La Balade du Tumulus

Né à Avernas en 1878, Lucien Maubeuge émigrera avec sa famille dans la région liégeoise où il connaîtra, dès l’âge de 16 ans, les durs travaux de la mine. Mais c’est cependant vers sa Hesbaye natale qu’il se tourne lorsqu’il élabore son œuvre littéraire constituée de nombreux poèmes et pièces de théâtre en wallon. La commune lui rendit hommage en donnant son nom à la place du village, devant l’église. Sur cette place s’élevait au XVIIIe siècle la ferme-château des seigneurs d’Avernas. Elle fut démolie en 1863 pour faire place à la sucrerie construite par la famille Dochen. L’exploitation de la sucrerie dura près de 60 ans. Elle fut démolie en 1931. Il n’en reste aujourd’hui que le grand mur de briques le long de la rue du Molhin et les bâtiments des bureaux et de la bascule, qui ont été reconvertis en habitations.

Cette église, classée en 1966, présente une tour en silex et pierre calcaire. Son allure médiévale et l’épaisseur de ses murailles attestent qu’il s’agissait à l’origine d’un édifice fortifié, fermé à sa base, probablement bâti au XIe ou XIIe siècle. La tour avait déjà été restaurée au XIVe siècle : la belle voûte gothique de l’intérieur date de cette époque. La partie supérieure en briques et les renforts d’angles en calcaire datent de la restauration de 1768, de même que la nef et le chœur. La porte d’entrée n’a été percée qu’en 1837, de même que l’ouverture vers la nef pour agrandir le sanctuaire. Avant ces transformations, l’entrée dans l’église se faisait par une porte située dans la nef, à droite du bâtiment. La tour porte un clocher octogonal, ceinturé de quatre clochetons, ce qui permet le jeu de mots de « clocher aux quatre sans cloche ». Un carillon de 18 cloches y est installé, offert par l’abbaye de Rochefort en 1978. Quant aux grosses cloches, elles sont au nombre de trois.

En 1083, de riches propriétaires terriens échangèrent leur important domaine d’Avernas contre un domaine que possédait l’abbaye Saint-Laurent de Liège à Merbes en Hainaut. La ferme d’Avernas devint ainsi propriété des moines de l’abbaye. Les bâtiments furent plusieurs fois reconstruits. Le logis actuel et les anciennes écuries datent du XVIIe siècle. Les abbés de Saint-Laurent ont marqué la ferme de leur passage : Guillaume Natalis (1658 - 1686) et Grégoire Lembor (1718 - 1760) ont laissé des pierres armoriées dans les murs de la ferme. Les biens furent vendus par les autorités françaises entre 1797 et 1802. Le dernier propriétaire, Auguste Moës, a pris sa retraite en 1991.

Le 10 janvier 1851, le conseil communal d’Avernas décida de faire bâtir sur un terrain communal, situé en bordure de la place du village, une école avec un logement pour l’instituteur et, à l’étage, une salle pour la tenue des séances du conseil communal et une petite pièce pour le dépôt des archives. Le plan du bâtiment fut dressé par l’architecte Dejardin. Aujourd’hui, c’est une des implantations de la maison des Jeunes de Hannut.

Monument classé en 1976, le tumulus d’Avernas est le plus impressionnant de la région hannutoise. Sa hauteur est de l’ordre de 8 mètres et il est situé sur un point très élevé d’un des plus hauts plateaux de la région. Il fut fouillé au siècle dernier par Henri Schuermans. Les fouilles furent arrêtées dès le premier jour par un mur composé de blocs de silex non taillés et reliés entre eux par un ciment très compact. Il semble que cette tombe ait toujours été vide et ait servi de promontoire pour la transmission de signaux vers d’autres tombes.

L’aérodrome ULM d’Avernas-le-Bauduin a été ouvert à Avernas en 1986 sur un terrain de 200 ares. Il est géré par l’ASBL « Aéro-club de Hesbaye » qui a pour but de promouvoir le développement et la pratique du sport aérien ultraléger motorisé (ULM).

Pas exactement une vraie montagne ici, mais quand même un chemin en forte montée qui nous permet de découvrir un vaste panorama vers l’autoroute Liège-Bruxelles et le nouveau centre aquatique Plopsaqua, qui remplace les anciennes piscines de Hannut et de Landen.

Érigée dans le courant de la première moitié du XIXe siècle en briques et calcaire, l’ancienne ferme en quadrilatère s’ouvre sur la rue par un portail imposant. Elle abrite aujourd’hui une pizzeria gastronomique, une salle de ventes publiques, un magasin et plusieurs logements.

