Le barrage Zola (43°31'55.29"N 5°30'40.49"E)
En quittant votre stationnement place du Ferrageon, à quelques mètres du château du Tholonet, marchez en direction d’Aix, le long de la D17, la fameuse route Cézanne, la première voie classée de France (1959) puis prenez sur votre droite le chemin de la Paroisse. C’est le point de départ de plusieurs randonnées dont une vous permet d’atteindre par une côte un peu raide au début, un magnifique point de vue sur Sainte-Victoire ainsi que la retenue et le barrage.
Nettement plus petit que le barrage de Bimont, réalisé en amont un siècle plus tard, le barrage Zola fut conçu par le père d'Emile Zola, François (1795-1847) et terminé seulement après sa mort, en 1854. C'est l’un des tout premiers barrages modernes en voûte au monde, conçu pour retenir les eaux de ruissellement du versant nord de Sainte Victoire, dans les gorges de l’Infernet. L'aboutissement du projet fut bien long en raison du fort mécontentement de monsieur de Gallifet, le propriétaire du château du Tholonet, qui s'opposa à cette construction qui l’aurait privé d’une partie de « ses » eaux.
La réalisation du barrage Zola ne donna pas pleinement satisfaction, le débit d'eau disponible étant en fin de compte insuffisant pour les besoins de la ville, d’où la création du canal du Verdon, peu de temps après, achevé en 1876.
Aujourd'hui, le barrage Zola est à moitié vide et n'a plus de fonction d’alimentation en eau depuis 1877, d’où son oubli, quoiqu’il soit classé monument historique depuis 1973. Il demeure néanmoins un édifice permettant de retenir une partie non négligeable des eaux du barrage de Bimont situé en amont, en cas de problème ou de vidange d'urgence.
Les vestiges de l’aqueduc romain (43°31'30.81"N 5°30'39.11"E),
Depuis le chemin de la Paroisse, plusieurs sentiers vous permettront de réaliser de superbes promenades dans ce massif de la montagne Sainte Victoire, et en prenant sur votre droite, vous pourrez atteindre directement les vestiges de l’un des quatre aqueducs romains qui permettaient d’alimenter en eau Acquae Sextiae, la future Aix-en-Provence (une boucle permet aussi de rejoindre le barrage Zola puis l’aqueduc). Ce canal prenait sa source sur la petite commune voisine de Saint-Antonin, non loin du château et cheminait ensuite sur ce versant sud de Sainte Victoire. L’aqueduc ou pont romain, situé derrière le château du Tholonet, est appelé parfois barrage romain, parce que ces deux grands pans de murs subsistants font penser à un barrage dressé dans une gorge. Il ponctue magnifiquement et de façon émouvante cette balade dans un site remarquable et préservé.
A proximité au Tholonet
Les berges de la Cause
Après Palette, la route du Tholonet (au feu à gauche) longe un joli ruisseau, la Cause au bord de laquelle il est très agréable de se promener, à l’ombre de grands arbres centenaires. Ce paisible cours d’eau a une particularité intéressante : il prend sa source à Vauvenargues, au quartier des Infernets, c’est-à-dire sur le versant opposé de la montagne Sainte Victoire. Ses eaux ne viennent pas à proprement parler d’une source mais de plusieurs filets d’eau. Surnommé ruisseau ou torrent de l'Infernet, il creusa les gorges de la Cause, endroit sauvage s’il en est, avant de se faire piéger par le barrage Zola, et de poursuivre son cours vers le Tholonet, effleurant les vestiges de l’aqueduc romain pour se jeter enfin dans l’Arc à Palette.
Le sentier balisé conduit ensuite au château du Tholonet, siège de la Société du Canal de Provence dont on peut visiter le parc.
Le Château du Tholonet
Le magnifique château du Tholonet fut la demeure ancestrale d’une des familles les plus riches de Provence, ce qui explique sa taille et son raffinement. Alexandre de Galliffet, président au Parlement d'Aix acquiert le domaine en 1637 et y fait construire cette bastide d’apparat conçue pour recevoir ; elle comporta même un théâtre, qui fut le cadre d’un épisode tumultueux entre le comte de Mirabeau, mari d’Émilie de Covet et Louis-François de Galliffet. En effet, celui-ci s’épris
de la fille du marquis de Marignane, qui donnait vie au théâtre du Tholonet, ce qui donna lieu à un long conflit qui se termina par une demande en séparation, formulée par la comtesse de Mirabeau et un procès retentissant. Les Galliffet sont aussi à l'origine d’un second conflit qui les opposa cette fois à François Zola, le père d’Emile Zola, qui souhaitait construire un barrage pour assurer l'alimentation d'Aix et de son terroir, dans les gorges de l’Infernet, ce qui avait pour effet de détourner l'eau destinée au château. Depuis 1959, la Société du Canal de Provence et d'Aménagement de la région provençale, occupe le château.
Dans le parc que l’on peut visiter, deux fontaines sont séparées l’une de l’autre par de grands bassins, qui avec le jeu d’ombres des magnifiques platanes plantés vers 1835, servent de miroirs à la vénérable demeure. Cette allée arborée est inscrite à l'inventaire départemental des sites depuis 1958, et contribue à faire de l’ensemble un écrin magique et d’une remarquable fraîcheur en été, extrêmement apprécié lors des concerts qui y sont organisés.