La bastide de Libourne n’a été fortifiée que de façon tardive. La lenteur
de la construction s’explique par l’ampleur des ouvrages et le peu
d’empressement des rois ou de leurs représentants à y contribuer.
Ce n’est qu’en 1320, au moment de la crise de la Saint-Sardos, entre les rois
de France et d’Angleterre, qu’Edouard III d’Angleterre décida de fortifier la
cité, jusque-là ville ouverte.
On peut considérer que la bastide a complètement été ceinte vers 1330.
Les remparts se développaient sur une longueur d’environ 2,5 km. D’une
hauteur moyenne de 12 à 15 m, ils étaient flanqués de tours et ouverts de
6 portes donnant sur le port et de 3 sur les terres. Devenues inutiles, les
fortifications ont été détruites à la Révolution ou peu après, englobées dans
des propriétés privées.
En plusieurs endroits de la ville subsistent quelques pans de courtine
constitués de deux parements faits de matériaux hétérogènes (pierres,
galets de lest) noyés dans un mortier grossier.
Aujourd’hui, les portions des murs les mieux conservés n’atteignent plus
que douze mètres environ et s’arrêtent au niveau des machicoulis ; les
créneaux et le chemin de ronde ayant disparu.
A l’intérieur de Libourne, l’efficacité de la défense se trouvait renforcée par
l’existence d’un chemin qui permettait de faire le tour du périmètre interne
des murs. Ce chemin existe encore, rue des Murs et son prolongement,
rue Lamothe et rue des Chais. Il permettait aux défenseurs de se porter
rapidement en tous points de la muraille en cas d’attaque.