Boucle de la Clavelière

La rue du Perron est certainement l'une des plus anciennes rue d'Oullins. Elle doit certainement son nom au château du Perron situé actuellement sur la commune de Pierre-Bénite (au niveau de l'Hôpital Lyon Sud) mais qui appartenait, au 16e siècle, à la paroisse d'Oullins. La propriété s'étend à l’époque sur l'ensemble de cette colline bordant le Rhône. Au 18e siècle, cette "seigneurie" comprenait plus de 70 maisons avant de passer dans le patrimoine des Hospices civils de Lyon un siècle plus tard.

Propriété personnelle des archevêques de Lyon, le "château d'Oullins", devient leur résidence d'été au milieu du 18e siècle et fut parfois appelé "l'Archevêché" (les Gadagne en furent propriétaires au 16e siècle). Des invités de marque y séjournèrent comme d'Alembert, Natoire... C’est à cette époque que Jacques-Germain Soufflot, grand architecte néo-classique, fait des transformations importantes. On lui doit notamment la modification de la façade à laquelle il ajoute deux ailes et un fronton triangulaire, l'aménagement de la cour et de l'escalier d'honneur, le parc avec ses terrasses et ses jets d’eau. En 1790, la propriété est achetée par Louis Tolozan de Montfort, le dernier prévôt des marchands de Lyon (le maire de Lyon). À partir de 1835, le bâtiment est transformé en école et devient, en 1853, le collège Saint-Thomas d’Aquin dont la direction est assurée par des dominicains et du Père Lacordaire. Il devient l'un des premiers collèges libres de France. La chapelle, visible au N°70 de la rue du Perron, est construite à cette époque selon les plans de l’architecte Pierre Bossan, auteur également des plans de la basilique de Fourvière. Elle est décorée par le peintre Paul Borel, et est classée au titre des monuments historiques en 1978. Lors des premières lois laïques de 1880, l'école est vendue à la société anonyme de l'Ecole Saint-Thomas d'Aquin, composée d'anciens élèves. Entre 1942 et 1944, le Révérend Père Mayrand, directeur, cacha dans ces lieux et sauva plusieurs dizaines d'enfants juifs. A partir de 1961, l'établissement signe un contrat d'association avec l'Etat.

Le cimetière actuel est créé en 1821. Il est agrandi en 1928 puis dans les années 1940 par acquisition de 10 000 m² détachés de l’école Saint-Thomas-d’Aquin. Il abrite des personnalités locales ou d’intérêt national dont les tombes font l’objet d’un entretien par la Ville. C’est le cas des monuments de Claude et Paul Jordery, anciens maires d’Oullins, de Claude Moreaud, directeur d’école au début du XXe siècle, de Joseph-Marie Jacquard, inventeur du métier à tisser ou d'Edmond Locard, professeur de médecine légale qui fonde à Lyon en 1910 le premier laboratoire de police scientifique au monde.

Au niveau du 109 rue Charton, avant de vous diriger dans le petit square bordant la rue Gabriel-Cordier, jetez un œil en direction du nord : vous apercevrez Fourvière !

A partir de 1840, l’installation des ateliers de la compagnie PLM (Compagnie Paris-Lyon-Marseille devenue ensuite SNCF) sur le territoire d’Oullins (et de La Mulatière) a scellé l’histoire de la ville pendant un siècle et demi. Au début du 20e siècle, le personnel du PLM représentait un tiers de la population active de la commune ! Il faut cependant attendre la fin des années 1920 pour que la Compagnie prenne en charge la construction de logements pour ses ouvriers. Les premiers cheminots s’installent en 1931 dans les immeubles construits sur le site de l’ancienne propriété Gaillard, autour de la maison de maître qui a été conservée (elle porte l'enseigne "Jacqu'art" actuellement). La cité se compose de 24 bâtiments qui ne dépassent pas trois étages. À l’origine, elle s’organise suivant la fonction de ses occupants : ouvriers, agents de maîtrise et « chefs ». Aujourd’hui, l’ensemble immobilier est géré par la société des HLM du Sud-Est et est ouvert à toute personne répondant aux critères d’attribution de logement social. Sur ce territoire, vous pouvez observer un platane (Platanus ‘X’ Hispanica, platane à feuille d’érable), donc le fût fait 12 mètres de hauteur, et le houppier est majestueux. Il sera classé comme Arbre remarquable en 2018.

