PR 7 - Eine Strecke - Drei Geschichten

Construit entre 1884 et 1886, l’Hôtel de Ville est un ensemble majestueux, construit en pierre de taille traitée en bossage, avec un toit en ardoise à longs pans brisés. Le bâtiment, d’inspiration Renaissance, compte quatre niveaux carrés. Un campanile, de hautes cheminées et un cadran d’horloge terminent l’enveloppe extérieure. C’est une variante d’un modèle alors très en vogue en France. L’originalité du bâtiment vient notamment de son escalier monumental inspiré de celui de l’Opéra de Paris, achevé dix ans plus tôt par Charles Garnier. Cet hôtel de ville a été inauguré le 31 octobre 1886 par Jules Grévy. Inscrit aux monuments historiques en 2017.

Ce bâtiment est à l’origine la « Cité Administrative » de Pantin. A la demande de la Municipalité, il a été conçu par Jacques Kalisz et inauguré début 1973. C’est un ensemble unique, aujourd'hui considéré comme l'un des plus beaux exemples de l'architecture brutaliste. Brutaliste car le béton il est on ne peut plus brut. On est dans une architecture fonctionnelle avant tout. Le bâtiment fait près de 175 m de long sur six niveaux. Une série de signes symboliques d’inspiration aztèque identifient chacun des grands services (tribunal, commissariat, bourse du travail, sécurité sociale). Mais les services ont progressivement quitté le bâtiment qui, en 1999, est mis à disposition du Ministère de la Culture par la Ville de Pantin. Il accueille le Centre National de la Danse depuis 2004. Le Centre National de la Danse a de nombreuses missions, notamment développer la culture chorégraphique (on y trouve une importante médiathèque spécialisée), soutenir la création et la diffusion d'œuvres chorégraphique et proposer des formations diplômantes aussi bien pour les artistes que pour les professeurs de danse.

Les magasins généraux naissent avec le passage à grand gabarit du canal de l’Ourcq entre le pont Delizy et les Pavillons-sous-bois. A leur création en 1931, ils avaient pour fonction essentielle de recevoir et stocker des denrées coloniales, de l’alcool et divers grains et farines pour l’approvisionnement de la capitale. Dans les années 1980/90 l'activité diminue jusqu'à la fermeture en 2001. Sur le plan architectural, il s’agit d’un empilement de 6 plateaux identiques, desservis par des coursives extérieures, en porte-à-faux sur les quatre façades. Toute l’ossature est en béton armé. L’architecte a opté pour un bâtiment où domine la fonctionnalité. C’est le même état d'esprit que pour le CND : la fonction prime sur la forme. De 2001 à 2016, le bâtiment devient un terrain de jeu prisé par les graffeurs de la Seine-Saint-Denis, puis des street-artistes de monde entier. Il sera pendant une grosse dizaine d'années une véritable cathédrale de graffe. Jusqu'au moment où le bâtiment intéresse une agence de communication, BETC, qui quitte ses locaux parisiens pour s'implanter ici après des travaux de réhabilitation. Mais la structure d’origine du bâtiment a été maintenue au maximum.

Eglise de Pantin La première église date probablement du XIIe siècle, mais, en 1649, une ordonnance royale la déclare trop vétuste pour permettre d'y exercer le culte. La première pierre du nouvel édifice est posée en 1664 et durant les siècles suivants, l'église ne cesse d'être réaménagée. Au XXe siècle, l'église menace de s'effondrer car l'instabilité du sous-sol met en péril les fondations. Elle est sauvé de la destruction grâce à son classement à l'inventaire des monuments historiques en 1978. Les travaux de restauration ont eu lieu de 2020 à 2023 : badigeon "or-ocre" en extérieur et en intérieur badigeon rouge pour le soubassement (c’étaient les couleurs d'origine en 1664. La porte de l'église date du 17e siècle. Des vitraux ont été réintroduits. L'église possède notamment : - une huile sur panneau datée du XVIIe siècle, représentant Le Christ et Sainte Madeleine lui lavant et parfumant les pieds. Cette toile est attribuée à Franck le Vieux, mort en 1616. - Des fonts baptismaux en marbre qui depuis la réhabilitation baptismaux reposent sur un socle moderne. - Une tapisserie, exécutée en 1959 par Plasse Le Gisne d'après un carton de Léon Zack, qui représente une crucifixion dans une gamme chromatique tout en camaïeu.

Construite entre 1928 et 1952, la cité-jardins a la particularité de s’étendre sur trois communes: Le Pré Saint-Gervais, Pantin et Les Lilas. C’est l’architecte Félix Dumail qui réalise cet ensemble composé de 1200 logements collectifs, de 56 pavillons, d’équipements publics et d’ateliers d’artistes. Le terrain d’environ 12 hectares présente une topographie irrégulière, très pentue par endroit qui divise naturellement la cité-jardin en parties distinctes qui correspondent à peu près aux trois tranches de travaux : - La première phase (1928-1931), qui correspond à la cité Henri Sellier, est réalisée au Pré-Saint-Gervais, autour de la place Séverine. L’architecte dessine une forme courbe pour le long bâtiment qui enserre le stade, entoure les pavillons par des immeubles et dispose place et square au cœur de la composition ainsi qu’une école à l’opposé du stade. - La seconde phase dite Cité des Pommiers, est réalisée de 1932 à 1934 à Pantin, rue des Pommiers, où l’architecte implante six ensembles d’immeubles collectifs, perpendiculaires à la colline.

