 Soignies
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Eglise Saint-Martin

Un des plus grands villages du pays, établi sur un promontoire dominant la Senne, Horrues entretient depuis toujours un lien très fort avec Soignies et sa collégiale. En effet, le chapitre de Soignies détenait le pouvoir spirituel ainsi que l’autorité seigneuriale sur la localité. L’église surplombe tout le village. Construite entre le XIIe et le XIIIe siècle, elle symbolise parfaitement la transition progressive du roman vers le gothique. La tour ouest et les contreforts pour le premier, le porche pour le second. Dirigez-vous vers ce porche faisant office d’entrée. Auparavant, cet espace, joint à la nef, était la chambre communale. Entre ces quatre murs, les autorités rendaient la justice gracieuse (ventes de biens entre particuliers par exemple) : les têtes de lion de chaque côté de la porte sont les symboles de ce pouvoir temporel. Juste au-dessus, dans la niche du fronton, une petite statue représente quant à elle le pouvoir spirituel du lieu : un soldat à cheval coupe la moitié de son manteau pour le donner à un homme. C’est saint Martin dont la légende se résume à une seule scène, un seul geste, celui du partage. Un jour où il est en mission à Amiens, cet ancien soldat roman romain, né au IVe siècle, se prend de pitié pour un pauvre et lui offre la moitié de son manteau. Un simple geste de charité et d’entraide… Cependant, la nuit suivante, il voit le Christ en rêve portant cette moitié donnée si généreusement. Ne voulant croire à une coïncidence, le soldat se fait baptiser aussitôt avant de partir sur les routes de l’Europe répandre la bonne parole. Il devient par la suite un saint évangélisateur, très apprécié des paroisses. À l’intérieur de l’église, au fond à droite, un ensemble sculpté représente la légende de saint Hubert. - Je rêve, ou un homme s’est agenouillé devant un cerf ? - Attention petit, ce n’est pas n’importe quel cerf… C’est « le » cerf. Et devant lui, c’est saint Hubert qui se prosterne. Les scènes de ce retable se déroulent dans un décor somptueux de style gothique flamboyant (de petites flammes se dessinent dans les arcades). La mise en scène, la décoration et surtout la présence de célèbres personnages bibliques : tous ces éléments concourent à donner une importance capitale à cet évènement légendaire. A l’époque, on célèbre beaucoup les saints locaux comme saint Hubert. Seigneur passionné de chasse aux VIIe-VIIIe siècles, il la pratique même un vendredi saint ! Ce jour-là, bien entendu, personne ne l’accompagne. Parti seul dans les bois, il se retrouve face à un grand cerf blanc portant une croix lumineuse. Se sachant en présence d’un être remarquable, le seigneur Hubert le pourchasse sans que jamais l’animal ne se fatigue. Mais tout à coup, la bête se retourne vers Hubert et lui demande solennellement de ne pas oublier ses devoirs envers Dieu. - C’est vrai, Hubert. On n’a pas idée d’aller chasser un vendredi saint ! Ça ne se fait pas ! Après s’être confondu en excuses, le seigneur rentre dans les rangs. Il devient par la suite évêque de Tongres et de Maastricht puis saint patron de la ville de Liège.

