Balade sonore - Découverte de Neuwiller-lès-Saverne

Grâce à sa grande diversité de styles (roman, roman de transition, gothique, baroque), l’abbatiale Saints - Pierre - et - Paul représente une des églises les plus remarquables de Basse-Alsace, ses périodes de construction s’étalent entre le IXe et le XIXe siècle. Le portail classique et la tour surmontée par les groupes d’anges sont l’œuvre de l’architecte Pinot. En effet, au milieu du XVIIIe siècle, les chanoines, pour s’adapter à la mode nouvelle du baroque, décidèrent de remplacer l’ancienne façade de style gothique. Restaurée au milieu du XIXe siècle, l’église est de plan cistercien, bien que construite par des bénédictins. L’abside et les absidioles rectangulaires, le vaste transept et la travée attenante de la nef datent du XIIe siècle mais sont déjà voûtées d’ogives. Le reste de la nef ne date que du XIIIe siècle mais conserve encore l’ordonnance romane des pays rhénans. L’originalité de l’édifice se retrouve dans son chevet prolongé par deux chapelles superposées datées du XIe siècle, la crypte et la chapelle haute Saint-Sébastien. C’est dans cette dernière que sont exposées les tapisseries de Saint Adelphe, confectionnées entre la fin du XVe et le début du XVIe siècles parallèlement à la « Vita Sancti Adelphi » rédigée en 1506 par l’humaniste strasbourgeois Wimpfeling. Commandées par le comte Philippe III de Hanau-Lichtenberg, les quatre tapisseries ont été tissées en laine des Flandres, avec des fils d'or, d'argent et de soie d'Italie. Elles font 94 cm de haut et 4,75 m de long chacune. La chapelle Saint-Sébastien présente également de beaux détails architecturaux comme ses chapiteaux cubiques finement ciselés en taille d’épargne. A la croisée, la tour romane a été coiffée au XIXe siècle d’une mitre à galbe, à la suite des interventions de l’architecte Emile Boeswillwald (1815-1896) qui a, par ailleurs, procédé à de très importants travaux de restauration de la chapelle Saint-Sébastien, sur recommandation de Prosper Mérimée (1803-1870), venu sur place en 1848, en tant qu’Inspecteur général des monuments historiques. Elles comprennent vingt tableaux, dix retracent la vie terrestre du saint et dix sa vie après la mort. Avant de vous rendre à l'église Saint-Adelphe (arrêt n°3), apprenez-en davantage sur le simultaneum en écoutant Etienne Bankhauser (Association Patrimoine de Neuwiller-lès-Saverne) :

Dans le prolongement du transept sud de l’église, découvrez la salle du chapitre, seul élément subsistant de l'ancien bâtiment conventuel de l’abbaye bénédictine. La salle capitulaire ou salle du chapitre du XIIe siècle, a connu de nombreuses vicissitudes et dégradations. Après avoir servi de lieu de rencontre quotidienne aux moines de l’abbaye puis aux chanoines, elle a été vendue comme bien national, acquise par de nombreux propriétaires privés successifs et finalement par la commune à des fins diverses (sport, théâtre, catéchisme, musique…). Des travaux minutieux, dans les années 1990, lui ont redonné son allure initiale, avec néanmoins quelques ajouts modernes, comme les vitraux et les colonnettes de la façade d'entrée. Découvrez également le portail roman de la même époque qui permettait l’accès à partir du cloître au passage entre la salle capitulaire et l’église. On remarquera le découpage original de l’entrée. Les ébrasements sont garnis de colonnettes sur consoles à mi-hauteur, terminés par des chapiteaux sculptés. Le tympan reproduit sept rosettes sculptées dans la masse, ornement que l’on retrouvera sur le portail de l’église Saint- Adelphe. Empruntez l’escalier menant au parking situé en contrebas de cet ensemble architectural pour observer les vestiges de l’ancien monastère bénédictin. Le bâtiment pourvu de la rosace bouchée date du XIVe siècle. Il abrite encore actuellement les remarquables vestiges de la salle capitulaire de l’abbaye bénédictine. A l’emplacement même de l’actuel foyer Bosco se trouvait autrefois le bâtiment qui regroupait les cellules des moines bénédictins. Au pied de ce dernier s’étendaient les jardins. On remarquera la petite tourelle en saillie sur la façade Est du bâtiment. Il s’agirait d’une Lampe des Morts que l’on allumait au décès d’un moine. Pour en savoir plus sur la Salle du Chapitre, écoutez Pierre Boulay (Association Patrimoine) :

