Dès le monument au mort, vous remarquerez le contraste panoramique entre, d’une part, le plateau que traverse le chemin militaire, entièrement cultivé et dépourvu de végétation à l’avant-plan (mis à part la haie qui longe le chemin) et, d’autre-part, quelques massifs boisés en arrière-plan, surtout sur votre gauche, ainsi que l’essentiel du village, sur votre droite. Même s’il y avait plus de bois encerclant ces cultures, il y a 250 ans, l’occupation agricole telle que vous la voyez était déjà bien établie.
Le bâti de Bonneville s’étire sur une ligne, essentiellement en surplomb de ces espaces cultivés, à une position charnière entre les bonnes terres et les vallons plus escarpés et sinueux qui permettent de rejoindre la Meuse à Sclayn (sur votre droite, au-delà du village). Depuis, les bâtiments se sont multipliés, mais toujours à l’intérieur de ce périmètre. Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que les maisons « débordent » un peu au-delà, mais jamais sur les terres de cultures ; toujours sur les pâtures (quartier des Bruyères ou Chaudin p.ex.). Vous remarquerez qu’il n’y a pas d’élevage, ici. Les prairies sont plutôt de l’autre côté, dans les vallons accidentés.
À moyen plan, droit devant vous, vous observerez également deux grands hangars récents (bardage en bois), construits pour les besoins des activités agricoles modernes : plus grandes machines, plus de matériel à stocker, que les bâtiments historiques ne permettent plus d’accueillir.
En vous retournant, vous constaterez que les espaces cultivés se prolongent en direction d’Andenne, dépourvu de bâti (à l’exception de la Ferme de la Vaudaigle). Le sol condruzien qui s’est développé ici est suffisamment fertile que pour fournir un rendement céréalier comparable aux bords du plateau agricole de Hesbaye (de l’autre côté de la Meuse). Chaque centimètre carré utile a donc été préservé.