Le 1er juin, sous le couvert d'un feu roulant très intense, quatre compagnies allemandes progressent vers l'ouvrage fortifié. Les Français se retranchent dans les coffres de contre-escarpe et une âpre lutte s'engage dans les fossés du fort.
Le 2 juin, dans le coffre double situé au nord, les Allemands utilisent des lance-flammes à travers les créneaux, forçant les soldats français à se replier vers la caserne, tandis qu'au Nord-Est, suite à de très violents combats au corps à corps, les Allemands parviennent à s'emparer du coffre simple et à pénétrer dans les galeries de liaison souterraines. Aussitôt, les défenseurs s'organisent et construisent des barrages de fortune avec tout ce qui leur tombe sous la main. Le chaos s'installe rapidement du fait de l'étroitesse des galeries (1,70 m en hauteur sur 1,20 m de large) qui empêche de manœuvrer correctement, mais également à cause de l'obscurité. On se bat à la grenade, au lance-flammes à la baïonnette ou encore à la pelle de tranchée. Dès lors, la soif tenaille les défenseurs du fort. Les 4 et 6 juin, les Allemands attaquent par la gaine ouest à partir du coffre de contre-escarpe simple et parviennent à repousser les défenseurs dans les tréfonds des tunnels, mais n'arrivent cependant pas à s'emparer définitivement du bastion. Certains soldats français parviennent à s'échapper par une ouverture dans le béton, mais la plupart des défenseurs poursuivent la résistance. Le 6 juin, une expédition de secours est finalement montée par les français, mais elle est très rapidement anéantie, et les soldats assiégés comprennent qu'ils ne peuvent plus compter que sur eux-mêmes. Finalement, le 7 juin à 6 h 30, c'est un groupe de 250 survivants éreintés, meurtris, assoiffés et à bout qui finit par déposer les armes, au terme de six jours de combats effroyables. Les honneurs militaires leur sont rendus par leurs ennemis pour leur résistance héroïque.