La Balade des Sept Fontaines

La balade débute dans le parking situé devant le cimetière de Grand-Hallet. Le vieux bâtiment de briques situé à gauche est la salle des fêtes du village. Il a été construit en 1766 pour servir d’écuries pour les besoins du curé qui, à cette époque, était aussi agriculteur. Il a également abrité au XIXe siècle l’école catholique du village. Aujourd’hui, il est le siège du comité des fêtes de Grand-Hallet « Les Amis du Fayimi », fondé en 1992. Depuis 2019, le comité a décidé de faire brasser sa propre bière selon ses souhaits : « La Fayimi » est une bière blonde et légère, brassée dans la micro-brasserie de Jandrain-Jandrenouille.

La première mention écrite connue du village date de 1116, sous la forme « Hallei ». La date exacte de construction de sa première église n’est pas connue. Le premier texte où elle est citée avec certitude date de 1139. À cette époque, l’église faisait partie du doyenné de Jodoigne. Au XIIIe siècle, toutes les églises de la région appartenaient aux cathédrales et abbayes liégeoises, qui avaient sur elles un droit de patronage. Pour l’église de Grand-Hallet, ce droit était partagé par la cathédrale Saint-Lambert de Liège et l’abbaye du Val des Vierges d’Oplinter, jusqu’en 1228. Par la suite, ces dernières cédèrent leurs droits, à l’exception des dîmes, à la Collégiale Saint-Barthélemy de Liège. Au XIIIe siècle, une nouvelle église fut construite. Le seul vestige qui nous reste de cette époque est la tour romane, construite en pierres de silex extraites de la localité ou des localités voisines comme Lincent et Petit-Hallet. La nef de cette église ne se trouvait pas à l’arrière de la tour comme aujourd’hui, mais devant la tour. Elle était plus petite que la nef actuelle. La tour, qui servait de refuge à la population lors des guerres, ne comportait aucune porte d’entrée extérieure ni aucun escalier permettant d’accéder aux étages. La porte d’entrée de l’ancienne église se trouvait dans un des murs de la nef. Une échelle, qu’on pouvait facilement retirer, était nécessaire pour accéder au premier étage de la tour. L’arc d’ouverture existant entre le rez-de-chaussée de la tour et la nef est encore bien visible aujourd’hui dans la façade.

Après avoir longé le cimetière, le sentier débouche sur un chemin creux, bordé de quelques arbres qui abritent un banc public. Nous nous trouvons à proximité d’un arbre appelé Fayimi. Cet arbre a été planté en 1992, en remplacement d’un autre arbre détruit à cet endroit pendant la Seconde Guerre mondiale : il a donné son nom au comité des fêtes du village et à sa bière locale.

La chapelle Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus se trouve à l’angle de la rue de l’Épinette et de la rue du Condroz, sous un magnifique marronnier. Elle a été reconstruite en 1931, peut-être à partir d’un noyau ancien. Au-dessus de la porte se trouve une pierre gravée de l’inscription : « Grand-Hallet 1931 / Bâtie en l’honneur de / Ste-Thérèse de l’Enfant-Jésus / Par la famille / Gilsoul-Dardenne ».

L’implantation d’un moulin à cet endroit est très ancienne. Les plus vieilles mentions le concernant se rapportent au chemin que nous venons de parcourir. Il se dénommait jadis « li voye de Molhen », terme de formation germanique suggérant l’implantation d’un moulin durant la période franque. Quoi qu’il en soit, un moulin y est mentionné dès le XIIIe siècle. Détruit en 1465 par les Liégeois, il sera reconstruit quelques années plus tard et prendra l’appellation « neuf moulin ». Durant tout le Moyen-Âge, le moulin fut la propriété du duc de Brabant. À partir du XVIe siècle, les revenus du moulin furent partagés entre le duc et plusieurs possesseurs d’un fief. Il était loué à des meuniers, le bail étant généralement de 3 ans. Le dernier bail conservé aux Archives générales du Royaume date de 1659 et signale que l’habitation vient d’être restaurée. Les bâtiments en L qui sont visibles aujourd’hui datent en partie du XVIIIe siècle. En 1869, la roue du moulin fut exhaussée et agrandie. Le moulin cessa définitivement ses activités en 1949. Il fut acheté en 1988 par les époux Dardenne, qui entreprirent d’importants travaux de restauration. L’opération de sauvetage aboutit enfin en mai 1990. Le moulin et toutes ses dépendances abritent aujourd’hui la collection de boîtes en fer blanc qu’a constituée Mme Yvette Dardenne au fil du temps. Elle comprend aujourd’hui plus de 58 000 boîtes en fer blanc lithographiées, la plus ancienne datant de 1868.

