Petit Enghien n’est pas si petit qu’on pourrait le croire… En effet, ce village est vingt fois plus grand que la superficie de la ville d’Enghien. Et plus vieux aussi : les Romains étaient déjà passés par là : la Chaussée de Brunehaut, reliant Bavay à Utrecht, se trouve juste à côté.
- Qui est le Saint Sauveur ?
- Le Christ bien évidemment, venu laver l’humanité de tous ses péchés…
L’existence d’un lieu de culte remonte à bien plus longtemps que l’église d’Enghien. Les fonts baptismaux et la tour massive du XIe siècle sont des témoins de l’époque médiévale, chacun construit avec les pierres de la région. Le reste de l’édifice remonte au XVIIIe siècle. En effet, à cause d’un violent orage au siècle précédent, la nef et le chœur sont entièrement détruits.
« On ne naît pas chrétien, on le devient » (Tertullien, IIe siècle, Apologie du Christianisme)
Au fond de l’église, des fonts baptismaux, sculptés dans le granit de la région, trônent fièrement, et ce depuis le XIIe siècle !
« Robustesse et élégance », telle peut être la devise du « petit granit » appelé aussi « pierre bleue ». Le granit est une roche dure et granuleuse. Très résistante, cette pierre est abondamment utilisée pour les travaux de sculpture ou d’architecture depuis la fin du Moyen Âge. Elle a également l’avantage d’offrir différentes couleurs en fonction de son polissage. On en trouve dans les provinces du Hainaut, de Namur et de Liège. Le bassin le plus proche de la région se situe à Soignies.
La cuve est remplie d’eau bénite. Elle attend la prochaine tête blonde à baptiser. De longues générations sont passées par cette étape cruciale de la vie d’un catholique : l’entrée dans l’Eglise. Ces fonts sont donc les témoins de la longue histoire locale. Ils ont traversé le temps, en quelque sorte.
Souvent, dans l’Église catholique, le baptisé est tout petit lors de son passage crucial dans le monde des chrétiens, n’ayant parfois que quelques semaines. Voilà pourquoi les fonts prennent la forme d’une baignoire pour bébé.
- Es-tu baptisé, petit ?
- Oh, si c’est le cas, je ne m’en souviens pas.
- Penche-toi donc, au cas où.
- Ah non, pas aujourd’hui ! On ne mouille pas ma mèche !
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