« Lorceis » est cité en 1130 par l’abbé Wibald dans la liste des possessions de l’abbaye de Stavelot-Malmedy. Le village de Lorcé est intégré à la principauté sous forme d’une mayeurie héréditaire avec cour de justice. Celle-ci est établie au centre du village, à l’endroit appelé « la cour ». C’est là que, d’après la tradition, vivaient les moines et le maire. Cette mayeurie entre en possession des de Froidcourt à la fin du XIVe siècle, puis passe aux mains des d’Aspremont-Lynden à la fin du XVIe siècle.Le village de Lorcé est posé sur un éperon rocheux surplombant la vallée de l’Amblève. L’agriculture et l’élevage constituent les principales ressources des habitants. Les quelques petites usines sidérurgiques installées sur la Lienne, dès le XVe siècle, n’occupent que peu de personnes. Les faibles revenus ne peuvent assurer l’aisance des habitants. Dans son testament du 1er avril 1672, Jonathas de Pardieu, le maître des forges, décrit la population de Lorcé comme pauvre et ignorante. Il décide alors de fonder une école qui fonctionnera durant tout le XVIIIe siècle. Un mémorial lui rend hommage dans le chœur de l’église. Lorcé est considéré comme centre révolutionnaire à la fin de l’Ancien Régime. Les excès des moines et mayeurs héréditaires, la pauvreté du sol, la dureté du climat et la présence parmi les habitants d’un des premiers tribuns campagnards, Remacle Houssonloge, amènent les premiers soulèvements. C’est le dernier dimanche d’août 1789, à la sortie de la messe, que s’enclenche le premier acte de contestation dans la principauté de Stavelot-Malmedy. Les paysans assemblés, armes à la main, vont jusqu’à semer le désordre dans les rues de Stavelot.La chapelle initiale, dédiée à Saint-Georges, aurait été construite au XIIe siècle. D'après la tradition, une ancienne tour de guet datant de l’époque gallo-romaine devait exister à cet emplacement. L’édifice présente une nef unique et un chœur rectangulaire. La tour occidentale est rebâtie en 1682. L’appareil de schiste et les chainages d’angles sont refaits au XIXe siècle. Suite à cette rénovation, la tour est équipée de deux cloches. Durant la seconde guerre mondiale, celles-ci connaissent le sort de bien d’autres ; elles sont démontées par les Allemands dans le but d’alimenter les usines de constructions d’armements. Cependant, elles seront « miraculeusement » retrouvées chez un antiquaire et identifiées grâce à leurs inscriptions. Sources JAROSZEWICZ-BORTNOWSKI M., Ils firent notre histoire : les anciennes seigneuries de La Vaulx Renard, Froidcourt, Lorcé, Rahier, Chevron, 1985. ISRAEL Pierre, Lorcé. Histoire d’une communauté rurale, Imprimerie Chauveheid, 1989. www.kikirpa.be