Cette rue ancienne faisait partie d'un quartier populaire fait d'artisans, d'établissements charitables et religieux. Le nom de cette rue rappelle la présence de Bénédictines chassées d'Angleterre par le roi Henri VIII, qui furent accueillies par l’archevêque Vanderburch en 1622. Cet ancien couvent est aujourd'hui occupé par une résidence pour personnes âgées, au n°23.
La rue des Anglaises descend en pente douce vers la porte de Selles. Une bonne partie des maisons du rang côté pair sont soigneusement alignées. Leurs corniches subissent des décrochements en forme de marches d'escalier pour rattraper le niveau.
Aux n°22 et 24, se situent les béguinages Saint-Vaast et Saint-Nicolas. Sont appelées ainsi des maisons où se rassemblent des femmes célibataires ou veuves qui désirent vivre une vie dévote, à la fois mi-séculière et mi-monastique, mais sans prononcer de voeux. C'est au XIIIe siècle, dans le Brabant, que naît cette institution qui s'étend ensuite dans les Flandres, le Hainaut et le Cambrésis.
Le béguinage Saint-Vaast s'établit à cet emplacement en 1545. A l'arrière de ces maisons s'ouvre une cour entourée de maisonnettes d'une grande simplicité. Réalisés en briques chaulées, sans étage, aux ouvertures étroites, ces logements étaient composés d'une seule pièce à vivre. Les béguines se retrouvaient régulièrement dans un oratoire pour prier.
Situés au coeur de la ville, ces deux béguinages sont des havres de calme et de paix. Repris par le bureau de bienfaisance après la Révolution française, ils sont aujourd'hui désaffectés.