UNESCO Global Geopark Famenne-Ardenne : Géobalade de Rochefort

Construit au moyen-âge par les Montaigus, premiers seigneurs de Rochefort, sera l’un des plus grands châteaux fortifiés de la Calestienne. C’est d’ailleurs grâce à lui que la ville doit son nom, la rocha fortis. La position du château est remarquable d’un point de vue géomorphologique. Érigé sur un promontoire calcaire à l’intérieur d’un méandre de la Lomme, il présentait vers son sommet une surface sensiblement horizontale à 230 m d’altitude. Cette surface correspond à la terrasse supérieure de la Lomme. C’est une position dominante et stratégique très intéressante et surtout très convoitée. Surplombant au nord-ouest la dépression de la Famenne, au sud et à l’est le vallon sec de la rue Jacquet(1) et à l’ouest les dolines du Thier des Falizes. Au nord, le promontoire est limité par une falaise résultant de l’érosion différentielle au contact calcaire-schiste. Le château sera assiégé à plusieurs reprises. Transformé en palais, ensuite nationalisé, il finira par être utilisé comme « carrière » par les habitants de la ville à la recherche de pierres pour leurs constructions. Haut lieu d’histoire et d’archéologie, il est aujourd’hui possible de le visiter. Vous trouverez plus d’informations sur le site : www.chateaurochefort.be

Vous voici sur le plateau Notre Dame de Lorette, surface sensiblement horizontale qui n’est autre que la prolongation de celle du château par-delà le vallon de la rue du Jacquet. Vu du ciel, ce plateau montre de grandes dépressions fermées. Si une dépression n’est pas causée par l’homme (trou d’obus, excavation), elle résulte alors souvent de la dissolution des calcaires sousjacents, ce qui forme ces dépressions nommées ‘doline’. Ce sont également des indices de surface de l’existence probable de grottes. On a bien sous les yeux des formes morphologiques typiques d’un paysage karstique. La Grotte de Lorette ou Grotte de Rochefort trouve son originalité dans sa gestion qui repose sur un projet regroupant l’exploitation touristique du site, les recherches scientifiques et l’expression pédagogique des résultats scientifiques à destination du public. Elle est par conséquent un géosite majeur de notre Geopark. La Grotte de Lorette déploie six kilomètres de galeries sous le plateau, certaines sont aménagées pour la visite touristique, d’autres accueillent le laboratoire souterrain. L’emplacement de celui-ci a été choisi à la suite de la découverte d’une faille active dans la grotte qui déforme certaines galeries ou broie petit à petit des blocs et des concrétions. Ce laboratoire est dédié à l’étude géophysique (l’étude des failles, la sismologie et la gravimétrie) et hydrogéologique (l’étude de la percolation de l’eau à travers les roches). Jadis parcourues par une rivière souterraine, les galeries de la grotte sont en majorité abandonnées des eaux. En certains endroits, on observe de petites rivières et des lacs souterrains. Cela témoigne que la grotte de Lorette se rattache à un réseau plus grand, qui reste d’ailleurs en partie à découvrir : la Lomme - Wamme souterraine. Ces deux rivières descendent de l’Ardenne et lorsqu’elles abordent les calcaires, elles suivent la bande calcaire au lieu de la recouper perpendiculairement comme le fait la Lesse au niveau des grottes de Han. En suivant la bande calcaire, la Lomme et la Wamme se perdent partiellement et progressivement sous terre ce qui donne naissance à un écoulement souterrain très complexe suivant globalement la même direction que l’écoulement de surface. Les eaux ressortent à la résurgence d’Eprave. Cet écoulement souterrain recoupe, au niveau de la Grotte du Nou Maulin, le méandre de surface qui enserre la ville de Rochefort.

Le point de vue de N.D. de Lorette offre un magnifique panorama sur la vallée de la Lomme jusqu’à deviner au loin les installations industrielles des carrières Lhoist. Concentrons-nous maintenant sur le tracé de la Lomme. Vous devinerez qu’il suit bien ici la bande calcaire, les 2 versants de la vallée se ressemblent tout en étant assez raides. Entre ses deux versants, on observe une vaste surface horizontale correspondant à la plaine alluviale de la Lomme dans laquelle serpente la rivière. Notez que le parcours de la Lomme a été rectifié à plusieurs reprises par l’homme, notamment lors de l’implantation du chemin de fer. La plaine alluviale est constituée de galets et de sédiments fins. Elle sera envahie par les eaux lors des grosses crues jouant le rôle naturel d’absorption des eaux de crue. On comprend pourquoi cette zone est reprise comme zone inondable par le Service Public de Wallonie (SPW).