Cet endroit marécageux de 21 ha était déjà occupé durant la préhistoire et des bâtiments s’y dressaient à l’époque romaine. Actuellement, une station de pompage des eaux y est implantée et des cressonnières y sont encore en activité. Le site comprend une partie du vallon du ruisseau de Henri-Fontaine, où croissent de nombreux éléments de végétation qui ont disparu partout ailleurs sur le territoire de la commune. Ceux-ci sont les témoins de ce qui pouvait être observé dans la plupart des fonds de vallée il y a moins d’un siècle, avant l’intensification à outrance de l’utilisation des sols. Il s’agit évidemment de prairies humides, mais aussi de prairies denses de roseaux et de hautes plantes herbacées vivaces de 1,5 à 2 mètres de haut, situées en zone alluviale sur sol frais, non acide et plutôt humide. Enfin, des massifs forestiers où dominent les aulnes, arbres se développant sur les sols humides, couvrent le tout.

Au début de la rue du Mayeur Jules Debras subsiste l’ancienne ferme Osy de Zegwaart, également connue sous le nom de ferme Dochen ou de ferme Favart, du nom de ses anciens propriétaires. C’est une imposante ferme en quadrilatère, dont la construction de base remonte vers 1674. Elle a été fortement transformée depuis, notamment lors de l’agrandissement en 1907 du corps de logis donnant sur le parc.

L’ancienne maison communale de la rue des Fontaines est en fait la troisième maison communale qui fut construite à Grand-Hallet. Elle date de 1907. Elle devint la maison communale des trois villages de Grand-Hallet, Petit-Hallet et Wansin après la première fusion des communes en 1964. Elle resta en activité jusqu’à la fusion des communes avec Hannut le 1er janvier 1977. Le bâtiment de droite est l’ancienne école communale construite en 1907 également. Les deux bâtiments servirent d’école après 1977 jusqu’en 2016, lorsque les enfants et leurs enseignants purent prendre possession de leurs nouveaux locaux rue Mayeur Debras.

Le tuffeau de Lincent est une pierre calcaire de couleur jaune, légère et poreuse, qui était extraite autrefois en plusieurs endroits du village de Grand-Hallet, par exemple rue Sous-les-Prés, et dans les villages voisins, particulièrement à Lincent et à Linsmeau. Cette pierre facile à tailler a servi à la construction de nombreuses habitations depuis l’époque romaine jusqu’au milieu du 20e siècle. Elle était aussi très utile pour la construction de fours à pain à cause de ses propriétés réfractaires remarquables.

Au sommet de la rue Grande Dame a été érigée la petite chapelle Sainte-Rita, patronne des femmes mal mariées, des causes désespérées et des choses impossibles. Personne ne sait avec certitude qui est la grande Dame évoquée dans le nom de la rue, mais il pourrait s’agir de l’abbesse de l’abbaye d’Oplinter, laquelle possédait beaucoup de biens à Grand-Hallet.

Cette rue faisait autrefois partie de la « chaussée de Nivelles », construite au premier siècle de notre ère. C’était une voie romaine secondaire qui se rattachait à Oreye à la « grande » chaussée romaine reliant Bavay à Tongres et Cologne. De cette rue, un beau panorama s’ouvre en direction de Lincent et, au loin, de Tirlemont. La vue vers Grand-Hallet, et Hannut dans le lointain, est également intéressante.

L’ancien château-ferme fut la propriété des seigneurs de Grand-Hallet du XVIIe siècle jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. Le seigneur n’y a sans doute guère habité. Dès 1685, il était occupé par le mayeur de l’époque. Par la suite, plusieurs locataires s’y sont succédé. Depuis la période féodale et jusqu’à la période française, Grand-Hallet posséda une haute seigneurie et une cour de justice. Le seigneur était un propriétaire qui exerçait sur ses sujets et leurs biens une parcelle de l’autorité publique. La seigneurie était composée à la fois de terres et d’un certain nombre de droits. Dans son domaine, le seigneur était, à la fois, maître et justicier : c’est lui qui nommait le mayeur et les échevins, qui s’occupaient respectivement de la gestion du village et de rendre la justice. La ferme du château a été reconstruite au XVIIIe siècle puis a encore été fortement remaniée par la suite. La tour-porche de trois niveaux surmonte un portail en pierre de Gobertange, qui date du milieu du XVIIIe siècle. La ferme appartient à présent à la famille Warnant depuis 1990. Les terres exploitées appartiennent toujours au CPAS de Namur, qui les avait reçues en legs des descendants des seigneurs de Grand-Hallet.