Derrière l’architecture, se trouvent souvent les femmes et les hommes qui l’inspirent. La tribune de l’orgue, ancien jubé, est une commande de Jérôme Milot, abbé de Saint-Aubert en 1628. Nous voici revenus au temps de l’archevêque Van der Burch, au temps d’un âge d’or baroque influencé par les Pays-Bas Espagnols.
L’abbé Milot réalise de nombreux travaux dans son abbaye, mais il n’en reste plus rien, à l’exception de ce jubé. A l’origine, il fermait le chœur des religieux et fut transféré sous le buffet d’orgue pour servir de tribune lors des travaux du milieu du XVIIIe siècle. Ce jubé, tout en marbre, polychrome, a été réalisé en 1635 par Jaspar Marsy. Rappelez-vous...l’entrée du palais de l’évêque, c’était déjà lui !
Comme pour le portail, on observe une profusion d’ornements : anges musiciens flottant dans l’espace, frises sculptées de guirlandes de fruits et de fleurs éclatantes d’opulence.
Six panneaux historiés racontent les miracles du Christ : ils sont sculptés de manière très expressive, telles des scénettes de théâtre miniatures. Et oui, n’oublions pas que le théâtre et l’opéra sont en plein essor au XVIIe siècle. Le mot spectacle vient d’ailleurs du latin spectare qui signifie regarder. On n’a en effet pas trop de deux yeux face aux œuvres baroques, que l’on peut tout à fait qualifier de spectaculaires !
MUSIQUE : Arcangelo Corelli - Sonata N°12 en D mineur "La Follia"