Ce petit village apparaît vers le XIIe siècle avec le renouveau du commerce. Ce nom à rallonge comporte en réalité deux significations : « Chaussée », car le village se trouve le long d’une chaussée romaine et « Notre-Dame », car l’église est consacrée à la Vierge Marie. Certains moines d’une abbaye proche viennent s’installer le long de la chaussée romaine pour cultiver des terres autour d’une petite ferme. Au fil du temps, des hommes s’installent à leurs côtés. Un village est ainsi né. Au XIIIe siècle, le site devient un fief du chapitre de la collégiale de Soignies.
Entrez dans l’église. L’édifice, de style gothique précoce, présente encore de nombreux aspects romans (l’épaisseur des murs, les petites ouvertures). Mais les bâtisseurs s’approchent peu à peu de ce qui constituera le fil rouge des siècles suivants : la verticalité. L’unique tour de l’église s’élève depuis le XIIIe siècle, en plein centre du village. En-dessous, deux éléments l’ont suivi dans cette traversée du temps : une tombe et une poutre de gloire. Sur l’arc triomphal, entre la nef et le chœur, est suspendu un Christ en croix. Il est le dernier vestige d’une poutre de gloire dont les trous de maçonnerie dans l’arc sont encore visibles.
Il faut donc imaginer dans cette église une poutre imbriquée dans les tours de maçonnerie, sur laquelle est accroché le Christ en croix actuel, entouré de part et d’autre des statues de la Vierge et de saint Jean, posées aujourd’hui sur les côtés. Peut-être y avait-il également d’autres ornements de la passion pour étoffer le tout…
Juste en dessous de la tour, dans le pavement de l’église, une dame allongée, la tête sur un petit coussin, dort depuis maintenant quatorze siècles.
- C’est un privilège de pouvoir être enterré au sein même de l’église.
- Mais tout le monde lui marche dessus !
- Ah ça, c’est le prix à payer…
Cette dame de la petite noblesse, appelée Elysabeth de Laire, a été ensevelie dans l’église du village en l’an de grâce 1264. Elle aurait possédé de modestes droits et biens seigneuriaux dans la région. Un autre nom figure sur sa lame funéraire : Guillaume dit Bruncostet. Fils d’Elysabeth de Laire, il aurait été moine d’une abbaye bénédictine voisine. Ce religieux aurait géré à distance la paroisse de ses parents après leur mort. Lettré, il serait à l’origine des messages encore présents sur la tombe : une inscription pour la défunte, mais aussi une composition poétique évoquant la résurrection future de chacun. Grâce à lui, sa mère n’est pas tombée dans l’oubli. Un livre de prières à la main, elle veille discrètement sur l’église.
Du 27 mai au 26 septembre : le samedi et le dimanche de 14h à 20h.