Vers 1270, Herve est élevé au rang de franche ville par le duc de Limbourg Waleran IV. Elle devient le centre d’une puissante seigneurie qui, après avoir appartenu au roi d’Espagne, est acquise en 1656 par la riche famille d’Aspremont-Lynden qui la conserve jusqu’à la fin de l’Ancien Régime. De ces périodes lointaines et malgré l’incendie d’août 1914, Herve a conservé une série d’immeubles de grand intérêt patrimonial, caractéristiques de l’architecture régionale. C’est le cas de cette bâtisse, la maison Leclercq, qui donna son nom à la rue et qui était la demeure de Mathieu Leclercq, membre du Congrès national en 1830. Érigée dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, en briques et calcaire, elle compte deux niveaux et demi de six travées. On accède à l’ensemble par une belle porte à linteau bombé surmontée d’une pierre calcaire en forme de cloche ornée en son centre de motifs rocaille. Les fenêtres du rez-de-chaussée et du premier étage affichent également un linteau bombé dont la clé est moulurée. Ces deux niveaux sont séparés par un élégant bandeau calcaire. Le demi-étage supérieur est quant à lui éclairé de six petits jours aux piédroits incurvés. Récemment restaurée, la façade a été dotée d’un badigeon rouge, couleur fréquemment utilisé pour les bâtisses du XVIIIe siècle. Au pignon gauche, le seul visible, on aperçoit deux petites baies rectangulaires au niveau des combles, ainsi qu’une entrée de cave d’époque. Les autres percements sont le résultats de transformations ultérieures.
Classement comme monument le 1er avril 1985