Elle correspond à la 3ème phase du projet de cité-jardin. C’est après-guerre, de 1947 à 1952, que Félix Dumail complète la cité avec 228 logements à Pantin autour de l’actuelle avenue Thalie, et partiellement sur la commune des Lilas avec 54 logements. Située plus haut sur le coteau, cette dernière tranche se distingue sensiblement de l’ensemble en raison de choix architecturaux caractéristiques de l’après-guerre. L’architecte y privilégie, pour des raisons économiques, des immeubles collectifs plutôt que les pavillons initialement prévus et recourt à des plaques de béton gravillonnées, dites mignonnettes. Cet ensemble propose de nombreux espaces verts ainsi qu’une belle vue sur la plaine de France.

La ville des Lilas est née le 27 juillet 1867, de terrains pris aux communes voisines de Pantin, Romainville et Bagnolet. Tout était à créer, y compris le cimetière où la première concession a été octroyée un an plus tard. On y trouve un Monument aux Morts, réalisé par le sculpteur Félix-Alexandre Desruelles en 1924. Contrairement à la plupart des monuments de ce type, exaltant les valeurs militaires de sacrifice et de bravoure, celui-ci exprime la douleur d'une femme s'inclinant sur des cadavres de soldats. Cette œuvre tourne volontairement le dos au carré militaire, et pour cette raison est parfois considérée comme un monument aux morts pacifiste. On y trouve aussi un monument érigé en 2000 commémorant le génocide arménien, réalisé par le sculpteur David Erevantzi. Il s'agit d'une stèle de bronze, évoquant l'iconographie religieuse arménienne.

Inaugurée en janvier 2011, Notre-Dame des Rosaires est la première église construite au XXIe siècle en Ile-de-France. Remplaçant l'ancienne église qui, datant de 1887, tombait en ruines, elle a été conçue par l'agence ENIA Architectes, dirigée par quatre jeunes architectes : Mathieu Chazelle, Simon Pallubicki et Brice Piechaczyk, associés, pour ce projet, à l'architecte italien Mauro Galantino. Ils ont voulu une construction contemporaine, un bâtiment blanc aux lignes épurées, qui tranche avec une église "classique".

L’hôtel de ville est représentatif des mairies construites sous la Troisième République. Les références sont diverses, mais les thèmes des époques gothique et renaissance dominent. Entièrement construit en pierre de taille, il est coiffé de hautes toitures à quatre pans dont les différences de hauteur et de pentes créent un ensemble impressionnant. Elles sont toutes dotées de lucarnes aux frontons de pierre ouvragés et un clocheton domine l’ensemble. La façade principale est dotée d’une entrée monumentale en avancée, composée de trois arcades, permettant à l’origine aux voitures de déposer les passagers à couvert. Leurs colonnes sont surmontées de chapiteaux décorés de fleurs de lilas. Ce motif, stylisé, se retrouve souvent sur l’édifice et notamment sur la balustrade du 1er étage.

La tour de télédiffusion est appelée tour de Romainville car elle se trouve dans l’enceinte du Fort de Romainville situé aux Lilas… Ce site a été choisi en raison de son altitude (c’est le point le plus haut du département - 131m) mais aussi pour son emplacement sécurisé dans l’enceinte du fort. Elle a été mise en service en 1986 pour remplacer la tête de réseau des Buttes-Chaumont trop faible pour assurer la diffusion des nombreuses nouvelles chaînes de TV et de radio. Elle assure plusieurs rôles : site hertzien, centre d’aiguillage et de traitement des signaux audiovisuels, centre informatique en connexion avec les réseaux de diffusion … La tour fait 143m de haut et le diamètre du fût est de 10m. L’architecte, Claude Vasconi a reçu pour cet ouvrage le Grand Prix National d’Architecture en 1986 et en 2018, la tour TDF la reçu le label "Architecture contemporaine remarquable".

Les architectes Paul Pelletier et Arthur-Pierre Teisseire, sont choisis en 1920 par l’Office public d’HBM de la Seine. A l’occasion de ce projet, c’est un procédé novateur de préfabrication légère, en parpaings de mâchefer, qui est privilégié pour 152 des 179 pavillons réalisés. En 1930-1931 sont construits des immeubles collectifs allée des Hortensias, place des Myosotis et rue des Sablons. Les architectes préservent l’unité architecturale de la cité-jardins grâce à l’homogénéité des enduits et des toits de tuile. Groupés par 7, 8 ou 9, les pavillons tranchent très peu avec ces collectifs qui n’ont que deux étages. Entre 1968 et 1973, la cité-jardin est en grande partie détruite pour construire l’ensemble des Sentes et ainsi densifier fortement le quartier. Les cent logements collectifs conservés, au nord de la rue de Paris ont été réhabilités à la fin des années 1980.

