Tourcoing : éclectisme artistique et architectural du boulevard Gambetta à l’avenue de la Marne

L’Art Déco pour tous : des Habitations à Bon Marché à la riche villa, en passant par l’habitat des « classes moyennes » comme ici. Cette rue est lotie entre 1929 et 1935, de nombreuses constructions étant l’œuvre de l'architecte Fernand Baisez, dont on peut discerner la signature sur plusieurs façades, comme au n°37 : dissymétrie, sobriété des formes géométriques, forme octogonale, pans coupés, fronton plat, jeux de briques, décoration appliquée grâce à la céramique colorée, aux vitraux, aux ferronneries, comme celle du balcon présentant une vasque de fleurs aux formes stylisées, en particulier la rose, qui est la fleur iconique du style Art Déco.

[Circuit Eclectisme Artistique et Architectural]Le pont hydraulique marque l'entrée sud de la ville et il se distingue par sa fière allure! Il a été construit en 1905 par l’ingénieur lillois Paindavoine. C'est à cet emplacement précis que s'est déroulée l’exposition internationale des industries textiles en 1906. Le pont fut détruit en 1918 par les allemands et reconstruit par l’ingénieur Thuillier en 1923. La seule innovation : le système de levage est alors électrifié. Le remplissage de ses 4 cylindres permettait de relever le tablier du pont et laisser passer les péniches. Aujourd'hui le pont est fixe. À noter : le canal de Roubaix était une voie de transport pour le charbon de l’industrie textile jusqu’en 1985. Le bras tourquennois du canal a été inauguré en 1892 et le canal a été rendu à la navigation de plaisance en 2009.[Circuit Ici c'est ailleurs : Itinéraire Tour d'Europe]ICI / C’est le pont le plus spectaculaire de Tourcoing : construit par l’ingénieur lillois Paindavoine pour l’exposition Internationale des Industries Textiles de 1906, il est complètement reconstruit en 1923 par l’ingénieur Thuillier. Le système de levage est alors électrifié : c’est le remplissage des 4 cylindres qui permettait de relever le tablier du pont. Aujourd’hui fixe, il marque une des plus jolies portes d’entrée de la ville, au débouché du grand boulevard. AILLEURS / Suède : Pont de Trollhattan Près d’un siècle après celui de Tourcoing, le pont ferroviaire levant de Trollhattan, au sud-ouest de la Suède, perpétue les prouesses techniques des ponts levants. Surplombant la rivière Göta, ses massifs piliers marquent le paysage environnant. 

BBC – 21h15 - 5 juin 1944 : « Les sanglots longs des violons de l’automne blessent mon cœur d’une langueur monotone » Ce message, annonçant l’imminence du débarquement, fut capté et correctement interprété par la 15ème Armée allemande, dont le Quartier Général était situé autour du grand Boulevard. Bien que le centre d'écoute de Tourcoing était en alerte maximale, Hitler n'a pas été prévenu sur le champ et les Allemands n'ont pas pu profiter de cet atout considérable. Vous connaissez la suite.... Le musée du 5 juin 1944 «Message Verlaine», installé dans le bunker principal de ce Quartier Général est consacré à la guerre des ondes et des radiocommunications.

Ce monument en impose! À la fois par son aspect magistral et la symbolique qu'il représente. "La victoire appelle les héros tombés face à l'ennemi et les conduit à la gloire et à l'immortalité", c'est ainsi que le sculpteur Lucien Brasseur qualifie son œuvre réalisée entre 1924 et 1931 et qui rend hommage aux 177 civils et 2531 soldats tourquennois tués pendant la Grande Guerre. Pour la petite anecdote, le sculpteur a donné les traits de son épouse à la "victoire ailée" et s'est lui même représenté parmi les valeureux combattants. Cet impressionnant édifice a été labellisé monument remarquable du XXe siècle. 

Cette demeure a été construite par Charles Bourgeois, disciple de Paul Hankar, qui a utilisé le métal et la brique. Un linteau en fonte surmonte la grande ouverture du 1er niveau. La baie thermale supérieure et les 3 baies sont soulignées de gouttelettes pour l'écoulement des eaux de pluie. À noter : la perspective du boulevard Gambetta se déploie dans l'axe du Monument au morts. Il relie Tourcoing à Roubaix depuis 1872-1880 et présente un éventail varié en matière d'architecture. 

