MONTAUBAN-SUR-L'OUVEZE - Chamouse depuis le Col de Perty

En plein coeur des Baronnies provençales, le col de Perty du haut de ses 1302 m d'altitude est le plus haut du Parc, récemment réaménagé. Le passage est emprunté dès l'Antiquité. La route sera, elle, tracée au Second Empire, dans les années 1850-1860 avec la contribution des habitants qui s'engageaient à construire une partie de la chaussée. À partir du début du XXe s. le col de Perty devint, avec l'avènement de la voiture, un lieu d'excursion touristique. Une table d'orientation touristique y est installée en 1956.

Dans ces landes à buis et Pins sylvestre (Pinus sylvestris), domine une végétation méditerranéenne, aux usages multiples. La lavande fine présente à l'état sauvage, cueillie pour les parfumeries, a été cultivée à partir des années 1930 et les débuts de la mécanisation. D'autres plantes sauvages y ont été ramassées comme le Thym vulgaire (Thymus vulgaris), à l'odeur reconnaissable, et l'ail sauvage. Autrefois, certaines de ces plantes, aux usages médicinaux étaient cueillies, constituant la pharmacopée des gens du pays.

Certains rochers sont recouverts de fines plaques orangées. Il s'agit d'un lichen, la Xanthoria des murailles ou parientina (Xanthoria parietina), qui vit sur les rochers (espèce saxicole) et pousse sur d'anciens reposoirs d'oiseaux, sur les restes de leurs fientes. Ce lichen est une symbiose entre un champignon, qui absorbe l'eau et les sels minéraux du substrat, et une algue qui fait de la photosynthèse, au profit réciproque des deux éléments de l'association.

La montagne de Chamouse, du haut de ses 1532 m d'altitude, est un des points culminants du massif des Baronnies. La présence d'une faune et d'une flore exceptionnelles y a justifié la création d'une ZNIEFF (Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique). Au printemps, la Fritilaire du Dauphiné (Fritillaria tubiformis) confère aux pelouses sommitales un air de jardin. De la crête, vers l'est, le massif des Écrins culmine à plus de 4000 m d'altitude. Au sud-ouest, le Mont-Ventoux établit la limite sud du massif des Baronnies provençales, avec ses 1910 m d'altitude.

Depuis le sommet de la montagne de Chamouse, se dresse au premier plan, à l'est, la montagne d'Herc. Elle sépare la vallée de la Méouge, au sud, de la vallée du Céans, au nord, qui tous deux sont des affluents du Buëch. Au pied de la montagne de Chamouse se trouve la source de l'Ouvèze, qui parcourt 93 km avant de se jeter dans le Rhône, au Nord d'Avignon. La montagne de Chamouse est donc située le long de la ligne de partage des eaux entre la Durance et le Rhône.

La montagne de Chamouse est dédiée au pastoralisme depuis le Moyen Âge au moins. Elle appartient en grande partie à la commune de Montauban-sur-l'Ouvèze. Sur 500 hectares de pelouse sèche, landes ou bois, ce vaste pâturage couvre toutes les pentes douces du nord-ouest jusqu'au sommet. Le groupement pastoral compte 9 éleveurs de Montauban-sur-l'Ouvèze et regroupe environ 900 brebis et agneaux qui y pâturent de mi-juin à mi-octobre, sous la garde d'un berger et de plusieurs chiens de protection.

Le cabanon Laugier se confond au premier abord avec une modeste cabane de berger. Il fut construit par Siméon Rolland venant de Ruissas,  un hameau de Montauban. Il servait à l'abriter lorsqu'il montait à Chamouse pour observer le ciel étoilé des Baronnies. Autour de ce cabanon, les terres étaient partagées entre les habitants des hameaux voisins afin de cultiver des céréales, de la lavande ou encore, pour faire paître les troupeaux.