Le Grand Tour de St-Jacut-de-la-Mer

Commencez par vous informer sur le circuit, les horaires de marées, les autres possibilités de randonnée ! L'office de tourisme prend le temps de vous distiller des conseils "sur mesure" pour vous garantir un bon moment sur la presqu'île. De l’office, passer devant la mairie. Au croisement de la grand Rue, prendre la rangée en face, au niveau de la crêperie.

Il n’y avait qu’une rue dans le village, de part et d’autre de laquelle, s’alignaient perpendiculairement des maisons appelées « rangées ». Ces petites habitations de pêcheurs à un seul étage, accolées les unes aux autres, sont toutes fermées au Nord pour se protéger du vent et ouvertes au Sud pour bénéficier du soleil. Leur proximité favorisait la vie communautaire des Jaguens. Les rangées sont privées. Merci de respecter la quiétude des habitants. À son débouché, descendre la rue jusqu’à la stèle de la Banche.

On parle souvent de villages de pêcheurs. Pourtant que seraient-ils sans femmes ? Cette stèle de la Banche rend hommage aux Jaguines dont les missions étaient nombreuses et parfois périlleuses : pêcher le « chevlin » (frais de crevette pour appâter le poisson) dans la baie, faire « tourner la maison », vendre le poisson … Au point que l’on dit que ce sont elles qui ont décidé du sort de la presqu’île.

Jusqu’à son interdiction en 1852, St-Jacut comptait de nombreuses pêcheries, au point que les bateaux étaient rares ! Il en existait 2 sortes : des "écluses" avec des murets de pierres (photo) et des fascines (plessis végétal accroché à des piquets de bois) dont on distingue encore des traces.

Cette plage de sable épais est la plage des rêves pour de nombreux enfants où se construisent châteaux et autres formes de sable et coquillages. Des concours ont lieu en été. Le nom de la plage provient du parler maritime jaguen ; le haas était une sorte de petit requin aujourd'hui disparu.

Après la plage des Haas, le chemin littoral longe le parc de l’abbaye. Un portail vous permet d’accéder à cette propriété privée et de découvrir cet édifice remarquable. De l’ancienne Abbaye bénédictine, il ne reste plus de vestiges… L'histoire et la légende nous disent qu'au 5ème siècle, deux moines, deux frères jumeaux, Jacut et Guéthenoc, arrivent sur cette presqu’île appelée « Landoac » en recherche d’un lieu propice à la fondation d’un ermitage. Un monastère bénédictin s’y établit et exercera une grande influence sur le développement et l’évolution de la région jusqu’à la Révolution. Vendue comme bien national, revendue plusieurs fois, l’abbaye connait bien des vicissitudes et des destinations diverses (caserne des douanes, maison d’une riche famille étrangère...). En 1875, les ruines du monastère sont achetées par la congrégation des sœurs de l’Immaculée de St-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine) qui en fera une maison de repos pour les religieuses et une école gratuite pour les enfants du pays. On commence immédiatement la restauration. Afin de soutenir l’école gratuite, les religieuses vont accueillir d’abord des touristes britanniques venant, sur prescription médicale, prendre des bains d’eau de mer et d’algues chaudes. Ils affluent dès 1876. C’est l’origine de la « pension de famille ». Au fil des années, le nombre des estivants toujours croissant, les religieuses développent la capacité hôtelière de l’Abbaye et diversifient les activités et l’accueil : elle est aujourd’hui une maison d’accueil et un haut lieu de rencontres culturelles et spirituelles. Merci lors de votre passage de respecter le lieu et la quiétude des résidents.

De la pointe du Chevet, ou « Chef de l’Isle », qui coiffe la presqu'île, les douaniers jouissaient d’un point de vue remarquable sur la baie des Ebihens (accessible à marée basse, se renseigner impérativement). Aujourd'hui, ce site naturel remarquable est un haut lieu pour la contemplation. Repartir en longeant le littoral est de la Pointe. Selon la marée, 20m avant le portique, descendre à gauche le chemin vers la plage et remonter après les cabines de la plage du Rougeret (9). Si la marée est trop haute, suivre les balisages en bord de route puis de parking.

Le nom plage du Rougeret a été attribué au début du siècle dernier. Il ne vient pas de la peau des baigneurs grillés par le soleil (les corps étaient couverts à l’époque) mais d’herbes sauvages aux fleurs rouges aujourd’hui disparues qui poussaient à foison sur cette côte.

C'est le port du "maqueriau" où l'on implorait "saint Awawa" de nous donner du poisson. Au port de la Houle (10), remonter la rue et tourner à gauche après la résidence et garder le cap.

Arrivé rue du Châtelet (l’office est à 150m à droite), descendre à gauche (et encore sur la gauche pour découvrir le port). C’est de la 2ème partie du 19ème siècle que 2 ports sont aménagés à St-Jacut : l’un pour l’été et la période de la pêche au maquereau : la Houle Causseul ; le second pour l’hiver, protégé des « coups d’tabac », le Châtelet, qui possède par ailleurs un remarquable grenier à sel. Ils conservent toute leur authenticité. Bien que semblant modeste, St-Jacut était en 1930 le 2ème port des Côtes-du-Nord. Retourner sur vos pas et suivre la rue jusqu'à l'office de tourisme.

