L’origine de la construction de l’église de Bouvigny-Boyeffles remonterait au 12e siècle. La gouache de l’album de Croy représente un clocher couvert par une terrasse et une nef plus large que le chœur. La tour reconstruite au 16e siècle est massive et imposante, des contreforts d’angle viennent renforcer son aspect défensif. Le rez-de-chaussée de la tour est voûté et les niveaux supérieurs sont équipés d’un plancher. Sur les murs intérieurs du clocher, un étonnant graffiti représente un soldat portant une épée, un mousquet et des vêtements à la mode du 16e siècle.
L’église est reconstruite au rythme des conflits. La nef et le chœur sont remaniés au 19e siècle après la Révolution, époque à laquelle l’église sert de lieu de fabrication de salpêtre. Les dispositions intérieures de l’église sont modifiées en 1866 : le chœur est réaménagé et une chapelle est construite à la demande de la famille Herreng de Boisgérard. L’église est légèrement endommagée lors de la Première Guerre mondiale. Les travaux de restauration sont confiés aux architectes Degez et Philippe.
Une architecture défensive
Le village a souffert des nombreuses guerres du 15e au 18e siècle. L’église garde les traces de ces destructions notamment les incendies causés en 1214 et en 1537 par les soldats du comte de Flandres et de François 1er. De même, des traces de projectiles sur la tour, bien antérieures aux conflits mondiaux, laissent supposer que la tour était la cible d’attaque dans le passé.
L’architecture défensive de l’église fait écho aux troubles militaires de l’époque. L’église sert de lieu de surveillance. C’est pourquoi elle est construite sur une parcelle surélevée du village, peut-être sur le site d’anciennes fortifications médiévales. La tour est également percée de meurtrières permettant de surveiller sans être la cible des tirs ennemis. Une salle de guet était aménagée à l’étage de la tour. Elle a sûrement accueilli les habitants du village lors des conflits franco-impériaux.
En 2010, la vétusté des couvertures du clocher et la dégradation des parements inquiètent la municipalité. Une étude préalable comprenant un diagnostic sanitaire est engagée par la commune.
Le premier chantier sera finalement lancé de 2015 à 2016 et concernera la restauration du clocher sous la maîtrise d’œuvre d’Hugues Dewerdt, architecte du patrimoine.