L’eau à Jouques Le village est irrigué par une paisible petite rivière à truites : le Réal qui prend sa source sur la commune de Rians et se jette ensuite dans la Durance. Le Réal s’alimente de plusieurs sources au cours de son lit : Revelette, Saint-Antonin, Fonchaude, Peous Gros, Le Canet, et la Traconnade. De plus, les eaux de la Durance et du Verdon furent partiellement canalisées pour alimenter d’une part un ensemble d’usines hydroélectriques (Canal EDF) et d’autre part pour irriguer l’ensemble de la zone agricole et rurale.
Depuis l’antiquité, la source de la Traconnade a toujours été convoitée et les Romains entreprirent un chantier colossal pour capter son eau et la transporter par une canalisation, l’aqueduc de la Traconnade, jusqu’à Aque Sextiae, l'Aix-en-Provence romaine. Ce n’est qu’au XVIe siècle, avec l’extension urbaine s’étirant de la place du Piémont jusqu’à la rue Grande, que l’eau de la Traconnade revint à l’usage exclusif des villageois. La communauté décida de capter cette eau de source en remplacement des eaux insalubres de ruissellement ou d’infiltration collectées dans des citernes. Depuis, l’eau des fontaines de Jouques n’est pas traitée mais demeure cependant potable.
Le pont de Mirabeau (43°41'18.83"N 5°40'0.87"E)
La route départementale 996 qui permet d’enjamber la Durance sur le pont de Mirabeau relie les Bouches du Rhône au niveau de la commune de Jouques et le Vaucluse (Mirabeau). Un premier pont construit en 1835 par Jean-François Théophile Sauzet, est emporté par la crue milléniale en 1843 et reconstruit en 1845. Détruit à nouveau au cours de la première guerre mondiale, il fut reconstruit pour la deuxième fois en 1935 en une travée unique de 175 m de long et 14 m de hauteur. Un bas-relief et une sculpture sont alors exécutés par Antoine Sartorio, qui réside à Jouques, symbolisant les quatre départements limitrophes. Ses deux immenses portiques initiaux de facture néo-romane sont inscrits au patrimoine des monuments historiques.
Le pont actuel fut mis en service en 1988 remplaçant le précédent pont suspendu.
A proximité à Jouques
La promenade le long du Réal
Les berges du Réal sont aménagées pour la promenade au pied même du vieux-village et offrent sur un terrain plat un cadre champêtre et ombragé. Ce ruisseau de 20 km, bordé de peupliers blancs, de saules, de frênes et d’aulnes et aux eaux fraîches convient particulièrement bien aux salmonidés, notamment aux truites fario et en fait le régal des pêcheurs. L’abondance et la régularité du débit du Réal ont permis le développement d’une industrie hydraulique qui a conditionné l’économie du village au cours des siècles (moulins à huile, à céréales, papeterie, tannerie, forge…). Le Réal est également agrémenté de nombreux ponts (Pont du Fabre, Pigeonnier, Calade, Guillot, de la Motte, Mallevieille et pont Neuf…).
La fontaine du Portail
Parmi la dizaine de fontaines visibles de Jouques, six sont situées sur le boulevard de la République entre le Pont de Guillot à l’ouest, et le carrefour du Saint-Esprit à l’est. En 1674, deux fontaines sont construites aux portes de la ville et raccordées à la Traconnade. La première est située au portail d’Audimus, d'où son nom de « fontaine du Portail». Elle est surmontée d’un dôme où figurent les armes de la commune et la « figure » de Saint-Bacchi, le saint patron de Jouques.
La fontaine de la Pousterle
La fontaine de la Pousterle est la seconde fontaine édifiée en 1674, située aux portes de la ville et raccordée à la Traconnade, elle est adossée à l’intérieur du mur d’enceinte du bourg. C’est un siècle plus tard, en 1775, que le grand sculpteur Chastel l'agrémente d’une admirable tête couronnée de roseaux, sur commande du Chevalier d’Arbaud. Cette dernière est conservée au Musée d’histoire locale depuis 2002, date de la précédente restauration de l'édifice et de la reproduction du masque sculpté.
La fontaine de la Fontête
On retrouve dans les archives de 1774, un projet concernant les fontaines. La communauté profite alors de la démolition des remparts, menaçant de s’écrouler, pour faire l’acquisition de parcelles dans le but de créer une promenade entre la Porte de la Pousterle et celle du Saint-Esprit, promenade qui serait agrémentée de nouvelles fontaines, raccordées à un aqueduc conduisant l’eau entre ces deux portes. C'est ainsi que fut édifiée la fontaine de la Fontête faisant face à l’actuel Hôtel de Ville. Si l'on excepte une transformation au XIXe siècle, son aspect a été conservé par une belle restauration en octobre 2000. Le projet de 1774 n’a pas été totalement exécuté, mais les embellissements sont décrits par Archard en 1787 en ces termes « ... les dehors du village sont embellis de quatre fontaines placées dans un cours bordé d’arbres et de bancs de pierre ... » (« Géographie de la Provence et du Comtat ».
La fontaine Saint-Esprit
À la fin du XIXe siècle, le village s’étant développé vers l’est, au quartier des maisons neuves, la commune entreprend en 1865 la construction de « la fontaine Saint-Esprit ». L’ensemble est de même facture que celle de la Pousterle. En 1875, un auvent qui couvre le lavoir y est adossé. Deux pierres en saillie, de chaque côté portant les initiales d'Isidore Savournin, le maire de Jouques, et de Jules Sauvat, adjoint et maçon, témoignent d’une restauration effectuée entre 1904 et 1909.
La fontaine du Moulin
La fontaine du Moulin pourrait dater du XVIIe siècle, bien qu’elle ne soit pas mentionnée dans les textes.
Les fontaines contemporaines
En 1901, en remplacement de la vieille canalisation maçonnée par une conduite de tuyaux de fonte, on installe trois « petites fontaines à jet continu » à l’extrémité de la rue Saint-Pierre, à la placette et au débouché de la rue Grande. En 1921, la commune érige le monument aux Morts de la première guerre mondiale construit sur un bassin. Gustave Salge en est l’architecte et Antoine Sartorio, qui réside à Jouques, le sculpteur du poilu. Ce dernier fut restauré en octobre 2011. Aujourd'hui, le monument aux Morts ne fait plus office de fontaine.
Les lavoirs
Les fontaines de la Pousterle, du Moulin et du Portail, les plus anciennes de Jouques, étaient dotées de lavoirs dont il ne reste malheureusement rien, si ce n’est les piliers de celui de la Pousterle le long de l’allée qui conduit à la passerelle du Réal : celui du Portail a été détruit ; quant à celui de la fontaine du Moulin, il a été remplacé, plus tard, par un ensemble lavoirs et douches municipaux aujourd’hui condamné.
Promenade-découverte de l'aqueduc de la Traconnade
« Les Amis de Jouques » vous proposent une promenade-découverte des premiers kilomètres de ce chef d'oeuvre construit il y a bientôt 2000 ans qu'est l'aqueduc de la Traconnade. Il amenait les eaux de Jouques à l’antique Aix, distante de plus de 30 km à travers vallées et collines. De nombreuses traces sont encore visibles sur la commune et au cours de cette randonnée tranquille d'environ 3h, vous pourrez découvrir les vestiges d'un tunnel, d'un mur-aqueduc, d'un pont, des regards d'accès... le tout à quelques centaines de mètres seulement du village.
Renseignements Musée de Jouques : 04 42 63 76 12 - Contact : Bernard Fino 06 09 66 86 20