La Balade des Champs Ouverts

Cet édifice néo-classique fut construit en 1766 à l’emplacement d’une ancienne église. Il comporte une tour occidentale flanquée d’annexes en quart de cercle, un vaisseau de trois travées abritant trois nefs séparées par des colonnes toscanes, un chœur de deux travées à chevet plat auquel sont accolées une chapelle au nord et la sacristie au sud. Il est construit en briques et pierre calcaire. L’église est toujours entourée par le cimetière du village.

Construite en 1954 entre l’église et le presbytère, elle est l’œuvre de M. Martin Collard de Bioul-lez-Duves. Elle est constituée de 36 tonnes de pierre de roche naturelle amenée des carrières d’Arbre.

Érigé en 1946 sur la place devant l’église et l’ancienne maison communale, le monument aux morts est l’œuvre de M. Demeuse, d’Ans, et le grillage en fer forgé qui l’entoure fut réalisé par Joseph Dethier, un forgeron local. Ce ne sont pas seulement des chars qui se sont affrontés en mai 1940 dans la région de Merdorp, mais aussi des soldats. 14 soldats français perdirent la vie dans d’atroces combats, parfois à la baïonnette, dont plusieurs dans la maison blanche en face du monument.

À droite du monument aux morts, la grande bâtisse construite en hauteur en 1880 est l’ancienne maison de l’instituteur, derrière laquelle se trouvait la classe des garçons. Deux pièces du bâtiment étaient réservées pour le secrétaire communal. À l’époque, l’école des filles se trouvait déjà à l’emplacement de l’école actuelle, rue du Marquat. À la suite des fusions des communes en 1977, le bâtiment accueillit une classe de maternelle, puisque la maison communale n’avait plus d’usages. Par contre, le nombre d’élèves dans la classe de primaire diminuant progressivement, les filles et les garçons furent regroupés dans la même classe. Quelques années plus tard, la classe de primaire fut fermée. Vers 1988, une « nouvelle » école primaire fut rouverte dans l’ancienne école des filles et l’ancienne école des garçons et maison communale fut vendue.

Au numéro 2 de la rue Coquiamont se trouve l’ancienne ferme du château, également connue sous le nom de ferme de Sainte-Colombe. Elle fut l’habitation du dernier bourgmestre de Merdorp, M. Froment. En 1994, elle avait été aménagée en une belle salle de réception. L’ensemble des bâtiments est disposé autour d’une cour clôturée qui conserve, malgré de nombreux remaniements, les volumes et des éléments de la fin du XVIIIe siècle. La porte cintrée en pierre de Gobertange, datant de la première moitié du XVIIIe siècle, a été incorporée dans le mur d’enceinte dans les années 1990.

Construite en 1814 à l’endroit où la rue Coquiamont se divise en deux branches, l’une vers le terrain de football, l’autre vers Jandrenouille, la chapelle est entourée d’une légende. Un jour, M. Dechentinnes rentrait à sa ferme à travers champs quand un terrible orage éclata. Il demanda à saint Donat de le protéger de la foudre, et il rentra sain et sauf chez lui. Il fit alors construire la chapelle en remerciement de la grâce obtenue. La chapelle est formée d’un fût et d’une niche grillagée en calcaire de Héron, protégés dans une construction moderne en briques peintes en partie en blanc.

Lorsque le chemin herbeux s’est transformé en chemin bétonné, il est intéressant de se retourner pour observer au loin le village de Merdorp et ses nombreux grands arbres, formant une espèce d’île perdue au milieu d’un océan de cultures diverses.

Le chemin que vous empruntez à présent est l’ancienne chaussée romaine qui reliait Bavay à Tongres et Cologne. À proximité, du côté gauche, deux tumuli très rapprochés d’une hauteur de 4 mètres, recouverts d’arbres et de buissons, ont été classés en 1985. La présence de ces tombes incite à penser qu’il devait exister au voisinage une villa gallo-romaine, mais aucune fouille n’a permis de la découvrir jusqu’à présent.

Les chemins que nous empruntons maintenant traversent de vastes campagnes où la vue porte au loin. Ils permettent à chacun de prendre conscience de la notion « d’openfield » qualifiant les vastes étendues de terre, ouvertes sans haies ni clôtures. Les champs ouverts sont apparus vers l’an 800 comme conséquence de l’assolement triennal. Les terres à cultiver étaient divisées en trois parties : les soles. L’assolement consistait alors en une rotation des soles : on cultivait par exemple sur une sole du blé, sur une autre de l’avoine et la troisième était laissée un an en jachère. L’année suivante, on faisait tourner les cultures. Un des avantages était que le travail agricole pouvait être organisé de façon collective : toutes les parcelles de blé étaient moissonnées en même temps. Si le système est remis en cause au XVIIIe siècle notamment en France par la Révolution qui déclare sacrée la propriété privée et libère les propriétaires de terres des contraintes collectives héritées de l’ancien Régime, le paysage d’openfield ne s’est pas altéré, car, au XXe siècle, il s’avère être un paysage agraire tout à fait adapté à l’intense mécanisation agricole.

Il s’agit d’un fût quadrangulaire en calcaire surmonté d’une niche grillagée et d’un crucifix en fer forgé. Cette « chapelle » a été érigée par F. I. Dechentinnes et son épouse M. A. Marchant en 1818.

Le tilleul qui se dresse à proximité est dénommé « Arbre de la maladrie », en raison de la présence à cet endroit d’une léproserie vers 1276. Cette présence est encore attestée par la dénomination de la rue que nous venons de traverser, la rue de la Longue Vesse. Cette dénomination quelque peu surprenante serait la déformation de « Longue Veste », un habit que les lépreux étaient tenus d’endosser lors de leurs rares sorties.

Construite en briques et recouverte d’ardoises, la chapelle Saint-Joseph se trouve sur la rue bien nommée « rue de la Chapelle ». Au-dessus de la porte, un cartouche en calcaire porte l’inscription : « À St-Joseph, bâtie par Antoine Simon de Merdorp, 1873 ».

Sur la même rue, à proximité de la sortie du village, la chapelle Saint-Marcoult se trouve sur la branche de la rue de la chapelle qui conduit vers Jandrain. Elle date du début du XXe siècle et est dédiée à un saint au culte jadis fort répandu, qui a vécu au VIe siècle et fut le fondateur de l’abbaye de Nanteuil en Normandie. Il est connu comme guérisseur des écrouelles. Par extension, il est réputé pour guérir les furoncles et les abcès.

Cette belle ferme clôturée aux bâtiments du XVIIIe siècle, remaniés au XIXe siècle, se trouve au n° 10 de la rue du Straux. Le millésime 1882 est bien visible aux ancres sous la corniche du toit.

Cette magnifique demeure classée a été construite sur le site d’un ancien château datant du XVIIe siècle. Il en reste une partie du mur d’enceinte ponctué de trois pittoresques tourelles du XVIIIe siècle. Dans le jardin, le logis fut profondément modifié au XIXe siècle et aménagé dans le style « Restauration ». Un étage de fenêtres fut ajouté, et la charpente, conservée, fut modifiée de manière à lui faire supporter un toit à plus faible pente. Contre le mur d’enceinte, des écuries ont conservé une porte en pierre de Gobertange, datée du XVIIIe siècle. Ces écuries, récemment restaurées dans leur état d’origine, avaient pour modèle (en plus petit !) les luxueuses écuries construites en 1877 par le prince de Broglie au château de Chaumont-sur-Loire.