La présence des reliques de saint Adelphe, conservées dans la salle sépulcrale de l’abbaye de Neuwiller, entraîna un afflux important de pèlerins. Cela finit par poser problème à l’abbaye dont le rôle initial ne correspondait pas à celui d’un lieu de pèlerinage. Pour remédier à cette situation, l’abbaye bénédictine de Neuwiller fit construire au XIIe siècle, hors de son enclos, une église destinée à accueillir les reliques de saint Adelphe. La nouvelle église servit à la communauté paroissiale ainsi qu’aux pèlerins. Elle était desservie par un collège de chanoines qui dépendait étroitement de l’abbaye Saints-Pierre-et-Paul. En 1496, au moment de la sécularisation de l’abbaye, ces chanoines furent intégrés dans le nouveau Chapitre. En 1562, le comte Philippe de Hanau introduisit la Réforme mais se heurta à l’opposition du Chapitre. Il fit expulser le curé catholique pour y installer un prédicant. La nef fut affectée au culte protestant, le chœur et le transept restant à la disposition du chapitre. L’église subit par la suite les exactions de la guerre de Trente Ans. Après le retour des chanoines, les reliques de saint Adelphe furent définitivement transférées en 1632 à la collégiale Saints-Pierre-et-Paul. En 1683, le simultaneum fut officiellement appliqué après la visite de Louis XIV. Après la Révolution, la paroisse catholique quitta le chœur qui fut démoli en 1824 faute d'entretien. Lors de l’importante restauration de 1845-47, l’architecte Maestlé rétablit le couronnement des tourelles d’escalier de la façade et ouvrit à nouveau le transept au culte. Il est intéressant d’observer la dissymétrie existant entre les deux tourelles, l’une étant plus avancée que l’autre. En 1736, les Récollets de Saverne purent établir à Neuwiller, après donation d’une maison, un hospice (couvent) comprenant 5 religieux franciscains qui vinrent s’y installer en 1739. L’époque révolutionnaire privatisa les biens de ce couvent. Dans le transept nord de l'église, découvrez une plaque funéraire avec un chronogramme, particularité intéressante à Neuwiller-lès-Saverne. Un chronogramme est une inscription dont certaines lettres particulièrement mises en valeur et relevées dans le texte donnent, quand elles sont additionnées comme des chiffres romains, un millésime. Poursuivez votre route vers la rue des Cigognes et observez sur votre droite (dans la continuité du transept de l’église) les vestiges d’un ancien portail. Ce portail bouché était sans doute la porte d’entrée de la chapelle du couvent. Les motifs décoratifs gravés sur ce portail sont typiques de l’art baroque. L’inscription gravée sur l’arc se traduit ainsi : « C’est la porte du Salut éternel. Entrez, acclamez Dieu. Celui qui n’entre pas par la porte est un larron et un voleur ». Elle comporte un chronogramme, Il indique ici la date de 1739. Pour ce portail, nous avons : 1 M = 1000 - 1 D = 500 - 4 L = 200 - 6 V = 30 - 9 I = 9. Deux autre chronogrammes sont visibles à Neuwiller, l’un au-dessus de la porte sud d’accès au transept de l’église Saint-Adelphe, l’autre sur la chaire de l’église catholique. Pour en savoir plus sur les chronogrammes de Neuwiller, écoutez Etienne Bankhauser (Association Patrimoine) :

