Vers 1270, Herve est élevé au rang de franche ville par le duc de Limbourg Waleran IV. Elle devient le centre d’une puissante seigneurie qui, après avoir appartenu au roi d’Espagne, est acquise en 1656 par la riche famille d’Aspremont-Lynden qui la conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. De ces périodes lointaines et malgré l’incendie d’août 1914, Herve a conservé une série d’immeubles de grand intérêt patrimonial, caractéristiques de l’architecture régionale. C’est le cas de cette bâtisse, surnommée « Père éternel » en référence à l’étrange statue du Vî bon dju encastrée dans la façade. Vêtue d’un habit monacal et tenant un globe terrestre surmonté d’une croix, elle est datée de 1562. La maison, quant à elle, a été construite en 1701, entièrement en calcaire appareillé, sur deux niveaux de quatre travées. Ce grand usage de la pierre, à une époque où elle était fréquemment liée à la brique, témoigne de l’importance et de la richesse de la personne qui l’a fait bâtir. On accède à l’édifice par un beau perron de cinq marches bordées d’un côté par un muret qui soutient l’ensemble. La porte est surmontée d’une baie d’imposte qui voisine avec la niche grillagée. L’étage est ouvert de quatre baies jointives sous lesquelles se trouvent des panneaux calcaire aux angles coupés. À gauche se place une annexe, plus récente, érigée en pans-de-bois remplis de briques.
Classement comme monument le 12 décembre 1981