Pepinster
Tout comme Verviers, Pepinster est une ancienne cité industrielle. Elle est née au confluent de deux rivières sources d’énergie : la Vesdre et la Hoëgne.
Un peu d’histoire
Sous l'Ancien Régime, Pepinster fait partie du marquisat de Franchimont, terre de la principauté épiscopale de Liège. Les trois autres localités (Soiron, Wegnez et Cornesse) qui constituent aujourd’hui la commune de Pepinster, appartiennent au duché de Limbourg. Wegnez, comme Cornesse, forme la transition urbaine entre Pepinster et Verviers. Quant à Soiron, elle a pu conserver un caractère rural.
Dès le XVe siècle, des centres métallurgiques s’implantent dans cette région favorable au développement industriel : une forêt pour le charbon de bois, des rivières pour la force motrice et du minerai de fer. Il existe une industrie du textile dans la région dès le XVe siècle. Elle se présente à Pepinster sous la forme d’une foulerie où l’on presse les draps et à Soiron, où l’on file et on tisse à l’aide de petits métiers manuels.
Au XIXe siècle, la cité se développe fortement : les industriels verviétois y construisent des usines textiles mécanisées, y installent leurs habitations et financent la construction de la route de la Vesdre qui relie la région liégeoise à Verviers et Theux, en passant par Pepinster. De plus, la ville est connectée au réseau de chemins de fer dès 1843. Dès lors, l’économie et la démographie de la ville se développent considérablement. Après 1945, l’industrie textile commence à s’essouffler, emmenant dans sa chute l’activité commerciale locale. L’économie se réoriente dès lors vers le développement de petites et moyennes entreprises. Encore aujourd’hui, Pepinster garde un caractère et un aspect industriels.
Les chemins de fer
La création de lignes de chemin de fer et surtout de gares a favorisé le développement urbanistique des villages qui les accueillaient. La gare de Pepinster se trouvait sur deux lignes internationales. C’était une gare importante. On peut toujours y voir l’imposante verrière construite à la fin du XIXe, classée depuis 1989 (Avenue Albert 1er • 4860 Pepinster).
Église Saints-Antoine-Ermite-et-Apolline
Rue Neuve, 3
4860 Pepinster
Ouverte du 1er juin au 31 août, samedi et dimanche de 14h à 16h
Possibilité de visite guidée sur demande.
De l’extérieur, plusieurs éléments peuvent surprendre. Premièrement, son emplacement : cette église n’est pas au centre d’une place, mais le long d’une route assez fréquentée, la route de la Vesdre, qui, comme à l’époque, a toujours une vocation commerciale. Deuxièmement, c’est son orientation : elle semble se présenter à l’envers.
- Où se trouve l’entrée ? On dirait qu’elle nous tourne le dos!
- Mais non ! Elle est orientée vers l’Est, vers la Lumière du Christ !
De l’extérieur, rien ne laisse présager la richesse des décorations de l’église. Classée patrimoine exceptionnel de Wallonie, elle est considérée comme « une des 100 merveilles de Wallonie ».
En 1857, le conseil de Fabrique se rend compte que l’édifice, construit seize ans plus tôt, est trop petit au regard du développement de la cité. Il faut l’agrandir ! Il faut néanmoins attendre 34 ans et l’arrivée d’un jeune curé, l’abbé Sylvain Balau, pour que le projet prenne enfin forme. Entre temps, il est décidé non pas d’agrandir, mais bien de construire un nouvel édifice. Le curé s’implique beaucoup dans sa construction. Il sait exactement ce qu’il veut, et à quels artistes il veut faire appel, notamment grâce aux voyages qu’il effectue avec l’architecte du projet, Clément Léonard. On raconte que l’abbé exige des artistes contractés de ne pas reproduire leurs statues ou retables dans d’autres édifices religieux de Verviers et du canton de Spa ! L’abbé Balau doit se battre pour trouver l’argent nécessaire, les autorisations, les appuis, stimuler les artistes et les documenter… Heureusement, la cité est alors habitée par quelques grosses fortunes.
En 1899, l’édifice de style néogothique peut enfin accueillir les Pépins et Pépines. À l’intérieur, la peinture se déploie même dans les recoins du lieu. L’église compte près de 600 personnages peints ou sculptés ! On pourrait passer des heures à observer la richesse de la décoration. Remarquez les 18 grandes tapisseries formant le chemin de croix, chose plutôt rare. Le regard est également attiré par les deux couronnes de lumière en fer forgé qui, avec les peintures murales, donnent une atmosphère particulièrement chaleureuse aux lieux. Elles sont inspirées, suite à une visite de l’abbé, d’une couronne de lumière de la collégiale Saint-Pierre de Louvain.
Grande réussite du point de vue esthétique et architectural, l’église – tout comme son constructeur - a longtemps été critiquée: trop riche, trop peu populaire. Certains considéraient qu’elle représentait le mépris des grands de ce monde pour les miséreux.
A quelques pas de l’église, un chemin de croix mène à la dernière étape. Difficile et abrupt, il porte bien son nom. Mais bien-entendu, il est possible de s’y rendre en voiture.