Vous vous trouvez actuellement devant une tour de l’ancien château médiéval de Neuwiller. Vers le milieu du XIIIe siècle, l’agglomération de Neuwiller fut entourée de moyens défensifs flanqués au nord-est d’un modeste château. Ce dernier fut intégré au XIVe siècle dans une enceinte fortifiée percée de quatre portes, chacune surmontée d’une tour. L’une de ces issues appelée Kaltor fut murée au XVIe siècle et une autre tour édifiée à proximité dans les jardins du château médiéval. Devenue propriété de la commune au XVIIe siècle, cette tour servit de prison jusqu’en 1817, date de son acquisition par le Baron de Reissenbach qui en évita ainsi la démolition. Cette tour, haute de 10m, représente actuellement, avec les remparts encore existants, les derniers vestiges des fortifications de Neuwiller-lès-Saverne. L’entrée Nord-Est de la ville appelée Kaltor comportait deux issues : - Une grande porte donnant sur la ville - Une poterne (petite porte donnant sur les fossés extérieurs) Il semblerait que ce soit cette dernière qui fut déplacée en 1980 pour permettre le passage actuel à travers le rempart. Son emplacement antérieur est d’ailleurs encore visible dans la paroi au pied de l’escalier.

En empruntant la rue d’Ingwiller puis la rue du Gué, découvrez les remparts de Neuwiller. Au XIIIe siècle, l’évêque Jean de Lorraine fit entourer l’agglomération de Neuwiller par une première enceinte fortifiée. En 1260, les seigneurs de Lichtenberg, impatients de devenir les maîtres de Neuwiller, s’emparèrent par la force de la ville. Mais la menace d’une coalition armée lorraine et la pression de la ville de Strasbourg les obligèrent à renoncer à leurs prétentions à réparer les dégâts commis dans la ville. Ainsi, en 1321, d’importants travaux de fortification furent exécutés (travaux de renforcement et d’extension de l’ancienne enceinte). A la demande des bourgeois, l’abbaye accorda le droit de prélèvement du bois nécessaire pour les portes, tours et palissades. La ville était alors entourée d’une double enceinte pourvue d’un fossé (cf. plan de Neuwiller). Le tracé de ces fortifications peut être aisément reconstitué car il est encore possible actuellement, en faisant le tour du village, de repérer des portions plus ou moins importantes de rempart. La découverte des remparts se poursuit dans la rue du Gué en longeant ce mur qui formalise en quelque sorte le bord du fossé qui entourait autrefois la ville. Le mur garni de créneaux et de meurtrières qu’il est possible de distinguer à l’arrière-plan est de construction récente mais respecte encore le tracé de l’ancien mur d’enceinte. Au débouché de cette rue, vous aboutissez à l’emplacement où se trouvait autrefois l’avoué, l’une des quatre portes d’entrée de l’enceinte fortifiée de 1321.

Vous voici devant l'ancienne synagogue du village. Neuwiller a longtemps connu ce qu’on a appelé le «judaïsme rural », très répandu en Alsace. En effet, au cœur du XIXe siècle, la communauté juive représentait 10% de la population du village. A la suite de la disparition progressive des familles juives, cette synagogue a été vendue et transformée en atelier de menuiserie vers les années 1950. Poursuivez votre découverte du patrimoine juif de Neuwiller en écoutant Damien Finck (Association Patrimoine) :

Au bout de l’impasse Léopold, découvrez une maison nobiliaire et un puits datant du XVIe siècle. Cette maison de trois étages a été construite en 1599. On remarquera particulièrement l’encorbellement, la tour d’escalier et la galerie sur piliers. L’encadrement des fenêtres est en grès, ainsi que les pierres d’angle. Le premier étage est en pierre, le reste de la maison est à colombage avec torchis. Pour voir le puits, contournez la maison par la gauche. Ce puits date de la même époque que la maison (fin XVIe siècle). Un des montants en grès, d’époque Renaissance, est classé à l’Inventaire des Monuments Historiques. Ce puits appartient aux quatre familles des maisons avoisinantes. Remarquez l’intéressant portail trilobé de la maison située en face du puits. Pour vous rendre au prochain point d’intérêt, empruntez la rue des Bénédictins, charmante petite ruelle qui présente des maisons aux détails architecturaux intéressants (encadrements de portes ou linteaux de grès sculptés, entrées de caves de vignerons).

