Corniche de l'Estuaire

Près de l’Estuaire de l’Odet, se dresse le Minaret de Bénodet, une propriété privée qui attire les regards de par son architecture unique. Construite entre 1926 et 1928 par l'architecte Albert Laprade pour le docteur Heitz-Boyer, médecin de Thami El Glaoui, le pacha de Marrakech. Cette villa, initialement appelée villa Magdalena ou Kermadalen en l’honneur de l’épouse du médecin, est un exemple rare et remarquable de l'architecture paquebot, héritière du “Bauhaus” (mouvement d’architecture moderne Allemand), tout en s'inspirant fortement de l'architecture musulmane. Laprade, qui a débuté sa carrière au Maroc, a intégré des éléments de l'esthétique marocaine dans cette création, faisant du Minaret de Bénodet un bâtiment exceptionnel dans la région. Le bâtiment ainsi que les jardins sont classés monuments historiques depuis 1997. Le Minaret est le seul témoin en Bretagne de cette double influence architecturale, mariant les références musulmanes avec les lignes épurées et les volumes géométriques de l'architecture paquebot. Ce style, caractérisé par des formes rappelant les navires transatlantiques avec des balcons en saillie et des fenêtres hublots, se mêle harmonieusement aux détails orientaux comme les arcs outrepassés (en forme de fer à cheval) et les motifs décoratifs empruntés à l'art islamique. Cette fusion de style crée un édifice à la fois moderne et exotique, un véritable bijou architectural niché dans le paysage breton. La villa, bien que fermée au public, reste un point d'intérêt pour les passionnés d'architecture. Son histoire et sa conception témoignent de l'influence de l'Orient sur l'architecture européenne du début du XXe siècle, ainsi que de la capacité de Laprade à transcender les frontières culturelles dans son travail. Le Minaret de Bénodet est non seulement un témoignage de l'histoire du docteur Heitz-Boyer et de son lien avec le Maroc, mais aussi une représentation emblématique de la rencontre entre deux mondes, parfaitement intégrée dans le paysage de la Bretagne.

L'Anse de Penfoul, située à Bénodet, est un véritable sanctuaire naturel. Cette petite baie abrite une biodiversité riche et variée, attirant de nombreux passionnés de nature et de photographie. Parmi les oiseaux que l'on peut observer ici, on peut trouver: le plongeon arctique, le grèbe esclavon, le grèbe à cou noir, le harle huppé, la sarcelle d’hiver, le canard siffleur, le courlis cendré. L’anse de Penfoul offre un spectacle ornithologique fascinant. Ces oiseaux trouvent refuge et nourriture dans cet environnement paisible, ce qui en fait un lieu de prédilection pour les ornithologues. La végétation de l'Anse de Penfoul est tout aussi remarquable. Les chênes, hêtres et houx dominent le paysage, mais l'arbre le plus emblématique de cette région est sans doute l'arbousier. Cet arbuste, est une espèce protégée en Bretagne, il est reconnaissable à ses fruits rouges et à ses feuilles persistantes, offrant une touche de couleur et de vitalité tout au long de l'année. Se promener le long de l’anse, c'est découvrir un écosystème harmonieux où chaque plante, chaque arbre, chaque oiseau, joue un rôle crucial dans l'équilibre de l'environnement. Un autre aspect captivant de l'anse de Penfoul est la présence de coques de bateaux, évoquant les anciens cimetières de bateaux. Ces lieux, où les vieux navires viennent achever leur vie, possèdent une dimension poétique et historique unique. Les épaves, lentement dévorées par le temps et la nature, racontent les histoires des marins et des voyages passés. En Bretagne, les cimetières de bateaux sont des sites de mémoire maritime, rappelant l'importance de la mer dans la vie des habitants. Ils offrent un spectacle fascinant, où la décomposition des coques et des mâts crée des formes étranges et captivantes, invitant à la réflexion sur le passage du temps et la fragilité de l'existence. Une visite à l'Anse de Penfoul est donc une immersion dans la beauté naturelle et l'histoire maritime bretonne, un lieu où la nature et la culture se rencontrent harmonieusement.