Vous vous trouvez maintenant face au porche du Trou Maulin qui donne accès à un réseau complexe de galeries de plus de 1600 m. Vous pouvez vous engager dans la galerie d’entrée sur une vingtaine de mètres à l’aide d’une lampe de poche (la suite nécessitant un encadrement spéléologique). La paroi gauche du porche est marquée par un ensemble de creux asymétriques en forme de cuillères. Ces structures ou « coups de gouges » indiquent la présence d’un courant turbulent et marquent le sens du courant. On constate également que la galerie descend sous le niveau de la Lomme aérienne. Les spéléologues retrouvent le niveau de la nappe une quinzaine de mètres sous la Lomme. En face du porche, une digue sépare la rivière de la grotte. Sans cela, l’entièreté de la Lomme se perdrait sous terre au Trou Maulin. Cette digue ainsi que le pavement du lit de la Lomme furent mis en place par les pouvoirs locaux du siècle passé. L’objectif était de maintenir en surface le cours d’eau dans sa traversée de la ville pour des raisons sanitaires et comme source motrice pour d’anciens moulins.

La ligne 150 ou ligne de la Lesse est une ancienne ligne de chemin de fer construite en 1880 afin de relier la ville de Rochefort à Jemelle, importante gare de la liaison Bruxelles - Luxembourg. La Compagnie de l’État belge prolonge, par étapes cette ligne 150 vers Dinant, qui sera atteinte en 1898. Durant la Seconde Guerre mondiale, la résistance fait sauter les ponts sur la Lesse à Vignée et Villers-surLesse. La SNCB rétablira la circulation en 1950. En 1978, le dernier convoi de cabotage rejoint la gare de Jemelle. Le démontage de la ligne se termine en 1985 pour laisser la place au RAVeL tel que nous le voyons aujourd’hui. Une ligne de chemin de fer a la particularité d’être la plus droite et la plus horizontale possible, ce qui nécessite la construction de tunnels, ponts, tranchées et remblais. Une partie du tronçon emprunté par la géobalade usqu’à la gare de Jemelle, terminus de la ligne 150, passe en tranchée, où la roche a été entaillée jusqu’à une dizaine de mètres. C’est une des plus belles coupes du Geopark pour l’étude de la géologie du Dévonien moyen (âges givétien et eifélien soit de 393Ma à 383 Ma).

La Grotte du Pré-au-Tonneau située rive gauche de la Lomme impressionne par la taille de son porche d’entrée. Ce porche débouche sur une galerie perpendiculaire orientée est-ouest. Il résulte de l’effondrement de la paroi séparant la vallée de la galerie qui lui est parallèle. C’était une des pertes principales de la Lomme avant d’en être séparée par la construction du talus du chemin de fer en 1880. Lorsque les eaux de la Lomme ont un débit suffisant, les pertes situées en amont de la grotte deviennent actives et alimentent la galerie par la gauche de l’entrée. La rivière se poursuit par la droite de l’entrée jusqu’à disparaître après une cinquantaine de mètres dans un siphon.

L’arrivée à Jemelle est saisissante : on passe en quelques dizaines de mètres de la nature et la roche à une zone exclusivement anthropisée : chemin de fer, ateliers (abandonnés) et gare SNCB, et à l’arrière-plan, parois de carrières et les installations, en activité celles-ci, de fabrication de chaux du groupe Lhoist. L’amateur d’exploration rurale trouvera ici, dans la portion de gare désaffectée, une friche industrielle idéale pour tirer quelques photos d’ouvrages ferroviaires anciens, uniques en Calestienne.

Le chemin de fer, tout comme l’exploitation du calcaire participa à l’essor de Jemelle à l’époque glorieuse. En effet, Jemelle se situant à équidistance entre Bruxelles et Luxembourg devient un centre névralgique de maintenance et d’entretien du matériel ferroviaire et attira un nombre moitié du 20ème siècle. Mais toute médaille a son revers… Durant la Seconde Guerre mondiale, le 10 mai 1940, Jemelle est aussi la première gare à être bombardée. C’est dans le but d’honorer la mémoire du chemin de fer de la région que l’asbl « Fous du Rail » est parvenue en 2000 à l’ancienne maison communale en Centre du Rail et de la Pierre, un musée sur trois niveaux et offrant une collection exceptionnelle d’outils et d’objets ferroviaires d’antan.

On aperçoit une falaise de l’autre côté de la Wamme. Elle marque un site historique pour le village, l’ancienne carrière de calcaire de On. Elle était déjà en activité au 19ème siècle liée à la construction de la ligne de chemin de fer Bruxelles Luxembourg (1850). Plusieurs entrepreneurs s’y succédèrent avant L. Lhoist en 1924 qui l’agrandit et la modernisa. Depuis, la carrière n’est plus exploitée mais accueille les installations de transformation du calcaire en chaux dont les fours constituent le cœur de l’activité de transformation. Chaque année, 400 000 tonnes de chaux sont expédiées par camion ou wagon, principalement à destination de clients sidérurgistes ou actifs dans la protection de l’environnement. Le site de On-Jemelle occupe 105 personnes en direct. L’usine alimente ses fours avec du calcaire d’âge frasnien provenant de la carrière de la Boverie. Elle est située sur le flanc opposé et septentrional de la Calestienne.

