Depuis des milliers d’années, le cheval est présent dans le quotidien des hommes. Longtemps à l’état sauvage, il a été domestiqué au fil du temps et a été pendant longtemps d’une importance capitale pour les peuples car la maîtrise de cet animal était promesse de victoire lors de combats. Le cheval est un « mode de transport » dès l’Antiquité ainsi qu’une arme de guerre. Dès le Moyen-Âge, la relation entre l’homme et l’animal évolue. À partir du XIIIème siècle, l’élevage se développe pour obtenir le meilleur destrier. L’importance du cheval transparaît également dans les soins très importants qu’on lui apporte. Au fil des siècles, il acquiert une place toute particulière pour l’homme.
Nous vous proposons de découvrir, en toute simplicité, quelques moments d’histoire de notre région accompagnée de quelques mots sur l’évolution du cheval dans notre société. Nous vous souhaitons de prendre autant de plaisir que nous à la parcourir, tout en vous informant davantage sur les paysages que vous allez traverser.
Notre région à l’époque romaine.
Etablie par Auguste au cours de deux dernières décennies av. J.C. pour organiser les territoires conquis par Jules César, la chaussée romaine Bavay-Tongres traverse notre région pour relier les grandes villes administratives. Longue de 145 km, elle avait au départ une visée politique et militaire mais elle est rapidement devenue une artère importante pour le développement économique et culturel.
Sa présence a suscité la formation de nouvelles agglomérations et la construction de tumuli. Ces tombes réservées à l’aristocratie appartenaient aux propriétaires de grands domaines agricoles durant le Haut-Empire romain (Ier-IIIe siècle). Elles étaient composées le plus souvent d’une chambre funéraire avec, non loin du défunt, des offrandes funéraires abondantes et précieuses (vaisselle, ustensiles de toilette, mobilier d’intérieur, bijoux, etc.). Ces offrandes témoignent du pouvoir économique du défunt et de la richesse du banquet organisé lors des funérailles. Ces tumuli gallo-romains sont l’héritage de l’architecture funéraire des Etrusques qui sera reprise par Rome.
On compte aujourd’hui une soixantaine de tertres funéraires gallo-romaines conservée dans l’ancienne cité de Tongres.
Chez nous se trouvent les tumuli de Seron, bel exemple de ces sépultures antiques. Les fouilles de ces 3 tombes, en 1854, puis en 2018, ont mis à jour de la vaisselle, de la monnaie représentant Hadrien (117-138), des lampes à huile. Elles ont aussi révélé la présence d’un enclos délimitant l’aire funéraire, d’une tombe à incinération, contenant 6 poteries, des fragments d’une spatule à onguent ou d’une épingle à cheveux en alliage de cuivre, laissant penser à la sépulture d’une femme.
La vaisselle funéraire découverte sur place évoque le banquet célébré ainsi que les repas pris à date fixe non loin de la tombe, lors des fêtes commémoratives.
L’étude de ces tombes a permis de montrer un espacement chronologique d’une à trois générations, l’un des défunts ayant été enterré vers le milieu du IIème siècle et un autre au IIIème siècle, démontrant ainsi que la vocation des lieux a été maintenue durant de nombreuses décennies.
Le cheval en période romaine :
La cavalerie romaine est composée d’hommes riches car ils devaient avoir leur propre monture, fournir leur équipement et pourvoir à l’entretien de l’animal. Par conséquent, cette troupe constituait une sorte d’aristocratie portant le titre de chevaliers romains. Peu nombreux, ils étaient employés à briser les rangs des ennemis afin de donner un avantage à l’infanterie ou servaient aux missions de reconnaissance et à la poursuite. Au fil du temps, les Romains commencent à faire la distinction entre les chevaux de guerre, les chevaux destinés à la course, ceux utilisés lors de parades et les plus lourds, élevés pour les travaux et le transport. Le cheval devient ainsi le compagnon de tous les jours, qui accompagne l’homme dans ses voyages, ses loisirs, la chasse ou la guerre, et dont il faut prendre grand soin.