Cette chapelle de style baroque, considérée comme l'une des plus belles des anciens Pays-Bas, a été consacrée en 1694. Elle appartenait à l'ancien collège des Jésuites. Celui-ci, terminé en 1614, avait pour mission d'enseigner et de porter la bonne parole, notamment face à la progression des idées de Luther et de Calvin.
La façade, marquée par la verticalité, comprend trois travées délimitées par quatre pilastres bagués d'ordre corinthien. Les parties latérales reçoivent un entablement orné de rinceaux et de gracieux putti. Au centre, le portail flanqué de deux colonnes baguées est surmonté d'un fronton curviligne, brisé, d'où s'échappent les armoiries de l'archevêque Vanderburch, bienfaiteur du collège. Au-dessus de la baie centrale, on remarque le groupe de l'Assomption, restauration de 1870, surmonté du monogramme du Christ « IHS » et de la croix triomphale.
Les grands enroulements latéraux, ornés de palmes et de branches d'olivier, dissimulent les rampants de la toiture. Les nombreux éléments décoratifs tels rinceaux, pots à feu, angelots, courbes et contre-courbes donnent à cette façade un aspect joyeux et triomphal correspondant aux principes architecturaux mis en place par la Contre-Réforme. La polychromie des matériaux, pierre bleue, pierre calcaire et grès, les pleins et les vides du décor sculpté contribuent à donner du mouvement à cette façade.
Jusqu'à la Première Guerre mondiale, cette chapelle était dissimulée par un pâté de maison. C'est par une rue étroite qu'on l’on y accédait. En l’apercevant, l'effet de surprise et de jaillissement renforçait la théâtralité de cette chapelle baroque. L'aménagement intérieur de cette chapelle applique également les directives du Concile du Trente. Son abondant décor sculpté anime absides et absidioles et se développe en haut de la nef par une série de hauts-reliefs répondant à un programme iconographique original. En effet, parmi les grandes figures de l’Église, figurent saint Géry et saint Aubert, évêques de Cambrai, mais également les bustes de trois saints japonais martyrisés à Nagasaki à la fin du XVIe siècle. Aujourd'hui, cette chapelle n'est plus vouée au culte. C'est un lieu d'exposition et de concert.