Devinez qui a étudié dans ce lycée? Maxence Van der Meersch ! La 1ère pierre du lycée de garçons fut posée le 4 novembre 1883. Si vous levez la tête, vous verrez que la façade de brique et de pierre reçoit des médaillons en terre cuite à l'effigie de grands savants français. N'hésitez pas à faire le tour du bâtiment et à jeter un oeil à la nouvelle entrée contemporaine, qui fait face au canal.

Regardez l'une des pierres de la travée centrale et vous verrez la date de construction (1873) de cette usine construite par la société Vanoutryve Félix et Cie et qui réalisait le traitement de la laine au complet. Elle est même devenue l’un des fleurons de l’industrie textile du Nord-Pas-de-Calais en recevant notamment la médaille d’or dans la section « tapis - tapisserie - ameublement » lors de l’exposition universelle internationale de Paris en 1899 !! Pas mal, non ? L’usine possédait 63 logements ouvriers et employait jusqu’à 7000 personnes. L’ensemble ferme définitivement en 2006 et, depuis 2009, accueille différentes entreprises opérant dans les industries créatives (cinéma, jeux-vidéos, 3D, animation,…) dans ce que l’on appelle la « Plaine Images ». Vous n'avez pas pu manquer les 2 énormes cuves issues de la chaufferie, devenue un espace événementiel d'exception avec un splendide rooftop ! L'Imaginarium, structure installée dans l’ancienne retorderie, abrite un incubateur de projets où chercheurs, entreprises et étudiants évoluent ensemble. N'hésitez pas y entrer pour y admirer la remarquable réhabilitation !

Ancien complexe de loirsirs créé en 1907, le Fresnoy était le lieu de sortie de la jeunesse métropolitaine. On y venait pour danser, aller au cinéma, regarder un match de catch,... Le lieu a ensuite été repensé en 1995 par l'architecte franco-américain Bernard Tschumi (prix national d'architecture pour cette réalisation). Le Fresnoy est à présent une école de formation artistique audiovisuelle de haut niveau qui propose de grandes expositions et une programmation de cinéma. C'est un lieu unique, une sorte de "villa Médicis high-tech" dédiée à la création et la production artistiques. Chaque année, le Fresnoy produit une cinquantaine d'œuvres réalisées par les étudiants et présentées lors de l'exposition "Panorama".

Descendez le boulevard Descat et admirez les façades Art déco ou éclectiques avec sgraffites (décoration murale, souvent en camïeu, à base d'enduit) et frises aux fenêtres. Belle variété dans cet alignement de maisons, dont plusieurs d’Émile Desmettre. C’est un véritable répertoire architectural de l’Art Déco, de ses formes, de ses décors ou de ses influences diverses (néo-flamand, néo-normand,...), le goût pour le pittoresque, illustrant l’extrême richesse de ce style, où toutes les constructions sont différentes, malgré des caractéristiques communes. 

L’entre-deux-guerres est une période de nombreuses constructions, notamment dans le domaine de l’habitat. Après la destruction du Palais Vaissier, son ancien parc est loti à partir de 1929, en particulier pour les classes moyennes, d’où la réalisation de petits immeubles ou de maisons individuelles. Il suffit de parcourir les rues Désiré Six, du Peintre Grau, Frédéric Sauvage, pour découvrir un vrai condensé du vocabulaire Art Déco, une quarantaine de bâtiments ayant été construits entre 1930 et 1932, une grande partie étant l’œuvre d’un même architecte, Émile Desmettre. Comme au n° 50, avenue Désiré Six : cette maison est une véritable définition de l’Art Déco avec ses jeux de formes et de couleurs, le perron en retrait, le fronton, la forme octogonale, l’aspect décoratif apporté par les vitraux, les mosaïques et les ferronneries florales, mais aussi par l’élément indissociable de ce style, le pan coupé, visible notamment au niveau de la porte de garage. 

