Ainsi fit Renardo mais il y prit tout son temps. Il goba tout le long du chemin les Boules-Bleues qui y poussaient. Inspecta longuement les amas de rochers. Pêcha. Testa le goût de petits soleils et de six-pattes qu’il ne connaissait pas car ils ne vivaient pas plus bas, là où Renardo avait passé son enfance. Au passage, il médita longuement devant la hauteur et l’aspect de la Grande-Paroi qui le dominait. Enfin, à l’aube, une Aile-Noire-à-Museau-Jaune l’invita à jouer à attrape-moi, se posant à côté de lui puis s’envolant aussitôt, recommençant sans cesse en poussant des cris perçants et lui tirant les poils avant qu’il ait le temps de se retourner pour parer le coup. Finalement, il s’envola vers la Grande-Paroi en riant. En haut, Renardo hésita. Il était tenté de descendre dans la grande fosse inconnue qu’il voyait sous lui. Finalement, il revint sur ses pas, ou à peu près, et se promit que le lendemain, il reviendrait au Passage d’Aile-Noire et irait cette fois plus loin.