Un fait divers dramatique :
Le 3 septembre 1882 à une heure du matin, un meurtre non élucidé était perpétré à Hengoat au lieu dit Convenant Guyader, après le battage du blé. Cette nuit là, Philippe OMNES, cultivateur né le 1er juin 1857 était assassiné (étranglé) et retrouvé crucifié aux brancards d’une charrette dont on avait fait basculer l’arrière…
Ce fait a défrayé la chronique de l’époque, les soupçons se sont vite portés sur la sœur et le beau-frère du supplicié mais aucune preuve n’ayant pu être relevée, ceux-ci ont été acquittés.
Cependant, au cours du procès, l’on découvre les singuliers agissements des protagonistes autour de la sulfureuse statue de saint Yves-de-Vérité ! Dans ce pays du Trégor, l’on continue, en cette fin du XIXe siècle à « vouer » à saint Yves –de-Vérité ses ennemis intimes. Et si le saint en reconnaît le bon droit, les personnes « vouées » mourront dans un strict délai de neuf mois !
Ce fait divers a donné naissance à un roman « le crucifié de Keraliès » écrit par Charles Le Goffic en 1891.
Deux saint-Yves… à quel saint se vouer ?
Saint-Yves-de-Vérité, à Trédarzec, n’est que le double intransigeant du bon saint de la justice, patron des avocats du monde entier, saint Yves Hélouri, de l’autre côté du Jaudy, à Minihy-Tréguier.
Pour « vouer » quelqu’un à saint-Yves-de-Vérité (c'est-à-dire pour le tuer) il fallait en appeler aux « pèlerines par procuration » qui seules connaissaient les rituels de la condamnation. Le « voué » mourrait, au terme prescrit, en « se desséchant sur pied ».