Cette petite ville tire en partie son nom de la Brainette, rivière prenant sa source dans le bois de la Houssière tout proche et se jetant dans la Senne quelques kilomètres plus loin, à Steenkerque. Cette entité s’appelle alors Braine-la-Wilote et fait partie des possessions des chanoines de Sainte-Waudru (Mons). Quelques familles s’y sont installées, vraisemblablement sous l’autorité d’un seigneur « de Braine ».
Le nom de la ville trahit également ses liens avec un des comtes de Hainaut : Baudouin IV. Il y construit en 1051 un beffroi (les derniers vestiges se trouvent en face de la tour de l’église) et un château pour défendre au mieux la frontière de son comté face au Duché de Brabant. La future cité devient par la suite une importante châtellenie, composée d’une douzaine de localités.
Baudouin IV, appelé également « Baudouin le bâtisseur », a vécu au XIIe siècle. Grand bâtisseur d’églises et de palais, il guerroya pendant des années pour essayer de conquérir le comté de Flandre. Finalement, les deux adversaires choisirent de marier leurs enfants, réunissant ainsi les deux comtés, mais pour un temps seulement.
L’église de Braine-le-Comte est attestée depuis le XIIe-XIIIe siècles. Cependant, de l’époque médiévale, seuls les soubassements ont subsisté : à l’extérieur, la partie basse en schiste le long des bas-côtés.
Une légende attribue la création du village originel à saint Géry. Ayant vécu au VIe siècle, ce saint homme devint évêque de Cambrai et combattit durant toute sa vie le paganisme. Chrétien convaincu, il fonda plusieurs églises et fut un bienfaiteur de Cambrai, la capitale de son évêché.
À l’intérieur, deux statues médiévales valent particulièrement le coup d’œil.
Une Vierge à l’enfant tout d’abord. Elle porte le Christ sur son bras droit, tandis que ce dernier tourne les pages du livre qu’elle tient de sa main gauche. Le détail n’est pas sans rappeler la Vierge à l’Enfant de la collégiale de Soignies. Elles sont toutes deux gothiques, toutes deux très gracieuses, portant des robes épousant les courbes de leur corps. Les vêtements de celle de Braine-le-Comte sont par ailleurs plus détaillés et plus riches encore de couleurs et de motifs, témoignant du savoir-faire des artisans médiévaux.
- La Vierge lit et s’occupe du Christ en même temps. Elle est multitâche !
- Ou peut-être est-ce le Christ qui lui lit les récits de la Bible ?
- En effet, vu sous cet angle…
Dans la nef principale, un saint Christophe veille également sur la maison de Dieu. La statue remonte au XVe siècle, tout comme son socle en pierre bleue, rappelant le dessin des fonts baptismaux : même époque et même matériau. Impressionnant du haut de ses 3,80 mètres, ce colosse en chêne massif porte le Christ, en référence à l’épisode biblique où, sans le savoir, il aida l’enfant divin à traverser un fleuve tumultueux. Au fil du temps, saint Christophe est devenu le protecteur des voyageurs et des dangers de la route. D’ailleurs, un pèlerinage a lieu chaque année fin août à Braine-le-Comte : des véhicules de toutes sortes viennent recevoir la bénédiction lors d’un pèlerinage en son honneur.
- Tu devrais y aller aussi petit. Après tout, toi aussi tu es un voyageur.
- Peut-être. Mais je m’y rendrais surtout pour voir cet étrange défilé.
En semaine : 8.00 - 12.00 et 14.00 - 20.00
Le samedi : 9.00 - 12.00 et 14.00 - 17.00
Le dimanche : 9.00 - 12.00