Profitez de cette lecture de paysage par Daniel Ott (Association Patrimoine) pour admirer les alentours de Neuwiller-lès-Saverne.

Cet imposant bâtiment fut construit à grand frais dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par le baron de Reissenbach. On pense qu’à cet emplacement se trouvaient les derniers vestiges du château féodal de Neuwiller. En effet, il est souvent fait mention de ce château puisque au cours des siècles de nombreuses personnes en furent propriétaires. Il semblerait que plusieurs bâtiments, dont une chapelle, en faisaient partie. On relate que lors de leur destruction au XVIIIe siècle, les vestiges de certains d’entre eux portaient des dates qui remontaient aux Xe et XIe siècles. Le portail d’entrée actuel date du XVIIe siècle. L’entrée centrale, large et haute permettait le passage des « voitures à chevaux » alors que les deux petites portes mitoyennes, chacune surmontée d’un oculus bouché, servaient au passage des piétons. La partie extérieure du mur d’enceinte porte une trentaine d’inscriptions hébraïques (noms et prénoms) renvoyant à l’emplacement de tombes sans stèles. Pour en savoir plus, écoutez Damien Finck (Association Patrimoine) vous parler de cet ancien cimetière linéaire :

En parcourant la rue de Metz, découvrez deux belles maisons : Au n°3, se trouve une maison Renaissance. Cette maison est typique de cette époque par sa complexité (porche d’entrée trois étages) et sa tour d’escalier. Sur la façade donnant sur la rue, remarquer les fenêtres à meneaux ouvragés. Son porche assez large permettait l’accès à des voitures à chevaux. Au n°4, se trouve une belle maison à colombage. D’après la date gravée sur le linteau de la fenêtre, cette maison date du XVIe siècle. Contrairement à la majorité des maisons à colombage de Neuwiller dont les composants de l’ossature restent sobres, cette maison se caractérise par son colombage en chaises curules. Cette particularité témoigne de l’aisance de ses propriétaires à cette époque.

Dans la rue du Général Koenig, découvrez deux maisons canoniales datées du XVIe siècle. La première fut occupée par des chanoines de l’église Saints-Pierre-et-Paul. En effet, lorsque l’abbaye fut sécularisée en 1496, une collégiale avec un Chapitre de chanoines fut créée. Ces derniers, renonçant à la vie monastique, s’installèrent dans des maisons situées aux abords immédiats des deux églises. On remarquera l’ornementation de type Renaissance de la porte et du portail. A voir derrière la maison, la tour d’escalier avec ses fenêtres biaises. L’autre maison canoniale présente sur les montants du portail et les linteaux des fenêtres plusieurs marques de tâcherons gravées dans la pierre. Un tâcheron était un tailleur de pierre qui gravait sa marque personnelle sur les pierres qu’il avait taillées. Ce marquage permettait, par comptage, une rémunération en fonction du travail effectué.

Au Moyen Age, la communauté de Neuwiller avait son magistrat, composé d’un prévôt nommé par le seigneur, de 11 échevins et 12 assesseurs. Chaque année, le magistrat choisissait parmi les échevins un Stettmeister qui exerçait notamment la fonction de receveur. Le tribunal local était situé face à l’entrée de l’enclos conventuel de l’abbaye, c’est-à-dire à l’emplacement de la mairie actuelle. Il est mentionné dès 1229 et fut agrandi en 1537. La Laube, lieu de rassemblement de la communauté villageoise, était ouverte et à l’un de ses piliers était fixé le double carcan qui permettait d’exposer deux condamnés dos à dos. Le bâtiment de la mairie actuelle a été construit en 1780. La façade et la toiture ont été inscrites à l’inventaire des Monuments Historiques en 1938. Une inscription sur le fronton rappelle le rattachement à la France de Neuwiller, Bouxwiller et Ingwiller en 1633, soit 15 ans avant l'application des Traités de Westphalie.

