De la pointe de Néville à Gouberville

Jean Baptiste Michel Pontus, dont le père était fermier à Herclat, est né au manoir en 1763. Il fut vicaire à Saint Suplice de Paris et massacré aux Carmes par les révolutionnaires le 2 septembre 1792. Le "bienheureux Pontus" fut béatifié par Pie XI en 1926. Un autel, offert par la famille, lui est consacré dans l'église.

Cette ancienne ferme fortifiée date, dans son ensemble, du XVIe siècle. Elle a été construite grâce à la récupération de pierres provenant de la destruction d'un prieuré du Xe ou XIIIe siècle dédié à Saint-Benoit. Cette bâtisse est particulièrement impressionnante avec son enceinte fortifiée. Les meurtrières rappellent que les habitants du Val de Saire craignaient un débarquement anglais.

Située à l'ancien emplacement d'un prieuré détruit par les Anglais pendant la guerre de 100 ans, la fontaine Saint-Benoit faisait l'objet de pèlerinages car ses eaux avaient la vertu de guérir les enfants atteints d'impétigo purulent (affection cutanée croûteuse des bébés). Saint-Benoit était invoqué pour soigner les maladies éruptives.

Dès 1941, les allemands décident de construire le fameux "mur de l'atlantique", un ensemble de points défensifs répartis sur 6 000 km, des fjörds de Norvège à la frontière espagnole. La batterie de la marine de la pointe de Néville constituait l'un des points sur les côtes du Cotentin. Plus d'une trentaine d'ouvrages diversifiés attestent de l'existence de la batterie Blankenese.

Gilles Picot, sire de Gouberville, est un petit seigneur du Cotentin. Il est né en 1522 et décédé en 1578. De lui, on ne sait pas grand chose, sinon qu'il est l'ainé d'une famille de 7 enfants et qu'il devient, après la mort de son père, seigneur de Gouberville et du Mesnil au Val. Il reçoit de son père, à l'âge de 22 ans, l'office de lieutenant des eaux et forêts. Au travers de son journal, soit 13 années de notes quotidiennes sur ses activités, sur les événements de la vie de tous les jours, sur la vie et les activités des paysans, il est possible de reconstituer son quotidien de l'époque, et la vie dans le Val de Saire au milieu du XVIe siècle.

Ce manoir du XVIe siècle est un ensemble construit autour d'une cour rectangulaire, dont les communs sont aveugles sur l'extérieur. Ainsi, les "brigands" ne pouvaient pas mettre le feu depuis l'extérieur. On y entre par la porte piétonne et la porte charretière.