D’une superficie de 70 hectares, le Lac Bleu ou bassin du Réaltor est situé à quelques encablures de la gare d’Aix-en-Provence TGV. Cette retenue d’eau du canal de Marseille, créée à l’origine pour décanter l’eau limoneuse de la Durance, s’il n’a pas donné satisfaction à ses concepteurs (il s’est vite comblé de vase) est un lieu insolite et pittoresque : une nature sauvage persistante qui offre un contraste saisissant avec les grands axes de circulation routière et ferroviaire, qui se sont développés dans son voisinage immédiat. Amoureux de la nature, randonneurs, ornithologues ou simples promeneurs s’y retrouvent tout au long de l’année : les uns apprécient une flore méditerranéenne préservée avec ses forêts de pins, ses grands chênes, ses platanes mais aussi ses garrigues et maquis parfumés d’où proviennent des chants d’oiseaux. La ripisylve, à savoir la végétation des bords de l’eau y est aussi précieuse qu’abondante : peupliers, aulnes et roselières où nichent d’innombrables espèces vertébrées ou non vertébrées. Ce riche écosystème est un véritable paradis pour observer les oiseaux, petits et grands, dont certains sont devenus très rares en France : mésanges, canards et cygnes fouillant la vase, poules d’eau, busards des roseaux, butors, hérons, aigrettes et martins-pêcheurs, goélands, faucons pèlerins ou crécerelles, milans noirs, circaètes Jean le Blanc, flamands roses au printemps et même un couple d’aigles de Bonelli, ce rapace très rare dont un plan national d’action vient d’être validé. On y rencontre aussi toutes sortes de reptiles et d’insectes dont une libellule qui porte le nom du bassin, l’odonate de Réaltor. Le Lac Bleu héberge également une quinzaine d’espèces de poissons : goujons, ablettes, barbeaux, perches solaires, carpes… Espace protégé, intégré à Natura Arbois, un dispositif du Réseau Natura 2000, qui réunit un ensemble de sites naturels européens à préserver en raison de leur valeur patrimoniale, il a été choisi pour la rareté et la fragilité des espèces sauvages, animales ou végétales qui y vivent, car il offre des conditions favorables à de nombreuses espèces. Deux arrêtés préfectoraux, certes très anciens, datant de 1856 et 1857, mais toujours en vigueur, y interdisent la chasse, la pêche et la baignade et ont permis bien avant Natura Arbois de préserver toute cette richesse.
A proximité à Cabries
Le Lavoir de Fontaube Le lavoir de Fontaube était le plus important de Cabriès. De par la qualité et les vertus blanchissantes et assouplissantes de l’eau de la source qui l’alimentait, il était également très réputé dans la région : les riches dames de l’aristocratie marseillaise avaient coutume d’y faire laver leur linge, donnant naissance à Cabriès à une véritable industrie de lavandières, et à ce terme pour la désigner de « pratique marseillaise ». Les Charbonnages de France qui souhaitaient y ouvrir une galerie se sont même vu refuser leur projet, de peur qu’il ne perturbe l’alimentation en eau du lavoir et mette en péril cette activité. De forme rectangulaire, il pouvait accueillir jusqu’à 12 ouvrières qui s’agenouillaient autour du bassin. Aujourd’hui il ne reste qu’une partie du bâti qu’on peut voir en passant sur la route de Fontaube. Le Lavoir de Fontrouge Le Lavoir de Fontrouge est situé à Calas au flanc de la colline de la Trébillane, sous la chapelle Notre-Dame–de-la-Salette. Il fut construit à la fin du XIXe siècle juste au-dessus d’une source qui l’alimentait et continue de couler aujourd’hui encore. En 1972, lors des travaux de construction de l’école voisine, un coup de pelleteuse fit jaillir un grand geyser de la source de Fontrouge : il fallut canaliser l’eau sous le groupe scolaire en direction des ruisseaux qui alimentent le Grand Vallat et ce faisant on découvrit des galeries souterraines qui pourraient dater de l’époque romaine. Ce lavoir de belle taille pouvait accueillir jusqu’à 14 lavandières les jours d’affluence. Longtemps abandonné, il ne restait que les murs et le bassin, cet édifice patrimonial symbole d’une génération de labeur, fait actuellement l’objet d’une totale restauration grâce à une souscription, à la municipalité et au concours de la Fondation du Patrimoine.