Cette entreprise textile, créée en 1910 par Jean Prouvost, à la fois implantée sur Roubaix et Wattrelos, emploie alors 300 ouvriers. Après la Première Guerre mondiale, l’entreprise va se développer jusqu’à devenir mondialement célèbre. En 1927, la Lainière de Roubaix lance la fameuse laine du Pingouin, marque encore connue et reconnue de nos jours.
À son apogée, dans les années 1960, ce géant du textile compte 5 800 ouvriers, venant de toute la région. Le fil produit chaque jour aurait permis de faire quarante fois le tour de la Terre. Forte de ce succès, la Lainière de Roubaix voit passer des visiteurs célèbres : la reine Elisabeth II ou Nicolas Khrouchtchev.
La Lainière de Roubaix a également «marqué» le monde de la musique : le groupe d’Eddy Mitchell, initialement baptisé Five Rocks, prendra le nom de «Chaussettes Noires» après que leur producteur Eddie Barclay ait conclu un accord commercial avec l’entreprise textile. Cette entente assura le parrainage du groupe par les chaussettes Stemm.
À force de se développer, la Lainière de Roubaix devient une ville dans la ville. En effet, le patronat fait construire des cités-jardins, une salle de sport, des écoles, une crèche, une coopérative et un restaurant d’entreprise. Aujourd’hui, un quartier d’habitations, appelé Cité Amédée Prouvost, constitué de maisons construites pour les ouvriers de la Lainière de Roubaix et du Peignage Amédée Prouvost témoigne de l’importance de cette entreprise pour la commune de Wattrelos.
Ce fleuron de l’industrie textile du XIXème siècle fermera ses portes le 17 janvier 2000. Aujourd’hui, ne subsistent que les Grands Bureaux installés sur Roubaix. L’heure de la reconversion étant venue, l’ensemble a été inscrit en site pilote dans un projet porté par l’Europe et Lille Métropole Communauté Urbaine dans le but d’en faire un parc du XXIème siècle. Une étude pré-opérationnelle a été lancée en juin 2011 en vue de la constitution d’une ZAC.
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Sur le portail principal de la Lainière, l'artiste roubaisien Roobey a apposé un portrait d'Elisabeth II, faisant référence à la visite faite par la Reine en pleine apogée de la Lainière dans les années 1960 et rendant ainsi un hommage aux milliers d'ouvriers et ouvrières ayant travaillé dans cette usine.