Il est à Bernières sur mer une maison tout simplement inscrite dans la mémoire collective, une grande villa édifiée à l'entrée de la plage. Étroitement liée au Débarquement, elle en est son véritable symbole.
Visitable uniquement sur rendez-vous.
Cette villa, bien dans le style de l'architecture balnéaire néo-normande, avec sa toiture rappelant les couvertures de chaume et ses faux colombages, fut édifiée en 1928 en bordure de mer, sur la toute récente digue, à l'entrée de la plage pour le compte de Léon Enault, directeur des grands magasins du Louvre, puis de l'Hôtel Crillon, place de la Concorde et de l'Hôtel Terminus, gare Saint-Lazare à Paris.
6 juin, le Jour J
Il est 7 heures 15, le Queen's Own Riffle of Canada débarque devant Bernières, avec pour mission de réduire la casemate de La Cassine. A 8 heures 05, ses hommes sont sur le rivage. L'état de la mer empêchant le débarquement de l'artillerie et du matériel lourd, ils subissent de très lourdes pertes. Plus d'une centaine de morts et de blessés. Néanmoins ils réduisent au silence la casemate de la Cassine, investissent l’Étrille et Les Goélands d'où ils délogent à la grenade plusieurs soldats allemands réfugiés dans les caves. Ceux-ci sont aussitôt fait prisonniers dans la cour sud, puis emmenés peu de temps après sur la plage où les survivants du Queen's Own, rejoints par les hommes du régiment de la Chaudière, regroupent les prisonniers allemands.
La maison va être alors occupée par l'amiral anglais Cooper qui, jusqu'en septembre 1944, en fait son Q.G., ayant la lourde tâche de coordonner toutes les opérations de ravitaillement des troupes alliées progressant à l’intérieur du pays. En effet, une noria de péniches à fond plat arrive chaque jour d'Angleterre et débarque son chargement sur la plage de Bernières pour repartir à la marée suivante.
Ainsi L'Etrille et les Goélands, certainement première maison libérée sur le sol français, est entrée dans l'histoire. Elle figure sur nombre de photos et de documents cinématographiques pris le Jour J par les correspondants de guerre tant canadiens qu'anglais, diffusés aux premières heures de la Libération -elle apparaît même sur un timbre canadien émis le 7 novembre 1994 !
Depuis, elle est devenue le véritable symbole du Débarquement tant pour les bernièrais que pour nos amis canadiens et anglais. Et chaque année, L’Étrille leur est largement ouverte par la famille Hoffer. Nombreux sont les liens d'amitié tissés avec les Vétérans et leur famille qui voient en cette Famous House, la Maison du Canada.
Aujourd'hui la partie gauche est gérée par l'association " la Maison des Canadiens" qui propose des visites guidées à l'année, gratuite et sur réservation par mail. Et la partie droite de la maison est gérée par la mairie qui proposera des expositions.