Devant nous se dresse l’église Saint-Géry, ancienne abbatiale Saint-Aubert. De l’abbaye, il ne reste que l’église. L’ensemble des bâtiments conventuels ont tous été détruits à la Révolution française.
Portons notre attention sur le clocher. Sa base de pierre, jusqu’aux abat-sons, a été construite vers 1697, soit 70 ans après le portail du palais épiscopal. Pourtant, on n’y voit pas trace de décor foisonnant, pas trace de formes exubérantes, au contraire, la base de l’édifice est tout ce qu’il y a de plus classique. L’architecte a ici fait le choix d’une structure aux formes sobres s’inspirant des temples antiques.
En revanche, 30 ans plus tard, lorsque le nouvel abbé, Joseph Pouillaude, entreprend d’achever le clocher avec la construction de la flèche, il opte pour une toute autre orientation artistique. L’abbé décide de couronner la tour d’un dôme qui sera « tel une voûte céleste qui embrasse idéalement la terre ». Il fait aussi poser 20 pots à flammes sur la galerie et appliquer sur la flèche des centaines de feuilles d’or !
Vous commencez à l’apercevoir, l’art baroque n’est pas forcément question d’époque, de date. Il est avant tout un parti pris esthétique, un art du mouvement, de l’exubérance décorative, conçu pour charmer, pour surprendre, émouvoir, impressionner ! Voyons comment cela s'applique à l’intérieur de l’église.