1 Place d'Horrues 7060 Soignies
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Eglise Saint-Géry

Cette petite ville tire en partie son nom de la Brainette, rivière prenant sa source dans le bois de la Houssière tout proche et se jetant dans la Senne quelques kilomètres plus loin, à Steenkerque. Cette entité s’appelle alors Braine-la-Wilote et fait partie des possessions des chanoines de Sainte-Waudru (Mons). Quelques familles s’y sont installées, vraisemblablement sous l’autorité d’un seigneur « de Braine ». Le nom de la ville trahit également ses liens avec un des comtes de Hainaut : Baudouin IV. Il y construit en 1051 un beffroi (les derniers vestiges se trouvent en face de la tour de l’église) et un château pour défendre au mieux la frontière de son comté face au Duché de Brabant. La future cité devient par la suite une importante châtellenie, composée d’une douzaine de localités. Baudouin IV, appelé également « Baudouin le bâtisseur », a vécu au XIIe siècle. Grand bâtisseur d’églises et de palais, il guerroya pendant des années pour essayer de conquérir le comté de Flandre. Finalement, les deux adversaires choisirent de marier leurs enfants, réunissant ainsi les deux comtés, mais pour un temps seulement. L’église de Braine-le-Comte est attestée depuis le XIIe-XIIIe siècles. Cependant, de l’époque médiévale, seuls les soubassements ont subsisté : à l’extérieur, la partie basse en schiste le long des bas-côtés. Une légende attribue la création du village originel à saint Géry. Ayant vécu au VIe siècle, ce saint homme devint évêque de Cambrai et combattit durant toute sa vie le paganisme. Chrétien convaincu, il fonda plusieurs églises et fut un bienfaiteur de Cambrai, la capitale de son évêché. À l’intérieur, deux statues médiévales valent particulièrement le coup d’œil. Une Vierge à l’enfant tout d’abord. Elle porte le Christ sur son bras droit, tandis que ce dernier tourne les pages du livre qu’elle tient de sa main gauche. Le détail n’est pas sans rappeler la Vierge à l’Enfant de la collégiale de Soignies. Elles sont toutes deux gothiques, toutes deux très gracieuses, portant des robes épousant les courbes de leur corps. Les vêtements de celle de Braine-le-Comte sont par ailleurs plus détaillés et plus riches encore de couleurs et de motifs, témoignant du savoir-faire des artisans médiévaux. - La Vierge lit et s’occupe du Christ en même temps. Elle est multitâche ! - Ou peut-être est-ce le Christ qui lui lit les récits de la Bible ? - En effet, vu sous cet angle… Dans la nef principale, un saint Christophe veille également sur la maison de Dieu. La statue remonte au XVe siècle, tout comme son socle en pierre bleue, rappelant le dessin des fonts baptismaux : même époque et même matériau. Impressionnant du haut de ses 3,80 mètres, ce colosse en chêne massif porte le Christ, en référence à l’épisode biblique où, sans le savoir, il aida l’enfant divin à traverser un fleuve tumultueux. Au fil du temps, saint Christophe est devenu le protecteur des voyageurs et des dangers de la route. D’ailleurs, un pèlerinage a lieu chaque année fin août à Braine-le-Comte : des véhicules de toutes sortes viennent recevoir la bénédiction lors d’un pèlerinage en son honneur. - Tu devrais y aller aussi petit. Après tout, toi aussi tu es un voyageur. - Peut-être. Mais je m’y rendrais surtout pour voir cet étrange défilé.

1 Rue de l'église 7090 Braine-le-Comte
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Eglise Saint-Martin

C’est un petit village, perdu sur un petit promontoire rocheux dominant la Senne. La vie y est paisible depuis toujours, tel un long fleuve tranquille. Quoique… Avant de pénétrer dans l'église, regardez la façade. Un élément devrait maintenant vous être familier. Comme à Horrues, saint Martin protège son l’église. Dessin saint Martin - L’église nous observe. - Dieu est partout, je sais. - Ce n’est pas Dieu. Regarde ! Au-dessus de la fenêtre de l’entrée, une petite tête sort du mur. Son amie fait de même quelques mètres plus haut. Enfin, une troisième veille également sur les environs, accrochée à la tourelle d’escalier du clocher. Ce sont des évangélistes, mais le quatrième a malheureusement disparu. Symbolisant la Bonne Nouvelle, leurs têtes ornaient des fonts baptismaux très anciens, remontant au XIIe siècle, ou peut-être même plus loin encore. Entrez maintenant dans l’édifice. L’église possède des éléments remontant à l’époque romane (XIIe siècle) : le chœur et ses fenêtres en arc de cercle (plein cintre) ainsi qu’une ancienne chapelle privée (à gauche du chœur, l’actuelle sacristie). L’église présente également des particularités gothiques remontant au XVIe siècle : la nef et ses chapelles ainsi qu’une salle communale, comme à Horrues, mais ici inaccessible. Les bâtisseurs, reconstruisant peu à peu les maisons des sinistrés suite à un incendie criminel, en ont peut-être profité pour remettre au goût du jour l’église du village. - Un incendie criminel ? Steenkerque n’était donc pas si paisible que cela? - J’ai malheureusement fait le mauvais choix. C’est à cause d’une histoire d’amour que le village fut incendié. Jacqueline de Bavière, la comtesse de Hainaut, épouse (et cousine !) du duc de Brabant décide de quitter son mari et d’épouser celui qu’elle aime : le fils du roi d’Angleterre. Quel rapport avec Steenkerque ? À l’époque, les seigneurs doivent jurer fidélité à leur suzerain. Guillaume de Gavres, seigneur de Steenkerque, se trouve face à un dilemme : défendre les intérêts de la comtesse ou suivre le duc de Brabant, voisin très important. Il choisit de soutenir Jacqueline de Bavière. En signe de représailles, Jean IV de Brabant met tout bonnement le feu au village. Cependant, le duc ne va pas plus loin dans sa punition. En effet, Guillaume de Gavres vécut encore longtemps… et put même s’offrir une lame funéraire richement décorée, installée dans la chapelle des seigneurs. - Rien que cela… Dans la chapelle de gauche (le bras nord du transept), deux visages blancs, très lumineux, veillent sur cette maison de Dieu : Guillaume de Gavres et son épouse Béatrix du Bos. Cette lame funéraire était originellement placée horizontalement sur des lames de pierre aux extrémités en forme de lion. Allongé, la tête sur un petit oreiller, signe de leur repos éternel, le couple attend le jour du jugement dernier. Leurs vêtements d’apparat s’imbriquent parfaitement dans les lignes fines et délicates du décor : des tours gothiques, agrémentées çà et là de petits motifs floraux. Ils sont accompagnés d’un lion et d’un petit chien, symbolisant la force et la fidélité, mais également des quatre évangélistes représentés aux quatre coins de la dalle. Il pleut à torrents. Au loin, des tirs de mousquet et de canons retentissent. - La fameuse bataille de Steenkerque a commencé. - Celle du 3 août 1692 ? - Les troupes du Roi Soleil combattent contre l’Europe entière. Ça crie, ça pleure, ça tue sans pitié. Les tas d’hommes morts s’amoncellent, au rythme des canons.

