Dison
Avant de connaître l’âge d’or, Dison est un hameau dont l’agriculture constitue la principale ressource, mais qui s’adonne déjà à l’industrie drapière depuis plusieurs siècles. Il fait alors partie de la seigneurie de Petit-Rechain et du Ban de Herve, dépendant du duché de Limbourg jusqu’à la Révolution française. Au début de la révolution industrielle, un impôt élevé sur les draps de la principauté de Liège et une querelle avec Verviers sur l’utilisation des déchets de laine dans la fabrication de draps profitent à Dison et en font, vers le milieu du XVIIIe siècle, un bourg prospère. En conséquence, une chapelle y est érigée. Mais la population ne cessant d’augmenter, elle devient trop petite. Le projet de l’église Saint-Fiacre voit alors le jour. L’édifice est pensé pour accueillir le plus de fidèles possible et exposer au monde les richesses de leur nouvelle ville.
Eglise Saint-Fiacre
Esplanade de la Libération • 4820 Dison
Ouverte du 31 mai au 30 septembre
samedi : 10.00-12.00 et 14.00-16.00
dimanche : 10.45-12.00 et 14.00-16.00
De style « néo-médiéval », l’église Saint-Fiacre est un témoin de l’essor industriel de Dison au XIXe siècle. Son architecture s’est inspirée de l’art médiéval, pratique en vogue au XIXe siècle.
Surtout célèbre par l’édification du palais provincial à Liège, Jean-Charles Delsaux, l’architecte de l’église, s’attelle dès ses débuts à la restauration des plus grandes églises gothiques à Liège, comme Eugène Viollet-le-Duc en France. Appelé pour la construction de celle de Dison, Delsaux peut laisser libre cours à son imagination. A l’exemple des cathédrales gothiques, l’église tend vers le ciel avec sa grande tour octogonale de 47 mètres, flanquée de quatre tourelles. Cette impression de grandeur se retrouve à l’intérieur avec les longs piliers et les fenêtres hautes.
- Regarde le pavement du chœur : on dirait que les dalles de marbre s’étirent en formant une grande pyramide.
- C’est en trois dimensions ! D’ailleurs, moi je pencherais plus pour des escaliers.
Outre les peintures remarquables recouvrant une grande partie des murs de l’édifice, les vitraux aux couleurs vives des maîtres verriers Charles Lévêque (XIXe s.) et Jules Vosch (XXe s.) donnent une atmosphère céleste dès la première lueur de soleil.
Deux vitraux des chapelles entourant le chœur reprennent des thèmes locaux. A gauche, la liégeoise sainte Julienne apparaît au bord de la Meuse, au côté d’Urbain IV, son ami liégeois devenu pape, et fidèle soutien pour l’instauration de la Fête-Dieu. Le patron de l’église, saint Fiacre, occupe, quant à lui, un vitrail à droite. On le voit en train de défricher le terrain de son futur ermitage sous le regard de Faron, l’évêque de Meaux. Originaire d’Ecosse ou d’Irlande, Fiacre vécut en France aux environs du VIIe siècle. Patron des jardiniers, sa renommée grandit après sa mort, passant les frontières de la Belgique et du Luxembourg.
- Quand tu sortiras, regarde bien le deuxième étage de la tour.
- Saint Fiacre me fera signe ?
- Peut-être…
Par certains aspects, l’église semble être le reflet de la décadence de l’industrie régionale. Les pierres, les peintures et le mobilier sont toujours là, mais l’époque glorieuse est révolue. Il faut aujourd’hui trouver les budgets afin de conserver ce témoin du riche passé disonais et de le transmettre aux générations futures.