La forteresse gallo-romaine est le monument le plus vaste de JUBLAINS, le mieux conservé, mais aussi celui qui pose le plus de problèmes d’interprétation.
Cet ensemble fortifié n’a pas été construit en une seule fois. Il résulte de l’addition, en un siècle, de trois éléments emboîtés : un bâtiment central, puis un rempart en terre, enfin une muraille périphérique. Au cours de ces transformations, il est possible que la fonction du site ait évolué.
Construit vers 200 après J.-C., le bâtiment central comprend une vaste salle à cour centrale et des tours carrées aux angles. Malgré son caractère défensif, il ne s’agit sans doute pas d’un fortin. Il évoque plutôt une halle destinées à entreposer des biens (produit des impôts, métaux précieux ?).
Le rempart en terre, initialement doté d’un large fossé, a été mis en place vers 290 dans un contexte de troubles. La multiplication des trésors enfouis à cette époque montre les inquiétudes des populations face aux rumeurs d’invasions, aux actes de pirateries le long de la Manche ou aux révoltes paysannes.
La reprise en main sous l’empereur Dioclétien, qui réorganisa l’empire en instituant la tétrarchie (deux personnages pour gouverner l’Orient, deux en Occident), coïncide avec le début de la construction, vers 295, de la muraille périphérique. L’objectif était peut-être de transformer le site en une véritable forteresse militaire pour le ravitaillement des camps qui s’établissaient sur les côtes de la Manche, afin de lutter contre les pirates saxons.
Toutefois, à la suite d’un changement de projet, les travaux semblent avoir été abandonnés avant d’achèvement de cette muraille. La forteresse fut désertée au 4ème siècle, tandis que la ville de JUBLAINS s’enfonçait dans le déclin.
Source: www.museedejublains.fr