Nous sommes ici sur un point haut d’un relief fortement aplani. Depuis la chaussée de Ninove, nous avons croisé plusieurs anciennes carrières (pas toujours faciles à voir car elles sont clôturées). Si on poursuivait vers le nord, on arriverait sur la carrière de la Boverie, citée précédemment. Géologiquement, depuis la carrière de On jusqu’à la carrière de la Boverie, on ne quitte pas les calcaires de la Calestienne. Normalement, la Calestienne a une épaisseur inférieure au kilomètre. C’est ici que la Calestienne est la plus épaisse avec 4 km, résultant d’une structure géologique anticlinale : c’est le plateau du Gerny (ou anticlinal du Gerny). Il s’étend de Rochefort vers l’est jusqu’à Hargimont. Ce plateau calcaire légèrement ondulé a été recouvert par dépôts limoneux éoliens particulièrement favorables aux cultures.

Malagne est un domaine rural gallo-romain d’exception situé en bordure de la Calestienne sur une colline qui domine la vallée de la Lomme au sud et une avancée de la dépression de la Famenne vers le nord-ouest. Le plateau calcaire du Gerny s’étend au nord-est. Cette position stratégique offrait une position plein sud à la limite entre des calcaires et des schistes d’âge dévonien (385 millions d’années). Comme le reste du plateau du Gerny, le sol, limono-caillouteux à charge calcareuse ou schisteuse, était quant à lui favorable aux cultures. Comme beaucoup de sites anciens, Malagne ne doit donc pas son implantation au hasard mais à un faisceau de caractéristiques géologiques et topographiques favorables. La villa de Malagne à Jemelle est la seule propriété terrienne de grande ampleur du Geopark et sera construite au milieu du 1er siècle de notre ère, l’établissement antique est devenu un pôle de pédagogie, de tourisme et d’archéologie expérimentale (four à chaux).

Connaissez-vous l’histoire, le patrimoine naturel et culturel de Rochefort ? Au départ du Syndicat d’initiative, découvrez la ville et ses alentours de manière originale et ludique, en formule city tour de 50 minutes ou en privatisant le véhicule pour quelques heures ou la journée. Accessible aux petits, aux grands, aux écoles, en solo, en famille, entre amis et même entre collègues •50 min. • Audioguide FR/NL. Rochefort Tourisme – Place Roi Albert Ier, 3 – B-5580 Rochefort - Tél : +32 (0)84 21 25 37 Le lien pour la réservation est désormais: www.rocheforttourisme.be

La Gourmandise est partenaire du Geopark Famenne-Ardenne. Nos partenaires sont labélisés « Geopark Famenne-Ardenne », un territoire lui-même reconnu par l’UNESCO. Quelle est votre activité ? « La Gourmandise est un restaurant-Brasserie situé en plein cœur de Rochefort, face à l’office du tourisme. Un endroit propice à régaler vos papilles gustatives grâce à une cuisine de terroir, réalisée avec des produits frais et locaux. En plus de notre restaurant, nous avons un « Magasin d’Artisans » permettant à tous nos visiteurs de découvrir une large gamme de produits locaux. Allant des produits de boucherie, à la fromagerie et des confitures homemade, aux vins wallons. Notre carte diversifiée saura contenter tous les gourmands. Nous sommes ouverts tous les jours à partir de 10h. » Quelles ont été vos motivations à être labellisé « Famenne-Ardenne Unesco Global Geopark » ? « Nous sommes fiers de notre région et revendiquons au travers de nos plats le savoir-faire de nos producteurs et artisans locaux. Etre partenaire du Famenne-Ardenne UNESCO Global Geopark s’inscrit, pour nous, tout naturellement dans cette démarche d’éco-responsabilité et de durabilité que nous mettons en place dans notre établissement. » Etes-vous engagés dans une démarche de développement durable et pratiques éco-responsables ? « Nous effectuons bien évidemment le tri des déchets au niveau de nos cuisines. Mais nous sommes surtout très attentifs et soucieux d’utiliser et de promouvoir des produits locaux de qualité. Nous sommes les ambassadeurs de nos artisans et producteurs et nous veillons à toujours les mettre en avant dans nos différentes cartes. » Véronique DELVAUX - Gérante Coorrdonnées : Rue de Behogne, 24 5580 Rochefort 084 22 21 81 info@la-gourmandise.be www.la-gourmandise.be