Le parc, situé juste derrière la mairie, est constitué d’une juxtaposition de bandes aux géométries variées. Côté rue de Romainville “La porte du jardin” ouvre sur une pelouse plantée de cerisiers. Une longue galerie couverte accueille des évènements éphémères sous une verrière colorée. Accessible par plusieurs passages entre les anciens bâtiments, une grande pelouse occupe le cœur de l’îlot. Complétant ce dispositif, un jardin potager associatif a été aménagé. Le nom de Lucie Aubrac est indissociable de l’histoire de la Résistance française. Son nom incarne le combat pour la liberté, la paix et les droits humains et jusqu’à son décès en 2007 elle a sillonné la France pour témoigner de l’expérience de la Résistance notamment auprès des jeunes.

Ce vaste parc (10ha), tout en longueur abrite le Château de l'Etang, ancienne demeure bourgeoise qui accueille désormais des expositions ainsi que les serres municipales et deux superbes hêtres pourpres. Initialement appelé Parc du Château de l'Etang, il a été rebaptisé en 2019, Parc Josette et Maurice Audin, en hommage à Maurice Audin, membre du Parti communiste algérien et militant pour l’indépendance, arrêté et assassiné par l’armée française en 1957 et à son épouse Josette Audin, qui s’est battue pendant des décennies pour faire reconnaître la responsabilité de l’Etat français dans la mort de son mari. Ce qu’elle a obtenu en 2018. En descendant dans le parc, on découvre une sculpture, un globe terrestre qui commémore le massacre perpétré en 1982 à Sabra et Chatila au Liban. Cette sphère en métal recouverte de chaux et de motifs en mosaïque a été créée en 2012 par l'artiste palestinienne Rana Bishara et deux mosaïstes Nathalie Benoist et Caty Laurent.

Le site était à l’origine une carrière de gypse. En 1969, l'autoroute A3 qui traverse les anciennes carrières est ouverte. Pour protéger du bruit les quartiers résidentiels voisins, le parc Jean-Moulin est créé à Bagnolet et Montreuil interdit toute construction sur le domaine des Guilands. En 2001 la décision est prise de relier ces deux domaines et de les convertir en un seul grand parc, inauguré en juin 2007. Ce parcs de 26 ha offre deux grands balcons ouverts sur le paysage parisien : au nord les tours de la porte de Bagnolet, le Père Lachaise et au loin la tour Eiffel, au sud le bois de Vincennes, son château. La « Grande Traverse » qui relie les deux parties forme la colonne vertébrale du parc qui comprend un étang et plusieurs zones naturelles, intégrées au réseau Natura 2000 de Seine-Saint-Denis. En chemin on croise une œuvre monumentale commandée par le Conseil Général de Seine-Saint-Denis pour le bicentenaire de la Révolution. Intitulée « À la santé de la Révolution », elle se compose de trois pyramides en bronze et a été réalisée par le sculpteur français Ipoustéguy.

L'église est construite de 1927 à 1931, à un moment où l'Église catholique cherche à conserver une partie de la population ouvrière de la « banlieue rouge », de plus en plus attirée par les idées communistes. L’église est gravement endommagée par les bombardements alliés de 1944, elle ne sera réhabilitée qu'en 1947. Sa reconstruction à l’identique s’achève en 1962. Elle est de style néo-roman, avec une nef et un seul bas-côté à gauche. Sur le côté droit s'élève un clocher carré surmonté d'un clocheton à toit pentu. Les murs sont recouverts de briques alternées avec de la pierre. Les vitraux sont réalisés par le maître verrier J. Pelletier.

Le bâtiment a été inaugurée en juin 1982, après plus de trois années de travaux. L’objectif du projet était de rassembler en un seul lieu la confédération, ses fédérations et divers organismes associés et de les doter d’un outil de travail fonctionnel et moderne. Le choix d’une ville populaire de l’Est parisien allait de soi. Le terrain, situé dans une zone alors en pleine restructuration, est suffisamment grand et les bonnes relations de la CGT avec la municipalité de Montreuil et le département de Seine-Saint-Denis, tous deux alors dirigés par des élus communistes sont également un atout. « Une ruche pour la lutte » résume la philosophie du projet. Réfutant l’idée d’un « centre administratif » où l’on « gère » les affaires syndicales », les architectes, coordonnés par Claude Le Goas conçoivent un bâtiment de brique, verre et béton organisé autour d’un vaste patio qui vise à favoriser les rencontres, tandis que les ponts jetés entre les différents noyaux, au-dessus du patio, symbolisent la fraternité, tout en garantissant l’autonomie des organisations.