Passer le camping et prendre le chemin aménagé sur la dune au dessus de la plage. Le nom de cette pointe évoque les pouvoirs judiciaires de l’abbé de St Jacut à l’époque médiévale, qui disposait du "droit de gibet" exercé à cet endroit. De nos jours, on n’y exécute plus que le feu d’artifice du 14 juillet. De cette pointe, on jouit d’une très belle vue sur les marais maritimes de Beaussais, sur Lancieux et le port du châtelet. Poursuivre vers le fond de baie et marcher sur la digue jusqu'à la Zone Artisanale.

Probablement commencée au 11ème siècle et érigée par les moines de l'abbaye vers 1430, la digue des moines avait pour but de contenir les assauts de la mer, et de gagner des terres cultivables si précieuses pour nourrir une population affamée.

Dans cette zone gagnée sur la mer, la Zone Artisanale s'est installée. La plupart des activités tourne autour de la mer, notamment les conchyliculteurs qui élèvent moules et huîtres dans l'embouchure de l'Arguenon. Devant l’ostréiculteur "le Vivier d'émeraude", remonter un chemin humide, traverser prudemment et prendre la route en face et le 1er chemin à gauche. Suivre Trégon. Au prochain croisement de routes, tourner à droite, encore à droite 400m après au panneau véloroute, puis le chemin à gauche vers le Guildo.

Sur un espace limité, l’anse de la Pépinais offre un concentrée de la biodiversité des marais maritime : slikke, shore, roselière … un écosystème rare.

Ce château est bâti sur un éperon rocheux à l'embouchure de la ria. Une position stratégique, puisque l’Arguenon fut à la fois frontière et voie de communication. Une 1ère maison forte des 11ème-12ème siècles, en grande partie en terre et bois, est remplacée au 13ème siècle par un château de pierre, construit sur un plan quadrangulaire avec des tours d'angles. La grande qualité architecturale du château marque la volonté d’affirmer la prédominance de la nouvelle dynastie ducale sur la région. Le château est détruit au cours de la guerre de succession de Bretagne (1341 – 1364) qui voit l'affrontement entre Jean de Montfort et Charles de Blois pour la tête du duché. Fin 14èmes.-début 15èmes., il est reconstruit par Charles de Dinan et adopte son plan actuel. Au milieu du 15ème siècle, le château atteint son apogée et devient une réelle résidence princière. Il appartient alors à Françoise de Dinan, et son époux Gilles de Bretagne, frère du duc. Abandonné au 17ème siècle, ce n’est qu’en 1981 qu’il est sauvé de l’oubli et fait l’objet d’études et de valorisation. Le site, appartenant au Département des Côtes-d'Armor, est Monument Historique et Espace Naturel Sensible. Ce site naturel remarquable et l’histoire singulière des vestiges en font un lieu de promenade privilégié. Une fiche patrimoine vous donnera plus d’éléments. Du château, aller-retour jusqu’aux pierres sonnantes (attention aux marées).

ATTENTION : en cas de marée haute, les pierres ne sont pas accessibles. Ces pierres sonnantes sont de gros blocs d'amphibole qui ont la particularité de rendre un son argentin (pas le tango) quand ils sont frappés avec un galet. Certains pensent que ce sont des vestiges d’un haut le cœur de Gargantua écœuré par l'odeur d'une gabarre transportant des raies séchées passant sous son nez.

Ce « gué dangereux » sur l’ancienne route romaine donnera son nom au port du Guildo. Ce site favorable est aussi un port tourné vers la mer et, vers Plancoët et le fond de la ria.

L'ancien couvent des Carmes est situé au Guildo à proximité du gué naturel qui à cet endroit traverse l’Arguenon. Depuis le 13e siècle les constructions se sont succédées un port d’aumône pour l'assistance des pauvres, des voyageurs et des pèlerins, une collégiale puis un couvent…… Il subsiste aujourd’hui la maison conventuelle datant du début du XVIIe siècle et les ruines de l'église, la chapelle et du cloître.

De retour à l’anse de la Pépinais (15), prendre le GR à gauche au bout du vallon et suivre jusqu’à la Dune. La dune de Vauvert est un ensemble naturel mouvant et fragile ; veillez à suivre le cheminement principal. Ses dunes géologiques incomparables et la rare flore qui s’y développe ne manqueront pas de vous inspirer. Le site abrite en effet un éco-système très différent des vasières et des littoraux rocheux. On peut trouver ici un vrai jardin sauvage : orchidées, pavot cornu, pourpier, gaillet des sables, chardons... autant de couleurs et d'occasions de s'émerveiller. ATTENTION ! Depuis quelques années, le cheminement menace cet espace naturel très fragile. La dune est fragilisée lors des tempètes hivernales. Il est possible qu'une dérivation soit temporairement mise en place dans ce cas. Veillez à la respecter et à rester sur le chemin.

Arrivé Place Landouar, remonter à gauche la Grande Rue et retourner à l’office. La Grande Rue fut longtemps la seule voie nommée « rue » ; les autres étant des chemins ou des routes. Sur cette artère principale, de rares maisons offrent seulement leurs façades. A droite et à gauche, s’alignent les « rangées » de maisons. Au fond de l’impasse du Paradis, vous ferez la rencontre de saint Christophe, le protecteur des voyageurs. Cette statue en granit datant du 15ème siècle témoigne de l’ancienneté de son culte en pays jaguen.