Exposition permanente : Belle plaisance et naissance du tourisme balnéaire. Dans une ambiance reconstituée, style début du XXe s., c'est tout un art de vivre à la mer qui se décline. Plage année 30, hôtel des bains de mer, films, photos d'époque, petits bateaux modèles, maquettes et jouets de plage embarquent le visiteur dans l'univers des loisirs en bord de mer comme dans un livre de souvenirs iodés. Tous les ans, des artistes locaux exposent leurs œuvres sur la thématique de la mer au rez-de-chaussée du musée. Ouvert du Jeudi au Lundi (hors jours fériés, sauf en été) : 10h-13h et 14h-18h. Entrée gratuite. Réservation obligatoire pour les groupes.

Vous êtes arrivé à l’église paroissiale de Bénodet ; l'église Saint-Thomas-Becket de Bénodet, érigée en 1231, est un édifice historique riche en histoire et en architecture. Classée monument historique en 1928, cette église a traversé les siècles en préservant des éléments architecturaux de différentes époques. Fondée sous le vocable de Saint Thomas-Becket, la chapelle devint l'église paroissiale de Bénodet en 1802, marquant son importance centrale dans la vie religieuse de la communauté. L'église présente une diversité architecturale fascinante. Le chœur, datant du 13e siècle, est un exemple de style gothique classique avec sa voûte à croisée d’ogives. La façade occidentale, ajoutée au 15e siècle, affiche le style gothique flamboyant, dernier mouvement du style gothique, reconnaissable aux formes de flammes, de larmes ou de cœurs présentes dans la fenêtre de la façade, ainsi qu’à l’arc en accolade au-dessus de la porte. En 1873, la nef, les bas-côtés et le clocher furent reconstruits dans un style néogothique (mouvement du 19ème siècles visant à faire revivre les formes du style gothique médiéval) , ce style apporte une dernière touche à cette structure médiévale. Ces rénovations et ajouts témoignent de l'évolution architecturale au fil des siècles, faisant de l'église Saint-Thomas-Becket un véritable livre ouvert sur l'histoire de l'architecture religieuse. Le trésor de l'église Saint-Mathurin de Pleuven, désormais visible dans l'église paroissiale de Bénodet, comprend trois objets remarquables : une croix processionnelle en argent du 17e siècle et deux calices précieux. D'autres trésors venant de Gouesnac'h et Clohars-Fouesnant sont aussi visibles. Ces objets sacrés enrichissent le patrimoine de l'église, offrant aux visiteurs un aperçu des trésors liturgiques conservés à travers les âges. En visitant l'église Saint-Thomas-Becket, on peut non seulement admirer son architecture impressionnante mais aussi découvrir des artefacts qui illustrent la richesse culturelle et spirituelle de la région.

Le phare du Coq, à l’embouchure de l’Odet et le phare de la Pyramide, sur les hauteurs, furent érigés en 1848 : leur alignement guide les navires embouquant l’Odet. Avant leur construction, l’alignement devait être pris entre un moulin à vent et une balise de forme pyramidale, d’où le nom du grand phare. Le phare du Coq, tient lui son nom d’un rocher qui laissait découvrir, à marée basse, la forme de l’animal. Dans sa configuration actuelle, portant sa lanterne à 46 m de haut, le phare de la Pyramide fut surélevé en 1887. Au débouché de la corniche, avant de rejoindre la plage, une haute butte de terre cache sur la gauche la batterie de Bénodet, ou Fort du Coq. Abritant aujourd’hui l’école de voile, il fut édifié en 1862.

Unique bâtisse sur cette portion du territoire, la Maison du Passeur se dresse seule au bout de la pointe de Beg ar Vir. Elle est visible depuis le pont de Cornouaille et l’Odet. La construction de la maison, dans les années 1930, s’est faite en lien avec le manoir de Kergos, avant de devenir l’habitation du gardien. Restauré en 2019, le bâtiment est aujourd’hui un gîte « patrimoine du Conservatoire du Littoral ».