Il faut grimper tout en haut de la colline pour arriver au domaine de l’abbaye bénédictine de Maredsous. L’ensemble est un bel exemple d’architecture néo-gothique, très répandu dans la région. Ce style, typique du XIXe siècle, vise à faire revivre des formes médiévales. Son architecte, Jean-Baptiste de Béthune, a joué un rôle central dans son développement en Belgique. Un brin romantique, il était persuadé rendre au peuple sa ferveur catholique en réhabilitant l’art du Moyen-Age, période phare de la religion catholique.
Installés depuis 1872, les moines respectent la règle de saint Benoît de Nursie, un religieux ayant vécu au VIe siècle. « On ne préférera rien à l’œuvre de Dieu », dit-il. Fidèle à sa maxime, il décide de créer une communauté d’hommes vivant en autarcie dans un domaine restreint afin de ne jamais se détourner de la recherche de Dieu. Le concept de « monastère » est donc né. Ensuite, saint Benoit écrit une règle pour organiser en détail la vie monastique : la fréquence des offices, la lecture spirituelle dans un climat de réserve et de silence mais aussi le travail manuel et la vie quotidienne (les repas, l’habillement, l’accueil …). Cette règle et son fondateur ont joué une influence telle que saint Benoit est devenu le premier patron de l’Europe. Chaque année, l’abbaye organise un pèlerinage en son honneur le 11 juillet, jour de sa fête patronale.
Aujourd’hui, une trentaine de moines, vêtus de noir, continuent à œuvrer au nom de saint Benoit. En plus de la célébration liturgique, ils accueillent les pèlerins et les simples visiteurs venus profiter de l’atmosphère particulière de ces lieux. Les moines bénédictins ont fondé le centre d’accueil Saint-Joseph et une hôtellerie, en plus d’une boulangerie, d’une fromagerie, d’une bibliothèque, d’un centre consacré aux sciences naturelles ou encore d’un atelier de céramique, seul vestige de l’ancienne école des métiers d’art à l’abbaye.