Marchez sur les pas de Bonaparte grâce aux 23 clous disposés au sol !
Lorsque Napoleone di Buonaparte vient prendre ses fonctions de lieutenant
en second en novembre 1785, Valence, qui compte près de neuf mille habitants avec le Bourg, occupe la deuxième place dans le Dauphiné, après Grenoble. Sa célèbre université, qui ne s’est jamais remise des guerres de religion, est moribonde.
Le pouvoir épiscopal demeure intact et l’Église est omniprésente à travers de
multiples établissements qui absorbent depuis un siècle l’essentiel de l’espace urbain alors que la cité est littéralement étouffée par ses remparts qui
ne seront mis à bas qu’à la veille du second Empire. Quelques années avant
l’arrivée de Bonaparte, Valence reste une ville de clercs et de robins. Le Présidial, avec ses multiples offices, attire les fils de bourgeois désireux de s’élever dans la hiérarchie sociale. Commerçants, artisans et “laboureurs” forment une société figée et assoupie.
La situation géographique de Valence n’a cessé de lui donner une tradition
de place militaire. Mais les habitants se plaignent inlassablement de l’obligation du logement des gens de guerre. La construction de casernes, dans les années 1730, a donné à la ville une nouvelle vocation renforcée par le transfert de l’école d’artillerie de Besançon. Valence est désormais “place de guerre”.
L’arrivée de deux nouveaux bataillons du célèbre régiment d’artillerie de La Fère accroît subitement la population d’un millier d’hommes jeunes et d’officiers nobles. Le brassage qui en résulte se traduit par la fondation de plusieurs sociétés savantes où l’on débat de science, de philosophie et de patriotisme.
En une décennie, Valence est devenue un foyer intellectuel bouillonnant. Ce nouvel aspect de Valence n’est sans aucun doute pas étranger à la formation de la pensée du jeune officier corse de dix-sept ans.