Place de Steenkerque 7090 Braine-le-Comte
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Eglise du Saint-Sauveur

Petit Enghien n’est pas si petit qu’on pourrait le croire… En effet, ce village est vingt fois plus grand que la superficie de la ville d’Enghien. Et plus vieux aussi : les Romains étaient déjà passés par là : la Chaussée de Brunehaut, reliant Bavay à Utrecht, se trouve juste à côté. L’église Saint-Sauveur. - Qui est le Saint Sauveur ? - Le Christ bien évidemment, venu laver l’humanité de tous ses péchés… L’existence d’un lieu de culte remonte à bien plus longtemps que l’église d’Enghien. Les fonts baptismaux et la tour massive du XIe siècle sont des témoins de l’époque médiévale, chacun construit avec les pierres de la région. Le reste de l’édifice remonte au XVIIIe siècle. En effet, à cause d’un violent orage au siècle précédent, la nef et le chœur sont entièrement détruits. « On ne naît pas chrétien, on le devient » (Tertullien, IIe siècle, Apologie du Christianisme) Au fond de l’église, des fonts baptismaux, sculptés dans le granit de la région, trônent fièrement, et ce depuis le XIIe siècle ! « Robustesse et élégance », telle peut être la devise du « petit granit » appelé aussi « pierre bleue ». Le granit est une roche dure et granuleuse. Très résistante, cette pierre est abondamment utilisée pour les travaux de sculpture ou d’architecture depuis la fin du Moyen Âge. Elle a également l’avantage d’offrir différentes couleurs en fonction de son polissage. On en trouve dans les provinces du Hainaut, de Namur et de Liège. Le bassin le plus proche de la région se situe à Soignies. La cuve est remplie d’eau bénite. Elle attend la prochaine tête blonde à baptiser. De longues générations sont passées par cette étape cruciale de la vie d’un catholique : l’entrée dans l’Eglise. Ces fonts sont donc les témoins de la longue histoire locale. Ils ont traversé le temps, en quelque sorte. Souvent, dans l’Église catholique, le baptisé est tout petit lors de son passage crucial dans le monde des chrétiens, n’ayant parfois que quelques semaines. Voilà pourquoi les fonts prennent la forme d’une baignoire pour bébé. - Es-tu baptisé, petit ? - Oh, si c’est le cas, je ne m’en souviens pas. - Penche-toi donc, au cas où. - Ah non, pas aujourd’hui ! On ne mouille pas ma mèche !

