Le quartier Chaudin est à l’image de l’évolution du bâti à travers le deuxième millénaire. À la fondation médiévale, réparties sur cette petite colline, quelques fermes bicellulaires (composées d’un logis et d’une petite étable), comme probablement le bâtiment au numéro 226 (parce que sa façade est orientée au sud-est, comme c’était le cas jadis). Les bâtiments changent au cours du temps, et particulièrement dans les matériaux utilisés, en fonction des besoins et des moyens des occupants.
La première édification (certainement la partie centrale dont le toit est un peu plus élevé aujourd’hui) est une simple grande pièce pour la famille, séparée d’une autre plus petit pour les animaux. Les murs sont alors faits de torchis plaqué sur des pans de bois, et le tout est chaulé ou enduit (la partie de gauche, plus près de vous : voyez les passages de portes plus bas que celui du logis) ; le toit est en chaume (paille ou roseaux ; qui nécessite une pente de toit plus forte qu’actuellement). C’est le logement de gens modestes qui ne possèdent qu’une ou deux bêtes et un petit potager pour leur subsidence rudimentaire. Ces manouvriers agricoles louent leurs bras aux grandes fermes céréalières du coin qui exploitent les terres environnantes.
Le logis est ensuite modernisé quand les finances du ménage le permettent : torchis et bois sont remplacés par des pierres rudimentaires (des cailloux ramassés ou des pierres taillées grossièrement) qui sont enduites de chaux. L’étage n’arrive qu’une ou deux générations plus tard (voyez les encadrements de portes et de fenêtres : les linteaux n’ont pas tous les mêmes grandeurs ni les mêmes épaisseurs), lorsque la famille nécessite plus de place pour ses nombreux enfants (facilement 8 à 10 au début du 20e siècle). Les ouvertures sont également adaptées selon les besoins : nouveaux animaux, nouveau métier, …
Aux 18e et 19e, plusieurs fermes céréalières s’ajoutent, dont Cerfcoeur, que vous avez traversé précédemment. Toujours en pierre, elle réceptionne une production bien plus grande que celle nécessaire pour la survie du ménage : l’ère de la production commence.
Après la secondaire guerre mondiale, on remarque une augmentation du nombre de maisons résidentielles, plutôt typée « villa quatre façades », souvent en briques lisses et régulières.
Enfin, le 21e siècle est marqué par l’arrivée d’une architecture plus moderne, des matériaux plus diversifiés et de plus en plus de maisons mitoyennes, dans un souci d’efficience énergétique, telles que les maisons à gauche entre le numéro 226 et Crefcoeur.