Les Sapes de la Grande Guerre. La configuration du terrain, à savoir une forêt constituée de fourrés presque impénétrables, donne un caractère particulier à la guerre de position qu’est la Première Guerre en Argonne.
Dès octobre 1914, les soldats français et allemands s’installent dans un décor qui, pour beaucoup, deviendra un linceul.
L’épaisseur de la végétation empêche l’artillerie de tirer à vue. Pourtant, la fusillade est continuelle : les mitrailleurs tirent sans relâche, au jugé, de jour comme de nuit, pour parer contre toute attaque surprise de l’adversaire. Dans la journée les tirs des mitrailleuses sont doublés par les jets de grenades et d’explosifs.
Des centaines de morts et de blessés sont dénombrés chaque jour.
Sous terre, de part et d’autre des galeries creusées, des mines sont placées afin de faire sauter des points stratégiques de l’adversaire et occuper le terrain. Durant le premier trimestre de l’année 1915, entre le Four-de-Paris et la vallée de l’Aire, les sapeurs français ont creusé plus de trois kilomètres de galeries de mines et ont consommé plus de sept tonnes d’explosif.