Cet imposant bâtiment a été construit en 1803 afin d’y abriter une des nombreuses tanneries de Stavelot. Le travail du cuir était en effet une spécialité de la ville qui comptait de nombreuses tanneries installées le long de l’Amblève, cette industrie nécessitant l’utilisation de beaucoup d’eau. Ayant connu son apogée au XIXe siècle, l’industrie compte encore vingt-cinq tanneries au début du siècle suivant. Bâtiment emblématique du patrimoine stavelotain, la tannerie t’Serstevens est aujourd’hui le dernier vestige de cette activité disparue. L’édifice compte quatre niveaux, dont le premier est érigé en moellons et visible du côté de l’Amblève car il est enfoui sous terre du côté du Chemin du Château. Les autres étages ont conservé leurs pans-de-bois. Terme technique, pans-de-bois désigne un ensemble de pièces de charpente assemblées dans un même plan et que l’on appelle indifféremment colombages. Ceux-ci peuvent prendre diverses formes : à grille, en croix de Saint-André ou, comme ici, en quadrillage. Les poteaux de bois sont remplis de hourdis en briques, en plâtre ou, comme ici, en torchis. On y découvre aussi des blochets ou décharges, de courtes pièces de charpente placées en oblique entre deux pièces horizontales. L’ensemble a été bien restauré grâce à la confrérie des Blancs Moussis, à qui appartient aujourd’hui le bâtiment.
Classement comme monument le 6 mai 1985