Ils redescendirent un peu pour revenir tout près du bord du lac d’Arremoulit. Le sentier quittait maintenant le lac et montait parmi herbes et cailloux. Pélut s’y engagea, suivi de Nanou. 100 m plus loin le sentier semblait disparaître au milieu des rochers. Pélut se retourna pour demander à Nanou la direction. Il retrouva le sentier un peu plus loin mais le perdit de nouveau ensuite.
-“Comment fais-tu pour te diriger ?” demanda Pélut,“tu vois,vu depuis le refuge, le chemin qu’il fallait suivre me paraissait facile à trouver… mais maintenant qu’on y est dessus, c’est dur !”
-“Pour moi c’est pareil mais d’abord, je connais ce coin, j’y suis déjà venue plusieurs fois, ensuite, je suis la ligne de cairns”.
-“Les cairns ?”
-“Oui ces petits tas de cailloux posés sur de plus gros. Ils ont été mis là exprès comme repères. Ça sert surtout quand il y a du brouillard. Aujourd’hui, ils sont moins utiles, je me dirige à l’oeil, l’important étant de ne pas aller trop à droite, de suivre de loin le pied de la falaise qui est à gauche. En se dirigeant “à l’oeil”, comme disait Nanou ils firent pas mal de détours inutiles, perdant et retrouvant sans arrêt le meilleur sentier. Mais ce jour-là c’était sans importance. Et sans cela, ils n’auraient peut-être pas surpris, parmi les blocs, une hermine portant dans sa gueule un campagnol des neiges. Sans doute le ramenait-elle à son nid pour nourrir ses petits. Ils essayèrent de la suivre pour voir où elle allait mais elle disparut rapidement parmi les rochers.