L’abbaye était autrefois entourée d’une enceinte. Ce portail représente l’emplacement d’une des trois portes qui donnaient accès dans l’enclos où s’élevaient les bâtiments conventuels, l’église, un hospice et les communs. A l’intérieur de ces murs, l’abbaye exerça toujours sa propre juridiction. Pour découvrir l'histoire de la cour du Chapitre et de ses bâtiments, écoutez René Reiss (Association Patrimoine) :

Cette fontaine datant du XVIIIe siècle est originale par ses dimensions, sa forme octogonale, sa volée de marches et sa margelle travaillée. Elle fut restaurée en 1811 sur les plans de l’architecte Reiner et dédiée au Roi de Rome, fils de l’empereur Napoléon Ier. Plusieurs fois restaurée au XXe siècle, la dernière en date, celle de 1992, lui a apposé en son sommet un cygne, emblème des Hanau – Lichtenberg (mécénat Kröher). Pour en savoir plus sur cette fontaine, écoutez René Reiss (Association Patrimoine) :

Après avoir rétabli une situation matérielle très détériorée par les guerres et troubles du XVIIe siècle, le chapitre entreprit dans la seconde moitié du XVIIIe siècle une série de constructions : façade et tours de la collégiale, prévôté (1751) et plusieurs maisons canoniales. Jusqu’à la Révolution, la Prévôté fut la résidence de l’abbé-prévôt de Neuwiller, Ange d’Eymar. Déclarée comme bien national, elle fut acquise par le général Clarke en 1792 qui confia à l’architecte Bartholi de Paris le soin de la rehausser d’une salle de musique. Le peintre Catel en décora le plafond de motifs allégoriques dont la Muse de l’Histoire inscrivant sur des tablettes que lui tend Phoebus le nom des parents de Clarke morts au combat. Parcourez quelques mètres pour découvrir les maisons canoniales. Ces maisons canoniales du chapitre connurent le même destin que la Prévôté puisqu’elles furent vendues comme biens publics sous la Révolution et rachetées par les généraux d’Empire d’Hastrel et de Mandeville qui s’y établirent avec leur famille. Tous ces officiers supérieurs, beaux-frères du général Clarke, passèrent les dernières années de leur vie à Neuwiller où certains furent enterrés. De beaux jardins complètent ces maisons, en vous plaçant face à celles-ci, vous pouvez observer le sequoia géant qui orne le jardin de l'ancienne maison du Maréchal Clarke. Pour en découvrir davantage sur les parcs et la forêt de Neuwiller, écoutez Damien Vogt (Association Patrimoine) :

Les travaux d’aménagement de la place du chapitre mirent au jour d’intéressants vestiges qui nécessitèrent la réalisation de fouilles approfondies. Parmi les résultats des différents niveaux de fouilles effectuées, on retiendra la découverte de céramiques révélant une occupation gallo-romaine, mais également quelques pièces témoignant de l’existence d’une zone artisanale (scories, affûtoirs, bas fourneau…). Des traces de structures légères laissent à penser qu’il y eut à l’époque de la fondation de l’abbaye, une série d’habitations construites en pans de bois avec remplissage en torchis ou enduits à la chaux. Les vestiges exhumés les plus importants attestent de l’existence d’une chapelle dédiée à saint Nicolas et d’un cimetière qui prirent la place des habitations carolingiennes. La découverte d’une concentration importante d’ossements indique l’adjonction d’un ossuaire accolé au côté sud de la chapelle. D’après les fondations, cette chapelle, construite en pierres de taille de grès rose et apparemment réaménagée à plusieurs reprises, possédait un léger transept, une abside semi-circulaire et trois nefs dont les rangées de colonnes reposaient sur des fondations continues. La présence de murs de refend dans le chœur laisse supposer l’existence d’une tour ou d’un clocher. Cette chapelle remonterait à la fin du XIe siècle. Il semblerait que sa construction ne soit pas directement liée à l’origine de l’abbaye, mais qu’elle vint s’ajouter aux édifices déjà en place à cette époque.