Le couvent des Cordeliers a été fondé au XIIIème siècle par Edouard
1er, peu de temps après la création de la bastide de Libourne,
probablement en 1287. C’était une église rectangulaire, à chevet
plat, longue de 50 m et large de 15m, simplement recouverte d’une
charpente. Un cloître de 20 m flanquait l’église au nord-est. Seule
une partie de l’église subsiste aujourd’hui (deux chapelles) suite
à sa démolition partielle pour y construire le central téléphonique
en 1962. L’église du couvent a été agrandie d’un bas-côté au XVème
siècle, voûté et orné de sculptures et de fresques, et divisé en
quatre chapelles. A l’intérieur, se trouvait un remarquable décor de
litres funéraires et des peintures murales qui ornaient le chevet,
représentant la parabole de l’enfant prodigue. Mis à sac par les
huguenots en 1563, le couvent a hébergé en 1581 le duc d’Alençon
et la reine Marguerite de Navarre, puis lors du séjour de Louis XIV à
Libourne en 1650, les évêques d’Alais (Alès) et d’Angoulême ainsi
que des seigneurs de la cour.
A la Révolution, après la dispersion des religieux, les bâtiments ont
été vendus et détruits en grande partie. A la fin du XVIIIème siècle, la
place René Princeteau a été tracée sur les jardins du couvent.
C’est dans cette église des Cordeliers et son réfectoire que les
habitants de la cité élisaient chaque année l’assemblée de leurs
représentants, 20 bourgeois rassemblés en Jurade, d’où était issu le
maire. La présence d’un couvent de Cordeliers est l’un des signes de
la richesse de la bastide de Libourne.