La création d’une école propre à Bertrée fut seulement décidée le 27 mars 1874. L’école est voisine de la maison de l’instituteur, qui fut adjointe à sa droite d’une annexe basse servant de maison communale. La nomination du premier instituteur de Bertrée fut effectif le 6 juillet 1877.

La potale de pierre, haute de 2,65 m, fut placée à cet endroit en 1771 par le fermier de l’évêque de Namur, Jean-François Plomteux, et son épouse Caroline Wilmart. Dans le pavement de l’église de Bertrée se trouvent toujours les deux petites dalles funéraires du fermier et de son épouse. À la fin du XIXe siècle, la stèle fut abattue par un ouragan, mais elle fut aussitôt redressée. Si ses inscriptions sont aujourd’hui presque illisibles et si les représentations sont relativement dégradées, elle nous rappelle qu’elle a affronté guerres et révolutions et qu’elle est victime de l’usure du temps.

En 1124, Walter de Trognée fonda le prieuré Notre-Dame de Bertrée et il offrit à l’abbaye française de Cluny (Bourgogne) l’église qu’il avait fait bâtir à Bertrée, à condition qu’elle fût desservie directement par des moines bénédictins de Cluny. L’église du prieuré devint le siège d’une paroisse opulente qui englobait les villages de Cras-Avernas, Poucet et Trognée. Hélas ! au fil des siècles, le prieuré s’appauvrit et ses bâtiments tombèrent progressivement en ruines. Il fut abandonné par l’abbaye de Cluny, puis supprimé en 1560 et incorporé dans la mense épiscopale de Namur. L’évêché entreprit alors la reconstruction progressive des bâtiments en ruine et transforma l’ancien prieuré en une grande ferme en quadrilatère, source de revenus pour l’évêché. La ferme fut confisquée et déclarée « bien national » durant l’époque française. Elle fut vendue en 1799 à Albert Seny, maire de Bertrée, et à ses frères et sœurs. Le bien resta dans la famille Seny pendant plusieurs générations. Des hangars et des annexes furent ajoutés selon les besoins. Un nouveau logis, véritable petit château, remplaça à la fin du XIXe siècle l’ancienne demeure, pour former l’ensemble qu’il est possible d’admirer aujourd’hui. La ferme est aujourd’hui la propriété de la famille Evrard.

Située sur une butte et entourée du cimetière du village, l’église Saint-Pierre est un bel édifice en briques et calcaire, reconstruit entre 1756 et 1758. Le bâtiment repose sur un soubassement en pierres calcaires, qui pourraient provenir de l’église du 16e siècle. Au-dessus du portail, une pierre gravée porte un double chronogramme, rappelant l’année de sa construction : 1756. Surmontant cette inscription, un bas-relief roman en pierre bleue représente saint Pierre, le saint patron de la paroisse. Il constitue une des rares productions de la statuaire romane en Hesbaye et est un document intéressant pour l’histoire du costume religieux en Belgique. Il provient de toute évidence de l’ancienne église du prieuré Notre-Dame.

Édifiée en 1875 par Catherine Mazy et sa fille Charlotte Vidal, la chapelle abrite une statue de la Sainte Vierge et quatre petites statues des trois saintes Sœurs : sainte Bertille de Marœuil, sainte Eutropie et sainte Geneviève, auxquelles il convient d’ajouter la mère-abbesse sainte Bertille de Chelles. Les trois saintes Sœurs (qui sont donc quatre) étaient invoquées à Bertrée pour échapper à diverses maladies, mais spécialement à la jaunisse et aux maladies du foie, et aux affections cutanées. Pendant longtemps, elles furent le centre d’un pèlerinage qui avait lieu le lundi de Pentecôte.

Nous quittons les rues du village pour emprunter un petit sentier qui longe le ruisseau de Henri-Fontaine, à proximité de l’emplacement de l’ancien moulin aujourd’hui disparu. Nous traversons ensuite avec prudence la rue de Landen, où le trafic est parfois intense. Le sentier bucolique sous les grands peupliers nous amène au village de Bertrée.

Après avoir franchi le pont sur le ruisseau de Henri-Fontaine, qui prend sa source à Cras-Avernas et rejoint la Petite Gette à Orp-le-Petit, puis longé le cimetière d’Avernas, le promeneur pourra jouir d’une belle vue vers la droite sur la vallée du ruisseau et sur sa rive droite occupée par le golf club d’Avernas, créé en 1989 par Jean-Paul Dochen, sur une partie de ses terres. Le parcours qui comptait 9 trous depuis ses origines a été complété en 2015 par un nouveau parcours de 6 trous.