[Circuit Eclectisme Artistique et Architectural]Dans la rue de Mouvaux, vous pourriez bien passer, sans même les remarquer, devant ces 2 pavillons en briques blanches et turquoises, véritables vestiges du palais Vaissier. Victor Vaissier, visionnaire et créateur, a hérité d'une savonnerie et a fait appel à l'architecte Edouard Dupire Rozan pour construire un véritable palais de Maharadjah en 1892 surmonté d'une coupole de style oriental. Le palais fut occupé par l'état major de l'armée allemande pendant la Seconde guerre mondiale puis détruit en 1929. Hélas, seuls subsistent le pavillon du concierge (rue de Mouvaux) et celui du jardinier (angle des rues de Mouvaux et du Congo). [Circuit Ici c'est ailleurs : Itinéraire Tour du Monde... et d'Ailleurs]ICI / Un Palais des 1001 nuits sur le dos d’éléphants tel était le souhait de Victor Vaissier, industriel ayant fait fortune dans le savon ! Construit en 1892 par l’architecte Edouard Dupire-Rozan, dans un mélange de style néo-persan hindou-mauresque, très exotique à l’époque, cet édifice fut délaissé à la mort de son propriétaire en 1923 puis finalement démoli en 1929. De ce rêve grandiose, il subsiste deux pavillons à cheval sur Tourcoing et Mouvaux, celui du gardien et celui du jardinier, et une grotte en rocaille cachée dans un jardin voisin. (20 rue de Mouvaux). AILLEURS / Indes : le Taj Mahal (« Couronne du Palais ») Situé à Agra en Indes, au bord de la rivière Yamuna, le mythique édifice a été construit entre 1631 et 1648. Mausolée de marbre blanc, ce monument funéraire combine de nombreux styles architecturaux orientaux et est l’hommage d’un empereur à la mémoire de sa défunte épouse. 

[Circuit Eclectisme artistique et architectural]La Villa Arts and Crafts fait penser à une ferme tout autant qu'à une bâtisse médiévale, avec ses murs en colombages, sa tour, sa large toiture et ses arcades. Elle a pourtant été édifiée en 1930 par l'architecte Henri Jacquelin.[Circuit Ici c'est ailleurs : Itinéraire Tour du Monde... et d'ailleurs]ICI / A deux pas de Tourcoing, c’est la star du Grand Boulevard ; une légende dit même qu’il s’agit d’un manoir écossais démonté et remonté pierre par pierre ! Construite en 1930 par un industriel local, cette villa décline de nombreuses références architecturales rurales et médiévales à la manière du style britannique « Arts and Crafts » (« Arts et Artisanats »). Avec ces allures de chaumière dans les bois, on l’imagine sans peine dans un conte de fée. (2020 boulevard Carnot à Mouvaux).AILLEURS / Forêt enchantée : la maison de Blanche Neige Au début du 19e siècle, les frères Grimm ont collecté et mis en forme de nombreux contes populaires germaniques, dont celui de Blanche-Neige en 1812. Dans ces récits, la forêt est un lieu magique et les cabanes et chaumières qui la peuplent rappellent les habitats traditionnels d’Allemagne ou d’Europe Centrale et du Nord. 

Cette demeure est réalisée par l’architecte tourquennois Jean-Baptiste Maillard en 1930, qui joue de la couleur, des appareillages et des aspects de la brique, de la forme des ouvertures, et de la découpe géométrique des ferronneries, pour créer une façade purement Art Déco. 

Ce magnifique hôtel particulier Art déco, oeuvre de l'architecte Charles Bourgeois, est devenu une chambre d'hôtes incontournable de la métropole lilloise où se côtoient luxe, calme et volupté. Ce véritable bijou d'architecture abrite des chambres et suites alliant confort, raffinement et design. Au sein d'un écrin végétal de 1 700 m², la Villa Paula est également un lieu d'exception pour vos séminaires , conférences, shooting,... 

Cette maison de 1931 combine une allure générale Art déco à un fronton régionaliste rappelant l’architecture flamande du 17e siècle. Dernière réalisation tourquennoise de l’architecte Charles Bourgeois, illustrant son évolution stylistique depuis l’Art Nouveau.