Un des plus grands villages du pays, établi sur un promontoire dominant la Senne, Horrues entretient depuis toujours un lien très fort avec Soignies et sa collégiale. En effet, le chapitre de Soignies détenait le pouvoir spirituel ainsi que l’autorité seigneuriale sur la localité.
L’église surplombe tout le village. Construite entre le XIIe et le XIIIe siècle, elle symbolise parfaitement la transition progressive du roman vers le gothique. La tour ouest et les contreforts pour le premier, le porche pour le second.
Dirigez-vous vers ce porche faisant office d’entrée. Auparavant, cet espace, joint à la nef, était la chambre communale. Entre ces quatre murs, les autorités rendaient la justice gracieuse (ventes de biens entre particuliers par exemple) : les têtes de lion de chaque côté de la porte sont les symboles de ce pouvoir temporel. Juste au-dessus, dans la niche du fronton, une petite statue représente quant à elle le pouvoir spirituel du lieu : un soldat à cheval coupe la moitié de son manteau pour le donner à un homme. C’est saint Martin dont la légende se résume à une seule scène, un seul geste, celui du partage. Un jour où il est en mission à Amiens, cet ancien soldat roman romain, né au IVe siècle, se prend de pitié pour un pauvre et lui offre la moitié de son manteau. Un simple geste de charité et d’entraide… Cependant, la nuit suivante, il voit le Christ en rêve portant cette moitié donnée si généreusement. Ne voulant croire à une coïncidence, le soldat se fait baptiser aussitôt avant de partir sur les routes de l’Europe répandre la bonne parole. Il devient par la suite un saint évangélisateur, très apprécié des paroisses.
À l’intérieur de l’église, au fond à droite, un ensemble sculpté représente la légende de saint Hubert.
- Je rêve, ou un homme s’est agenouillé devant un cerf ?
- Attention petit, ce n’est pas n’importe quel cerf… C’est « le » cerf. Et devant lui, c’est saint Hubert qui se prosterne.
Les scènes de ce retable se déroulent dans un décor somptueux de style gothique flamboyant (de petites flammes se dessinent dans les arcades). La mise en scène, la décoration et surtout la présence de célèbres personnages bibliques : tous ces éléments concourent à donner une importance capitale à cet évènement légendaire. A l’époque, on célèbre beaucoup les saints locaux comme saint Hubert. Seigneur passionné de chasse aux VIIe-VIIIe siècles, il la pratique même un vendredi saint ! Ce jour-là, bien entendu, personne ne l’accompagne. Parti seul dans les bois, il se retrouve face à un grand cerf blanc portant une croix lumineuse. Se sachant en présence d’un être remarquable, le seigneur Hubert le pourchasse sans que jamais l’animal ne se fatigue. Mais tout à coup, la bête se retourne vers Hubert et lui demande solennellement de ne pas oublier ses devoirs envers Dieu.
- C’est vrai, Hubert. On n’a pas idée d’aller chasser un vendredi saint ! Ça ne se fait pas !
Après s’être confondu en excuses, le seigneur rentre dans les rangs. Il devient par la suite évêque de Tongres et de Maastricht puis saint patron de la ville de Liège.
Tous les jours :
du 1er avril au 31 octobre : 8h - 18h
du 1er novembre au 31 mars : 9h – 16h