Place 7850 Enghien
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Enghien et le Titje

La ville d’Enghien : un seigneur, un comte, un duc, une motte et deux châteaux. De quoi combler les amateurs de récits chevaleresques ! A l’époque, la ville est en effet située dans le comté de Hainaut, juste à la frontière avec le duché de Brabant. La cité est alors gouvernée par les seigneurs d’Enghien, vassaux du comte de Hainaut. Par contre, sa motte et son premier château appartiennent au duc de Brabant. De quoi alimenter de nombreux conflits… Enghien… cité des Titjes. Devant la maison du tourisme, une sympathique statue représente le symbole de l’identité enghiennoise : le Titje. Elle a été dessinée par François Craenhals, auteur et illustrateur de bandes dessinées. Mais d’où vient ce sobriquet si répandu dans la culture locale ? Il existe une légende, celle du « miracle de la statue de saint Jean-Baptiste qui flotte ». Des villageois la retrouve alors qu’elle suit lentement le cours du ruisseau de l’Enfer. Cette histoire est illustrée sur l’un des vitraux du chœur de l’église. Auparavant, le culte de saint Jean-Baptiste est très répandu. Ce prénom est d’ailleurs très courant dans la population locale. À Enghien, la dévotion est telle qu’une partie des habitants désire lui consacrer l’église, patronage revenant finalement à saint Nicolas. « Titje » serait donc un diminutif du prénom Jean-Baptiste, symbolisant le lien très fort entre les Enghiennois et le saint. Mais ce n’est qu’une explication parmi d’autres.

18 Avenue Elisabeth 7850 Enghien
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Eglise Saint-Nicolas

Au centre de la place, l’église trône fièrement dans toute sa grandeur. L’existence d’un lieu de culte remonte au XIIe siècle, concordant avec l’arrivée des seigneurs d’Enghien. Victime d’incendies, l’édifice est reconstruit dans le style de l’époque : le gothique. Le long du bas-côté droit , la chapelle dédiée à sainte Anne, la patronne de la Chambre rhétorique de la ville (réunion de citadins intéressés par les arts et la littérature), présente des vitraux racontant, au fil des tableaux, la légende de Jonathas, « juif d’Enghien » et « voleur d’hosties ». La lecture débute avec le vitrail gauche, en bas, pour passer ensuite aux scènes inférieures du vitrail droit. De là, le regard s’élève vers le haut de ce même vitrail droit pour se diriger enfin sur la partie supérieure du vitrail gauche. Ils racontent une légende, celle de Jonathas dit « le juif d’Enghien », qui aurait volé des hosties dans l’église Sainte-Catherine à Bruxelles. Des Juifs les auraient ensuite transpercées d’un couteau, provoquant de légères coulées de sang. Prise de remord, Catherine, une juive convertie plus tard au christianisme, aurait rendu les hosties, transférées à la collégiale Saint-Michel-et-Gudule. L’histoire se serait terminée par une procession et l’exécution de Jonathas. - Tout cela n’est qu’une légende… Une légende qui a provoqué beaucoup de morts. - Pour des hosties ? - Oui, pour des hosties. Mais pour les catholiques, l’hostie, c’est le corps du Christ. Le sang qui coule, c’est celui du Christ. C’était donc un sacrilège pour les fidèles ayant cru à cette histoire. Silence. La lumière pénètre doucement à travers les vitraux. L’église baigne dans une douce atmosphère légèrement colorée. À côté du chœur, une porte vitrée donne accès à une autre chapelle, la chapelle Notre-Dame de Messines (ancienne chapelle Saint-Eloi). Un retable en bois, recouvert de feuilles d’or, trône sur l’autel. Il est composé de 127 petites statues et de panneaux peints. Il faut regarder de très près pour découvrir l’habilité et la fantaisie de l’artiste à l’origine de cette œuvre. Tout est richement orné : des tourelles gothiques décorées de dentelles en pierre, des colonnes doriques et quelques volutes par-ci par-là, des fresques garnissant les murs, et des « clefs pendantes » surnommées si joliment des « culs-de-lampe ». Le détail le plus frappant : les lunettes noires de l’homme pratiquant la circoncision de Jésus. Ce petit accessoire était un signe de savoir et d’intelligence. Sur les tableaux peints : des récits apocryphes de la vie de la Vierge, ceux dont l’authenticité n’est pas établie.

Place Pierre Delannoy 7850 Enghien
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La Maison Jonathas - le donjon - le Musée de la Tapisserie

