L’intérieur de l’église est de nouveau un bel exemple de mélange entre deux conceptions de l’architecture au début du XVIIIe siècle. Classicisme et baroque s’y côtoient étroitement.
La nef, avec ses colonnes, ses corniches, et ses fenêtres qui se répètent selon un décor précis est typique d’une architecture classique inspirée des grands monuments royaux et catholiques de Versailles et de Paris.
En revanche, le chœur et le transept de l’abbatiale, reconstruits vers 1740, proposent des volumes plus éclatés et moins réguliers. On observe une conception quasi-théâtralisée de l’espace avec par exemple, à la croisée du transept, ce dôme posé sur quatre colonnes très élevées, conçu pour magnifier le maître autel.
Pernety, le savant alchimiste et théoricien de l’art, écrit en 1757 : le baroque est « Tout ce qui suit, non les normes des proportions, mais le caprice de l'artiste ».
Serait-ce à dire que nous serions en train d’observer, trois siècles plus tard, les caprices de nos abbés-créateurs?