La Meuse divise la petite cité d’Hastière en deux. C’est sur la rive droite, à Hastière-par-delà, que les moines irlandais établissent leur abbaye bénédictine au XIe siècle. L’église abbatiale en est le témoin majeur. Au début, ce n’était qu’une chapelle de l’ancien prieuré Notre-Dame dépendant de l’abbaye de Waulsort toute proche. Le domaine bénédictin grandit peu à peu pour finalement devenir aussi puissant que sa voisine. Mise à part son extension gothique, l’église abbatiale d’Hastière est aujourd’hui considérée comme la « sœur jumelle » de la collégiale primitive de Celles, située plus haut sur les bords de la Lesse (boucle 5).
Dans la crypte, située sous le maître-autel, on peut admirer les vestiges archéologiques de l’ancienne abbaye.
Notre-Dame est toujours vénérée dans l’abbatiale. Pendant des siècles, les pèlerins passaient auprès de la statue de la Vierge à l’enfant pour recevoir sa protection. Ils touchaient le visage et le genou de Jésus. Aujourd’hui, la statue est toujours exposée dans le chœur, là où sont disposées les stalles, ces sièges aux miséricordes étonnantes, sur lesquelles s’appuyaient les moines durant les offices.
Au Moyen-Age, une procession en l’honneur de saint Walhère s’est développée dans la région. Un triptyque (œuvre picturale composée de trois panneaux) porte son nom. Il est d’Auguste Donnay, un peintre belge passionné par la culture wallonne. Cette peinture, accrochée côté nord, illustre une histoire légendaire du XIIIe siècle : l’assassinat de saint Walhère, le curé d’Onhaye. Sur le panneau de gauche, on voit saint Walhère discutant avec son neveu, un vicaire de l’abbaye d’Hastière. Le curé était venu à Hastière pour faire part de son inquiétude quant aux débordements de la communauté bénédictine à Hastière. En effet, c’était une époque de troubles dans les monastères. La rame et la main serrée en poing de son neveu annonce la tragédie qui va suivre : le neveu assène un coup de rame à son oncle qui tombe dans l’eau. Le panneau de droite montre la découverte du corps de saint Walhère dans la Meuse. Enfin, le panneau principal conte le transport de la dépouille de saint Walhère à Onhaye, un village au-dessus de la vallée. Au centre de cette procession, deux génisses blanches tirent la dépouille du saint. Mais il n’y a aucun lien, aucune corde, aucun harnais… Cela ferait-il partie de la magie de l’évènement ?
Ouvert tous les jours du 1er avril au 1er novembre :10.00-17.00
Abbatiale, crypte et tour : visites guidées sur demande : Jonathan Porignaux
+32-82-64 46 22/+32-82-64 32 33 /+32-474-42 39 99
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