Au 14 rue Jacquard (dans la copropriété face à la cité ICF), vous pouvez observer un Cèdre du Liban, classé arbre remarquable.

L’association Le Cottage construit en 1889 est un ensemble de petites maisons individuelles destinées au logement de familles modestes. Le quartier est construit sur un mode de quadrillage. Plus connue sous le nom de « Tonkin », cet ensemble d’habitations permet l’accession à la propriété des cheminots des ateliers d’Oullins et de retraités peu fortunés. À partir des années 1950, des travaux d’extension et de surélévation se développent pour que ces maisonnettes soient adaptées à la vie familiale moderne.

Vers 1729, Jacques Bourbon, échevin de Lyon, devint le propriétaire du terrain et y édifie un château. Ses armes se voient au-dessus de la porte principale, située au nord-est, aujourd’hui, condamnée, mais visible du stade de foot. En 1894, la Congrégation des Clercs de Saint-Viateur (fondée en 1831) devient propriétaire de cet ensemble pour en faire le noviciat. Expulsés en 1903 comme congrégation enseignante, les anciens religieux reviennent ensuite un à un et réoccupent les bâtiments. « Saint-Viateur » comporte le « Château Bourbon », appelé aujourd’hui « la grande maison » au 1 rue Henri-Barbusse et, dans le parc, au n°3 de la rue, la chapelle Notre Dame de Pellevoisin et l’église Saint-Viateur. L'église est une ancienne orangerie dont la fonction est donc la mise à l’abri et la conservation des plantes en pot lorsque la végétation est à l’arrêt. Aujourd’hui, la grande maison regroupe des logements sociaux et la communauté des Viateurs d’Oullins. La chapelle est inaugurée en 1902. L’oratoire renferme une statue de Notre Dame, réalisée par le sculpteur lyonnais Millefaut selon les indications de la voyante Estelle Faguette. Aujourd’hui, si la chapelle est habituellement fermée, elle ouvre ses portes le dimanche matin pour accueillir ceux et celles qui aiment venir s’y recueillir.

Faites un petit détour jusqu’au 43 rue du Professeur Calmette (en bordure du stade Pierre-Broc). Vous pourrez observer un très grand Platanus hispanica ou acerifolia : c’est un croisement entre le Platanus occidentalis (Amérique du nord) et le Platanus orientalis (Europe de l'est et ouest de l'Asie) apparu au 18e siècle.

Ce bâtiment de style Art déco a été conçu par l'architecte André Teissier. Les premiers élèves intègrent les lieux en octobre 1934. Cet établissement comporte alors 4 classes de garçons, 4 classes de filles et 1 classe de maternelle, pour un total de 420 élèves. En 1985, les façades sont mises en couleur par l’artiste Claude Cognet. En 2007, une réfection des façades et une mise en lumière est réalisée par la Ville afin de redonner le cachet d'origine à ce bâtiment et le mettre en valeur.

En 1928, le cardinal-Maurin, archevêque de Lyon, assisté de l’abbé Papon, décide de créer une maison de famille destinée aux ouvrières et servantes âgées, célibataires ou veuves sans enfant, n’ayant pas les ressources suffisantes pour subvenir à leurs propres besoins. C’est l’association de l’Œuvre féminine lyonnaise d’assistance et de protection qui assure la direction de la résidence installée dans l’ancien carmel d’Oullins, auquel est ajouté un bâtiment permettant d’agrandir l’existant de 36 chambres. En 1929, les religieuses de l’abbé Papon et les premières pensionnaires s’installent. Durant la Seconde Guerre mondiale, la maison sert d’abri, de refuge la nuit et à l’occasion de maternité (11 bébés sont nés dans la cave). C’est à partir de 1983 que les religieuses se retirent, laissant la place à du personnel civil. Aujourd'hui c'est une résidence pour personnes âgées.

Cette rue auparavant privée est cédée en 1935 à la commune pour l'ouverture d’une voie nouvelle qui sera classée dans la voirie urbaine. En 1950, elle est dénommée impasse Michel-Dervieux. Honoraire des Hospices civils de Lyon, adjoint au maire d’Oullins entre 1911 et 1919, membre de la société d’encouragement aux écoles publiques, il était considéré comme le « bienfaiteur de l’école publique ».