Non loin de l’église s’élève la Maison Jonathas. La légende populaire la désigne comme la demeure de Jonathas, mais aussi comme l’ancien donjon du château primitif de la cité. Cependant, cette « fortification » ressemble plus à une maison-tour, une de celles que les seigneurs construisaient aux XIIe et XIIIe siècles. - Qu’en est-il vraiment ? - L’histoire a encore ses secrets, petit. Aujourd’hui, la Maison Jonathas abrite le centre culturel d’Enghien et le musée de la tapisserie. L’industrie drapière est capitale pour le développement de la ville à l’époque médiévale. Du XVe au XVIIe siècle, il existe d’ailleurs à Enghien une confrérie de lissiers. Ces travailleurs sont répartis dans toute la ville, mais également dans les villages alentour. La réputation de la tapisserie d’Enghien dépasse les frontières du comté : de Gand à Budapest en passant par Bourg-en-Bresse. Surtout connue pour ses verdures, la ville exporte également des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, mais aussi de la mythologie gréco-romaine. Au XVIe siècle, Philippe de Clèves, époux de Françoise de Luxembourg et bienfaiteur de la cité d’Enghien, tente par tous les moyens de protéger la réputation de sa ville. - Des faux commencent à circuler. Les lissiers de Grammont et Lessines sont accusés de plagier nos tapisseries. - Les chenapans ! - Dorénavant, les pièces tissées seront marquées d’un plomb aux armes de la ville et de la lettre E, pour Enghien.

5 Rue Montgomery 7850 Enghien
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La chapelle castrale du parc

L’itinéraire touche à sa fin. Vous pouvez terminer le parcours par une promenade dans le somptueux parc d’Enghien, ancienne résidence des seigneurs locaux. À l’entrée du parc, une tour isolée se dissimule au milieu d’un bosquet d’arbres. C’est le seul vestige du deuxième château d’Enghien. Après la destruction du premier château, un deuxième voit le jour. Quadrilatère entouré de douves, le château domine la ville entière. Cependant, il ne résiste pas aux aléas du temps. Aujourd’hui, seule subsiste une tour abritant la chapelle castrale, au milieu d’un environnement féerique composé de grands espaces verts, d’allées ombragées et de nombreux parterres colorés. Au début du XVIe siècle, Philippes de Clèves restaure la tour au goût du jour ; en témoignent le pavement jaune et noir et les décorations en bois contre les murs. Le seigneur et son épouse contribuent durant tout leur « règne » au renouveau culturel de la ville. Ils rassemblent notamment de nombreuses œuvres d’art ainsi que des manuscrits importants afin de créer une grande bibliothèque. Toutes ces initiatives sont les prémices d’une nouvelle ère à venir : la Renaissance. Une seule ombre au tableau de ce couple de seigneurs : ils n’ont pas de descendance pour perpétuer la lignée des Luxembourg. - Veux-tu devenir mon fils ? - Cela me semble difficile. - Tu hériterais de ce château… - Je préfère les voyages, on dit qu’ils forment la jeunesse. - Tu pourrais rencontrer de nobles princesses… - Cela n’existe que dans les contes de fées. Le seigneur s’agenouille devant l’autel. - Mais que deviendra la ville d’Enghien ? La cloche du beffroi sonne : la journée de travail est terminée. Un oiseau passe par là. Il se dirige vers le canal en survolant les beaux jardins. Le Moyen Age est terminé. Au loin à l’horizon, Anne de Croy approche, suivie des d’Arenberg, des Capucins, des membres éminents de la chambre de rhétorique de sainte Anne et des sans-culottes aussi. - Ne vous inquiétez pas, seigneur Philippe, elle vivra.

18 Avenue Elisabeth 7850 Enghien
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Informations complémentaires

La Fondation Églises Ouvertes

Ces itinéraires vous sont proposés par la « Fondation Églises Ouvertes » qui vise à créer un réseau d’églises « ouvertes et accueillantes ». Reconnaissez les églises membres grâce à notre logo se trouvant sur leur façade.
Notre réseau ne pourrait pas exister sans le dévouement et l’enthousiasme des bénévoles que nous remercions.

Que soient remerciés

Les Offices du Tourisme d’Enghien et de Soignies.
L’association des guides touristiques d’Enghien et particulièrement Josée Rivière, Lena Surleraux et Michel Faucq.
Jacques Deveseleer, Thomas Elleboudt, Gérard Bavay, Frédérika Couvez.
Le Courant d’Art : Françoise Moreau et ses élèves.

Ce qu'il faut savoir avant de débuter le circuit

Tenez compte des horaires d’ouverture des églises lors de la planification de votre journée. Respectez les règles de circulation et conduisez prudemment.

Auteur de la donnée

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proposé par Open Churches
508 Chaussée de Tirlemont 508A 1370 Jodoigne Belgique

Notes et avis

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Prudence !
Nous n'avons pas d'information sur la difficulté de ce circuit. Il se pourrait que vous ayez quelques surprises en chemin. Avant de partir, n'hésitez pas à vous informer un peu plus et à prendre toutes les précautions nécessaires. Bonne balade ! 🌳🥾