A 500m à l’ouest de la ferme de Barbehère, au lieu-dit Bois des Haures, sur la commune de Saint-Germain-d’Esteuil, se trouve un monument mégalithique (construit en pierres de grandes dimensions), le mieux conservé du Médoc, qui a fait l’objet d’une restauration et d’un aménagement récents pour une présentation au public.De 1987 à 1992, il a fait l’objet de fouilles archéologiques qui ont permis de recueillir un important mobilier archéologique et de mieux connaître ce monument du néolithique, érigé dans une zone relativement peuplée à cette époque, comme le confirme la découverte de plusieurs habitats néolithiques, le Peuilh à Vertheuil, les Douves à Saint-Seurin-de-Cadourne, la Hourqueyre à Saint-Yzans… qui peuvent être associés au monument. Construit sur un socle calcaire, le monument est un dolmen entouré d’un tumulus, tertre de forme ovoïde excentré, constitué de terre argileuse entouré d’un parement de pierres. Les montants du dolmen sont faits de grandes pierres plates dressées verticalement. La chambre funéraire rectangulaire délimitée par un chevet, des dalles latérales et une entrée ouverte entre deux dalles transversales. Le dolmen ne possède plus de couverture. Il est fort probable qu’il ait été couvert de rondins de bois.Les pierres utilisées pour la construction semblent avoir été extraites d’une carrière voisine sur le tertre de Lalo. Le mégalithe de Barbehère est classé dans les « allées d’Aquitaine », qui se démarquent des allées couvertes classiques, avec la particularité de posséder une hauteur décroissante des dalles du chevet à l’entrée. Le monument aurait été érigé au Néolithique moyen (vers 5000 avant notre ère).Cette importante sépulture collective contenait environ 80 squelettes. Le mobilier archéologique exhumé est essentiellement représenté par des objets en silex (armatures tranchantes, pointes de flèche à pédoncule et ailerons, perçoirs, grattoirs, percuteurs, haches polies du Néolithique Moyen et Néolithique récent. La céramique, est surtout représentée par le Peu-Richardien (Néolithique récent). Les éléments de parure découverts par leur importance et leur diversité appartiennent au Néolithique et au Chalcolithique (culture campaniforme à l’Age du Cuivre) perles en pierres et en os, en or, pendentifs en coquillages…Le monument est fréquenté durant la Protohistoire, en témoignent les céramiques à pastillages de l’Age du Bronze Moyen, une sépulture à incinération du 1e Age du Fer et des fragments de céramique de l’époque gallo-romaine.