Les rivères qui parcourent le pied du coteau de Ger ont été, de temps immémorial, captées et détournées pour arroser les prés. Cet arrosage était capital en été pour produire des fourrages suffisants afin de nourrir le bétail tout l’hiver. Il a nécessité le creusement de fossés rejoignant chaque pré où l’eau était alternativement dirigée selon des calendriers souvent très réglementés. La distribution de l’eau était assurée par ces écluses qui sont des ouvrages d’art de conception simple mais efficace. De hautes pierres, simplement équarries à l’arrière mais bien taillées sur une face, étaient fichées de part et d’autre du canal et posées sur une dalle de schiste qui formait un seuil en travers du canal ou de la riviere. Elles étaient creusées d’une rainure verticale où le paysan glissait les palanques de bois ou d’ardoise, formant ainsi une digue appelée « pachero » en gascon. Le paysan pouvait ainsi espérer jusqu’à trois coupes de foin entre le printemps et l’automne : de l’herbe épaisse pour la première et plus fine pour les deux suivantes (regain).